28/03/2014
La "fibre", les futurs emplois de la presqu'île !
Le monopole d'Orange risque demain de disparaître !
L'arrivée d'un concurrent puissant (SFR + Numéricâble ou SFR + Bouygues) change la donne sur le marché des opérateurs, au moment où la technique réclame un réseau "beaucoup plus rapide" pour les ordinateurs et objets connectés.
Le décalage entre la puissance de traitement des PC et "tablettes" et la vitesse du réseau ADSL est aujourd'hui inacceptable. Ceci est particulièrement visible dans l'utilisation du réseau cuivre pour acheminer des flux TV.
Le développement des applications "à distance" (banque, commerce, réseaux sociaux, recherche par mots-clés) est grandissant. Le "télétravail" n'est pas un mirage, à condition que les aléas du réseau n'empêchent pas un travail continu et efficace...
La "fibre" gomme les différences géographiques et l'isolement par exemple des presqu'îliens. Son introduction induira des changements importants dans le commerce local et les activités administratives. la mutation des emplois est inévitable !
Le seul obstacle, le financement. Le réseau français représente 30 milliards d'euros à investir ! Orange apporte "timidement" 300 millions chaque année, soit une dizaine d'année... 2024 !
Pour changer de braquet, le nouveau groupe SFR +X devra investir autant !
L'enjeu du très haut débit au coeur du deuxième mandat de Stéphane Richard
Les Echos du 27 mars 2014
Solveig Godeluck
Le conseil d'administration d' Orange a reconduit hier soir Stéphane Richard à son poste de PDG du groupe.
Orange a commencé à étudier un projet de coentreprise avec la Caisse des Dépôts pour déployer la fibre optique.
Stéphane Richard a été réélu à l'unanimité moins deux abstentions par le conseil d'administration d'Orange, malgré sa mise en examen dans le cadre de l'affaire Tapie. - Photo Bloomberg
Reconduit hier comme PDG d'Orange, Stéphane Richard va pouvoir se concentrer à nouveau sur les chantiers prioritaires de l'opérateur français. L'homme dont la fonction devra encore être validée par l'assemblée générale du groupe, le 27 mai, devrait faire du décollage de la fibre optique jusqu'à l'habitant sa priorité numéro un. A l'heure du bilan, les administrateurs ne lui ont en tout cas pas tenu rigueur de sa mise en examen dans le cadre de l'affaire Tapie, de la baisse de 30 % du titre en quatre ans ni de la réduction du dividende. Les performances économiques d'Orange en France ont été jugées suffisantes eu égard au contexte social tendu et à l'agressivité de Free Mobile. Stéphane Richard est d'ailleurs crédité positivement de l'accord d'itinérance signé avec le quatrième opérateur mobile, car il a rapporté plus de 700 millions d'euros à Orange l'an dernier et en rapportera probablement autant en 2014.
Néanmoins, le groupe aura besoin d'un nouveau souffle sur son marché domestique. Et le chantier numéro un, pour Stéphane Richard, sera de construire un réseau fixe à très haut débit capable de prendre la relève de l'ancienne boucle locale en cuivre. Bref, de faire entrer la fibre optique jusque dans les logements, ou au moins au bas de l'immeuble. Une tâche de longue haleine, bien plus que la généralisation de la 4G en cours. Elle est d'autant plus stratégique que le cap a été fixé par l'Elysée : 100 % de foyers devront être couverts en très haut débit en 2022.
Dans un paysage mouvant
Il ne s'agit pas seulement de faire plaisir au président de la République. Avec le rachat de SFR, un nouveau concurrent va bientôt se dresser face à Orange dans le fixe. Numericable comme Bouygues ont promis monts et merveilles dans la fibre. Ils ont intérêt à migrer vers un réseau de nouvelle génération, coupant le cordon de cuivre de l'ex-France Télécom. Surtout, Orange doit élaborer le modèle économique de demain, souligne Stéphane Lelux, consultant fondateur de Tactis : « Pour garder des marges, les opérateurs vont devoir faire payer Google, Apple, Netflix. Ils ne pourront le faire qu'en fournissant des services sur des réseaux à coûts fixes de plus en plus puissants. » L'an dernier, Orange a mis les bouchées doubles et conquis 319.000 clients fibre, pour 2,6 millions de prises posées. L'investissement en 2013 pour déployer la fibre a atteint 300 millions d'euros, contre 150 à 200 millions les années passées.
Même s'il joue un rôle de locomotive dans la fibre, « Orange a mis le frein à main pour maintenir ses clients sur le cuivre », estime Stéphane Lelux. L'opérateur retire plus de 2 milliards d'euros par an du vieux réseau téléphonique, notamment en le louant à ses concurrents pour leurs offres haut débit (ADSL). Une rente qui permet d'assurer la transition sociale dans un groupe qui attend 30.000 départs à la retraite d'ici à 2020, principalement des fonctionnaires. « Comme Orange n'est pas capable d'intégrer une bascule des clients vers la fibre optique supérieure à 20 % à l'horizon 2020, il a du mal à remporter les appels d'offres des collectivités territoriales », explique un expert.
C'est pour lever leurs hésitations que la Caisse des Dépôts a commencé à cogiter avec Orange pour accélérer le déploiement du très haut débit dans les zones dites « rentables ». Ce territoire couvre 57 % de la population, mais pourrait s'étendre à près de 70 %, avec une approche de terrain coordonnée. Le projet secret Coquelicot, à l'étude depuis l'été, consiste à bâtir une co-entreprise, avec un apport de capitaux assez important pour faire passer la pilule de l'extinction du cuivre chez Orange. Dans le projet initial, qui s'est enlisé entre-temps mais n'est toujours pas enterré, CDC Infrastructure prenait entre 30 et 40 % du capital. Principal atout de cet attelage : avec la signature de la Caisse, il devient possible pour Orange d'emprunter à des taux plus intéressants et de ne pas dégrader son ratio de dette. Une étude a été lancée dans les Landes, le département d'Henri Emmanuelli, qui préside la commission de surveillance de la Caisse. Orange explique toutefois que ce projet reste dans « une phase ultra-préliminaire ». Le fonds de la Caisse, qui a investi 1,1 milliard d'euros dans 18 entreprises, est présent dans les autoroutes, le transport de gaz, les trams, le viaduc de Millau... Il n'a pas encore de télécoms en portefeuille. Mais sa maison mère a investi dans le cuivre il y a quarante ans, puis, depuis dix ans, dans le haut débit via les réseaux d'initiative publique. « Elle est en recherche d'idées nouvelles dans le très haut débit », témoigne un proche de la Caisse. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'institution a décidé de soutenir Bouygues dans sa tentative de rachat de SFR.
Romain Gueugneau Solveig Godeluck
Commentaires
Hey, votre article est tout simplement génial. Ca part directement dans les favoris.
Écrit par : assurance automobile en ligne | 15/09/2014
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