20/05/2014
Le très haut débit pour tous ! L'Europe nous aide jusqu'en 2020 !
Le FEDER soutient la mutation de la Bretagne vers le "numérique"...
Par rapport aux six années passées, où l'Europe a favorisé le déplacement des personnes, le cap est mis sur les projets de "communication"...
Une bonne raison de participer aux élections prochaines !
Europe, ce qu'elle pèse en Bretagne
Télégramme du 20 mai 2014
Au cours des six années passées, la Bretagne a bénéficié de près de 700 millions d'aides européennes au profit de 27.000 projets. Pour la période 2014-2020, elle espère 900 millions destinés à des projets moins nombreux, mais plus ambitieux.
La Bretagne est loin d'être la plus démunie des 271 régions des 28 pays de l'Union. Son PIB par habitant - supérieur à 90 % à la moyenne européenne - la classe, avec onze autres régions françaises, parmi les territoires dits « de compétitivité » (1), ceux dont les dotations sont désormais les plus chichement comptées. Ces dotations devraient pourtant augmenter de 200 millions d'euros, peut-être même 220. On en saura plus après l'été, lorsque les négociations État-Europe et Région-Europe auront abouti.
Les millions du verdissement
Par quel miracle la Bretagne bénéficie-t-elle, aujourd'hui, d'un soutien européen accru, alors que les autres régions de sa riche catégorie voient les aides s'éroder ? « Parce qu'elle a joué le jeu du verdissement de la nouvelle politique agricole commune », résume la sous-préfète Isabelle Gravière-Troadec (2). « Les fonds destinés à l'agriculture sont désormais orientés vers les pratiques respectueuses de l'environnement, et non plus vers les volumes de production ». Une manière d'expliquer que les paysans bretons ne sont pas les enfants gâtés de l'Europe, mais qu'ils méritent d'être encouragés dans leurs efforts d'amélioration de leurs méthodes de culture ou de la consommation énergétique des bâtiments d'élevage.
Outre le dispositif de soutien à l'agriculture et au développement rural (FEADER), qui pourrait passer de 164 à 363 millions, les trois autres fonds régionaux devraient se maintenir au niveau du plan précédent. Conformément à l'exigence de Bruxelles, les projets éligibles devront obéir à la règle dite de « concentration » qui consiste à privilégier les plus importants pour en finir « saupoudrage ».
Adieu le rail, bonjour le numérique
Le fonds européen de développement régional (FEDER), destiné à favoriser les évolutions économiques, pourrait même bénéficier d'un coup de pouce, en passant de 301 à 310 millions d'euros. Sur les six années passées, il a notamment financé, à hauteur de 124 millions d'euros, des grands projets d'accessibilité comme le tram brestois, le métro rennais, le bus top-niveau de Saint-Brieuc, et surtout le plan ferroviaire breton (100 millions).
Ce volet n'est pas reconduit pour six ans à venir. Il sera reporté vers le projet breton majeur du moment : le numérique, avec le très haut débit pour tous. Ce fonds vient aussi soutenir les projets de compétitivité et d'innovation (110 millions), de développement maritime et littoral (27 millions) ou encore de protection de l'environnement (23 millions). Ce dernier volet sera désormais concentré sur les énergies renouvelables, et viendra notamment en renfort des financements du schéma éolien breton et du plan breton de rénovation thermique des bâtiments.
Emploi, formation mer et pêche
Le Fonds Social Européen (FSE), destiné à soutenir l'emploi et la formation (lire ci-contre), devrait se maintenir au niveau de l'enveloppe 2007-2013, qui était de 183 millions d'euros. Il a été consacré aux politiques de la ville d'inclusion sociale (76 millions), à la formation et l'accompagnement des demandeurs d'emploi (67 millions), aux reclassements liés aux mutations économiques (28 millions) et l'innovation pédagogique et d'insertion (6 millions).
Quant au fonds européen pour la pêche (FEP), rebaptisé fonds pour les Affaires Maritimes et la Pêche (FEAMP), le projet breton est encore en cours d'élaboration et n'en est pas encore à la phase de négociation. Sur le plan précédent, ses financements avaient atteint, au total, 52 millions, orientés vers la modernisation des navires (lire par ailleurs), la valorisation des produits de la pêche et de l'aquaculture, et des actions collectives d'équipement, d'aménagement ou de promotion.
1. Cette nouvelle classification compte trois catégories : « Compétitivité », « Transition » (75 à 90 % du PIB moyen, dix régions françaises), et « Convergence » (moins de 75 %, aucune région française).
2. Secrétaire générale aux affaires régionales auprès du préfet de région, chargée de la gestion des fonds européens.
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