04/10/2013
Protectionnisme français ?
AMAZON et les libraires français...
La concurrence est le seul moyen de réveiller des acteurs "en sommeil" ! Le monde des "libraires" est fier de son monopole, mais il ne couvre que les "agglomérations" importantes...
Le "paysan", le rural, les habitants dispersés retrouvent par la "commande internet" une sorte d'égalité avec les urbains...égalité, que le vote des députés veut casser au nom de la sauvegarde d'un métier "en perte de vitesse" !
AMAZON, aujourd'hui décrié, (prédateur...) est une organisation très performante, saluée par Arnaud Montebourg lorsqu'il s'agit d'installer un centre de livraison dans sa circonscription, qui fonde sa performance sur la vente de "livres" en papier et celle d'e-book" (Kindle), qui devraient enterrer à terme la profession de libraire...
Veut-on aujourd'hui le progrès, la satisfaction des ruraux ou le maintien des monopoles en place, au profit des urbains ? Girondins contre Montagnards ?
Les ventes en ligne continuent de progresser, Amazon leader incontesté
Merci l'achat 24h/24 et les bons prix
PC Inpact du 24 septembre 2013
La Fédération du e-commerce et de la vente à distance, plus connue sous le nom de Fevad, vient d'indiquer que les ventes des cybermarchands situés en France ont continué de croître au deuxième trimestre, que ce soit en quantité de transactions ou en valeur totale.
Toujours plus de dépenses
Le succès des achats en ligne semble sans fin. Selon la Fevad, le deuxième trimestre de cette année a ainsi été excellent, avec des dépenses totales de 12,2 milliards d'euros, en hausse de 16 %, contre une croissance de 14 % au premier trimestre. À titre de comparaison, il y a trois ans, ces dépenses dépassaient à peine les 7 milliards d'euros, preuve du bond réalisé.
Mieux encore, le nombre de transactions a crû de 20 %, ce qui démontre une activité forte, même si cela signifie aussi que le panier moyen n'augmente pas fortement, même s'il a atteint les 87 euros « et remonte après 24 mois consécutifs de baisse ». Ce panier moyen était de 85 euros lors du premier trimestre, et de 93 euros début 2010.
La fédération précise qu'en moyenne, 5,5 achats en ligne ont été réalisés par les Français lors de ce trimestre, pour tout de même une dépense moyenne de 476 euros, soit 23 euros de plus que lors du deuxième trimestre 2012.
Toujours plus de cyberacheteurs
Lors de ce trimestre, 32,6 millions de clients différents en ligne ont été comptabilisés. Cela signe une légère hausse de 3 % en un an, contre une croissance de 5 % lors du trimestre précédent. La Fevad ne le précise pas cette fois, mais il y a trois mois, elle annonçait que la progression était principalement tirée par les internautes de plus de 65 ans, qui étaient 27 % de plus à s'adonner à l'achat en ligne.
En trois ans, la croissance du nombre de cyberacheteurs est par contre prodigieuse, puisque début 2010, seuls 25 millions de personnes avaient été comptabilisées. Trois ans plus tôt encore, en 2007 donc, ce nombre n'était que de 20 millions. En six ans, le marché français a donc gagné près de 13 millions de clients uniques supplémentaires. Et si l'on remonte à 2005, ces cyberacheteurs n'étaient même que 12,5 millions, preuve de l'explosion du marché.
Toujours plus de boutiques en ligne
Avec la croissance du nombre de cyberacheteurs, se joint celle du nombre de boutiques en ligne. Certes, les très grandes enseignes captent la majorité des acheteurs (voir ci-dessous), mais cela n'empêche pas certains d'ouvrir de nouvelles boutiques, même si certaines ont une faible importance.
Résultat, la Fevad a compté 17 % de marchands supplémentaires, portant son total à 128 000. Cela représente une hausse de 5000 boutiques en seulement trois mois, soit plus de 55 nouveaux cybermarchands par jour. La fédération estime qu'à la fin de l'année, la France devrait compter 135 000 boutiques en ligne. C'est plus du double du nombre de boutiques qui existaient il y a trois ans.
Amazon, numéro un incontesté
Aujourd'hui, près de deux internautes français sur trois (62,7 % précisément) ont acheté au moins une fois en ligne lors du deuxième trimestre uniquement sur les quinze grands cybermarchands situés en France. Cela correspond à environ 29,1 millions d'internautes, soit près de 90 % des cyberacheteurs. Un constat qui démontre une forte concentration du marché, même si les petits acteurs arrivent néanmoins à tirer leur épingle du jeu en attirant tout de même un nombre non négligeable d'internautes.
Sans surprise, Amazon France continue sa course en tête, et ceci avec un écart assez large. La société a ainsi attiré à elle seule 14,389 millions de visiteurs uniques lors du deuxième trimestre 2013, soit tout de même près d'un tiers des internautes français. C'est près de 5 millions de visiteurs uniques de plus que CDiscount, et même 6 millions de plus qu'eBay et la Fnac, ses principaux poursuivants. Chaque jour, Amazon a même attiré 1,5 million de visiteurs uniques, loin devant eBay et Vente Privée, les deux seuls autres cybermarchands à dépasser le million de visiteurs par jour.
Enfin, grâce à l'essor des smartphones et des tablettes tactiles, le commerce mobile est lui aussi en forte progression. Et son principal vainqueur est là encore Amazon, avec 2,6 millions de visiteurs uniques par mois, soit tout de même une couverture de 11,8 % des mobinautes. Voyages-SNCF suit, avec 1,571 million de visiteurs uniques, soit 7,1 % des mobinautes. CDiscount et la Fnac sont loin derrière, avec environ 800 000 visiteurs uniques.
Nil Sanyas
Prix du livre, droite et gauche unies pour défendre les libraires face à Amazon
Le Monde du 3 octobre 2013
Hélène Bekmezian et Alain Beuve-Méry
La défense de la librairie est un des rares sujets qui fasse consensus sur les bancs de l'Assemblée nationale, entre élus de droite et de gauche. Jeudi 3 octobre, les députés ont adopté une proposition de loi de Christian Jacob (UMP, Seine-et Marne), Christian Kert (UMP, Bouche-du-Rhône) et Hervé Gaymard (UMP, Savoie), qui modernise la loi dite Lang sur le prix unique du livre, adoptée en 1981.
Cette proposition de loi vise à ne pas intégrer les frais de port dans le prix des ouvrages. Au final, les députés ont adopté un amendement qui prévoit qu'à l'avenir les acteurs du commerce du livre ne pourront pas cumuler le rabais autorisé de 5 % sur la vente des livres neufs et la gratuité des frais de port. Actuellement, seules les entreprises Amazon et la Fnac pratiquent cette double réduction pour la vente en ligne de livres.
Jusqu'en début de soirée, mercredi 2 octobre, à la veille du débat en séance, les tractations se sont poursuivies entre le gouvernement et le rapporteur UMP du texte, Christian Kert. "Le gouvernement est emmerdé depuis le début, car ils sont d'accord sur le texte", raillait-on du côté du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Pour autant pas question pour lui de voter telle quelle une proposition de loi de l'opposition. De fait, lors du débat en commission, le 18 septembre, celle-ci avait inhabituellement décidé "de ne pas présenter de conclusions", espérant trouver une voie de compromis avant l'examen en séance. C'est chose faite : le gouvernement a donc présenté l'amendement qui empêche l'abattement de 5 % si les frais de port sont gratuits.
"COMPORTEMENTS PRÉDATEURS"
Si, côté majorité, l'on veut croire que cet amendement du gouvernement "réécrit tout le texte ", M. Kert assure que l'objectif reste le même : "Faire en sorte que le prix du livre vendu en ligne soit plus élevé que celui vendu par le détaillant en librairie indépendante." Et c'est la raison pour laquelle il indiquait au Monde, mercredi, qu'il voterait cet amendement. Non sans avoir préalablement défendu le sien qui "verrouillait beaucoup mieux le dispositif", dit-il.
Du côté du gouvernement, on explique surtout que l'intérêt de ce texte est "de limiter les comportements prédateurs". Aujourd'hui, le commerce en ligne de livres s'est imposé comme le troisième réseau commercial derrière les librairies indépendantes et les grandes surfaces culturelles, qui font jeu égal à 23 % de parts de marché. Internet représentait 17 % des ventes de livres de littérature générale en 2012 et Amazon capte à lui seul 70 % de ce marché, loin devant la Fnac et les autres sites marchands.
Pour le chercheur Vincent Chabault, auteur de l'ouvrage Librairies en ligne (Presses de SciencesPo, mai 2013) "le commerce électronique détient 20 % du marché du livre imprimé aujourd'hui et exerce une pression croissante sur les librairies".
De fait, la librairie française n'a pas su prendre en marche le train du Web. Jaloux de leur indépendance, les libraires, fédérés au sein du syndicat de la librairie française (SLF), n'ont jamais réussi à s'entendre pour créer un site commun de vente. Leur seule tentative, le lancement du site 1001 libraires.com en 2011, a été un échec commercial retentissant qui a coûté près de 2 millions d'euros à la profession.
TOUS LES LIBRAIRES PERDENT DE L'ARGENT
Or, aujourd'hui le ticket d'entrée sur Internet est devenu beaucoup trop élevé pour la trésorerie des librairies indépendantes. D'un côté, les grandes librairies de province ont certes créé leur propre site comme Mollat à Bordeaux, Sauramps à Montpellier, ainsi que les groupes comme Gibert à Paris, Decitre à Lyon ou le Furet du nord. De l'autre, deux tentatives pour regrouper les énergies individuelles ont vu le jour, celle du collectif Librest, réunissant des libraires de l'est parisien et celle de Charles Kermarec, ex-patron de la librairie Dialogues à Brest qui a lancé le portail les libraires.fr. "Mais, aujourd'hui, tous les libraires perdent de l'argent, quand ils sont sur Internet et dans le même temps, ils ne peuvent pas se permettre de ne pas y être", explique Guillaume Husson, délégué général du SLF.
Si l'actuelle proposition de loi est votée, elle devrait réduire l'avantage concurrentiel d'Amazon et soulager aussi financièrement la Fnac. La gratuité des frais de port, composante importante de la stratégie d'Amazon, coûte 5,1 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros) au niveau mondial au géant américain, selon le SLF. Pour le syndicat, cette pratique s'apparente à une stratégie de dumping.
Face à ces accusations, la direction d'Amazon France a réagi, en expliquant qu'elle réalisait "plus de 70 % de ses ventes sur les livres de fond de catalogue" et que, par conséquent, l'entreprise américaine était plus "complémentaire" que "concurrente" de la librairie française, qui vend davantage de nouveautés. Elle a aussi estimé que l'adoption de cette loi, en renchérissant le prix des livres, serait une mauvaise nouvelle pour les consommateurs.
Un plan de 11 millions d'euros pour la librairie
La nomination d'un nouveau président du Centre national du livre (CNL) est imminente. Sitôt désigné, il doit convoquer un conseil d'administration du CNL pour débloquer les crédits prévus dans le plan en faveur de la librairie, annoncé en mars par la ministre de la culture, Aurélie Filippetti. Ce plan prévoit 11 millions d'euros, avec un doublement des aides courantes (2 millions) destinées à renforcer la présence des librairies sur le Net. L'Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles recevra 5 millions d'euros pour aider les libraires dans la gestion de leur trésorerie et l'Association pour le développement de la librairie de création percevra 4 millions d'euros pour aider à la transmission des librairies.
Les livres sont désormais disponibles en streaming
Le Figaro du 3 octobre 2013
Aux États-Unis comme en France, les services de lecture sur tablette par abonnement se multiplient.
Lucie Ronfaut
De la bibliothèque à la tablette, il n’y a qu’un pas. À la manière de l’industrie de la musique, le marché du livre voit naître de nouveaux services permettant de lire sur tablettes et smartphones au prix d’un abonnement mensuel. Aux États-Unis, le site d’hébergement de documents Scribd a annoncé mardi un partenariat avec l’éditeur HarperCollins. Contre 8,99 dollars (6,60 euros) par mois, ses utilisateurs peuvent accéder de manière illimitée à la majorité des livres de la maison d’édition sur leur tablette ou leur mobile.
Scribd est le dernier site d’une longue liste de services de streaming d’ebooks. La plupart se sont lancés cette année, comme l’application américaine Oyster. Cette dernière propose à ses utilisateurs de consulter un catalogue de plus de 100 000 livres sur iPhone, pour un abonnement à 9,95 dollars (7,35 euros) par mois. Ces services sont portés par l’explosion du marché des tablettes, qui ont bondi de 125 % au premier semestre en France, selon l’institut GfK.
En France, on s’intéresse aussi à la lecture sur mobile. La start-up Youboox domine pour l’instant ce marché balbutiant mais en pleine ébullition. Créée en 2012, elle propose à ses utilisateurs de consulter un catalogue de 7 000 livres sur iPad, Windows 8 et sur le Web. Elle sera disponible sur les smartphones et tablettes Android à la fin du mois d’octobre, au moment de la sortie de la nouvelle version de l’application. Le service revendique aujourd’hui 135 000 inscrits. « Les gens n’ont plus besoin d’être propriétaires des biens culturels qu’ils consomment », affirme Hélène Mérillon, cofondatrice de Youboox. « Notre but était de créer un service sur le même principe que les sites de streaming de musique. Nous voulons être le Spotify du livre. »
La principale différence entre Youboox et ses concurrents américains est la variété de ses abonnements. Les utilisateurs du service ont le choix entre une « offre découverte », gratuite, et une « offre premium », payante. Dans le premier cas, les lecteurs ont accès gratuitement à un catalogue limité qu’ils peuvent consulter à loisir, mais avec de la publicité, en se connectant à Internet. S’ils en veulent plus, l’offre premium - à 9,99 euros par mois - permet aux utilisateurs de profiter du catalogue complet de Youboox, même sans connexion à Internet.
Youboox est pour le moment partenaire avec une centaine d’éditeurs, pour la plupart français. Le service est financé grâce à un partage des revenus avec les maisons d’édition. Pas question pour le moment d’un montant minimum garanti à verser aux partenaires, comme c’est le cas pour les sites de streaming de musique. « Le secteur du livre est bien plus atomisé que celui de la musique, explique Hélène Mérillon. Les exigences ne sont pas les mêmes. » Youboox ne dépend pas non plus de la règle du prix unique du livre, comme c’est le cas pour la vente d’ouvrages physiques et d’ebooks. « Nous proposons seulement un accès temporaire aux livres », précise Hélène Mérillon. Un modèle qui semble séduire les investisseurs. Fin septembre, Youboox a annoncé la conclusion de sa première levée de fonds, d’un montant de 1,1 million d’euros.
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