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19/04/2014

Marx ou Keynes ?

La "pensée économique" peut-elle se traduire en actions sur le terrain ?

Keynes, Montebourg, le nouveau Janus.jpg

Michel Le Scouarnec, sénateur d'Auray et communiste convaincu, dont les disciples ont été défaits dans la dernière élection, persiste et signe ! Face aux conclusions d'un Cabinet parisien (presque mondial), il tente de sauver les emplois, condamnés à Pluvigner, dans la plus grosse entreprise de la Région... fabriquer des "lits d'hôpitaux", est-ce l'avenir aujourd'hui dans un pays, où l'on cherche à économiser 10 milliards d'euros sur les dépenses de la Sécurité Sociale ? Fabriquer "français", est un principe également développé par notre Ministre Montebourg, depuis deux ans, qui met la pression sur deux paramètres économiques actuels : le taux de change de l'Euro (face au Dollar et au Yuan) et le coût "total" de la main d'œuvre française...

La "délocalisation" ou la préférence pour l'échange est une tendance, déjà expliquée par Jean-Baptiste Say et ses prédécesseurs ! elle est favorable aux deux économies concernées...

Le "partage" de la "plus-value" entre travail et Capital est la base du partage du Monde depuis 1917 entre "marxistes" et "libéraux" ! La régression, presqu'universelle, du modèle marxiste depuis 1945, condamne ce système à des aires géographiques de plus en plus minuscules...

Keynes se penche avant la deuxième guerre mondiale sur l'effet "multiplicateur" de l'investissement et sur l'équilibre fragile entre investissement et épargne.

Aujourd'hui, Bercy, donc notre Ministre, se dote d'un comité d'experts, dont les conclusions sont loin d'être convergentes... Stiglitz sera certainement le plus utile, s'il est écouté, dans la réforme "indispensable" du Marché du Travail français !

Un "sénateur marxiste", un ministre "anti-libéral", un drôle d'attelage pour l'industrie bretonne !


Hill-Rom à Pluvigner, délocalisation, la marche arrière
Télégramme du 19 avril 2014

Hier, Bruno Bothua, représentant CGT, a confirmé que « la direction (vient) d'annoncer l'arrêt du processus de délocalisation des sept centres de services locaux, devant la démonstration de la CGT Hill Rom construite avec les salariés du site de Pluvigner et de celui de Lays-Saint-Christophe. John Greish a demandé une fin immédiate de toute étude concernant la délocalisation des administrations des ventes, des centres d'appel et des finances ».

Une « seconde partie du dossier »
« Sans notre force de proposition, l'étude Deloitte aurait servi de support à une délocalisation massive de ces services et la suppression de 140 emplois Hill Rom Europe dont 39 pour Hill Rom SAS France », affirme la CGT Hill-Rom. « Cette victoire ne doit pas cacher la seconde partie du dossier, à savoir la suppression de 55 postes pour la GSC (pôle industrialisation). À la première lecture du document remis par la Direction, la CGT Hill Rom estime ce chiffre maximaliste. La CGT Hill Rom étudiera toutes les suppressions annoncées et fera des contre-propositions pour chaque poste à la direction. Nous travaillerons pour éviter tout licenciement sec. Nous avons obtenu que le plan de départ volontaire soit ouvert à tous les salariés de la SAS qui auront un projet soit personnel soit professionnel ». Michel Le Scouarnec a confirmé. « L'annonce a été faite d'arrêter la délocalisation, vers un pays de l'Est, des centres de service de l'entreprise Hill-Rom, permettant la sauvegarde de 140 emplois à l'échelle européenne dont 39 sur le site de Pluvigner, a annoncé le sénateur. Je me félicite de cette décision et m'associe au soulagement des salariés de voir leur outil de travail et la qualité de leurs missions reconnus ».

« Bataille exemplaire »

Michel Le Scouarnec a souligné également « l'écoute apportée par la Direction aux propositions formulées par les salariés et leurs représentants syndicaux qui plaidaient notamment pour l'implantation du centre d'appel européen sur le site de Pluvigner ». « La bataille exemplaire menée par l'ensemble des acteurs économiques, sociaux ou politiques du territoire pour la sauvegarde de l'emploi démontre que le savoir-faire hexagonal mérite d'être développé et que notre terre bretonne peut être source d'excellence ». Le sénateur n'oublie pas la situation régionale : « Toutefois, le combat pour l'emploi dans notre département du Morbihan et notre région Bretagne est loin d'être gagné. Nous devons rassembler toutes nos forces pour que la production industrielle de notre territoire permette à l'ensemble des salariés de travailler dans des conditions sereines, avec une juste rémunération, et à toutes celles et à tous ceux qui sont à la recherche d'un emploi de trouver un travail et espoir en l'avenir ». Les emplois et les services d'Hill Rom à Pluvigner sont-ils sauvés ?

La tendance serait favorable, à en croire le sénateur Michel Le Scouarnec. Le contre-projet porté par les salariés et la CGT aurait été favorablement accueilli par la direction nationale.

Avec Montebourg, Keynes entre à Bercy
Par Alexis Toulon
Europe 1 du 18 avril 2014

Le ministre de l’Economie a créé un conseil d’économistes très "Montebourg compatible" pour l’aider dans sa mission.

A Bercy, il y a d’un côté les tenants de la rigueur, de l’autre ceux de la relance. Arnaud Montebourg appartient à la seconde. Il a créé un Conseil Indépendant pour la Croissance et le Plein Emploi dont la mission est de "nourrir l’action du gouvernement". Il est composé de prestigieux économistes internationaux qui partagent un trait commun avec le ministre de l’Economie : ce sont des keynésiens convaincus, opposants déclarés à la rigueur et défenseurs des politiques de relance et de régulation.
"Keynes pour les nuls". John Maynard Keynes a fondé un courant de pensé économique dans la première moitié du XXe siècle. L’économiste britannique estime que les marchés non régulés ne tendent pas naturellement vers le plein emploi et la croissance. L’Etat peut donc jouer un rôle pour soutenir l’économie, en jouant sur les déficits ou en imposant des règles aux marchés et aux entreprises. Le champ d’étude privilégié des keynésiens est le marché du travail et son déséquilibre, autrement dit le chômage.
Trois keynésiens à Bercy. Le Conseil Indépendant pour la Croissance et le Plein Emploi pourrait être le titre d’un cours d’économie keynésienne. Et les économistes nommés par Arnaud Montebourg pour y siéger sont des professeurs de haut-vol.

- Jean-Paul Fitoussi, le président du Conseil, a notamment présidé l’Organisme français des conjonctures économiques (OFCE). Docteur en économie, il est spécialiste du marché du travail, de l’inflation et des politiques publiques. Son travail montre notamment les liens entre l’inflation et le chômage. Il affirme également que la politique est complémentaire des marchés et que les deux doivent être utilisés pour réduire le chômage.
- Joseph Stiglitz est prix Nobel d’économie. Il s’est rendu célèbre avec ses recherches sur le marché du travail et notamment la notion de salaire d’efficience. Selon l’économiste, pour que l’économie se porte au mieux, il faut que le niveau des salaires soit supérieur à celui qui serait pratiqué si on laissait faire les marchés. En tirant les revenus vers le haut, les entreprises motivent leurs salariés à donner le meilleur d’eux-mêmes.
- Peter Bofinger est le seul keynésien du Conseil allemand des experts économiques. Il est également le père du Smic allemand voté au début du mois outre-Rhin. En effet, selon lui, un salaire minimum évite le dumping salarial et un temps plein assure un revenu suffisant pour vivre et consommer.

Des thèmes chers à Arnaud Montebourg. Avec ce comité, Arnaud Montebourg donne "une caution scientifique et médiatique" à son action, analyse Alain Guéry, directeur de recherche au CNRS. En effet, les trois économistes sont des pontes reconnus. Et lorsqu’il critique la BCE "qui ne respecte pas son mandat", qu’il défend la production de produits Made in France, Arnaud Montebourg s’inspire des idées développées par ces économistes. "La volonté d’un retour à une économie de la production (en opposition à l’économie de la finance, ndlr) défendue par Montebourg est présente dans les travaux de Joseph Stiglitz", assure à Europe1.fr, Alain Guéry.

Et avec cette idée, le ministre de l’Economie n’innove en rien : "il fait exactement ce qui se fait ailleurs", sauf qu’il a choisi des économistes dont la pensée s’éloigne de l’orthodoxie actuelle, assure le chercheur.

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