Les Secrets de Saint Pierre

Les communes littorales du Morbihan tiennent à leurs baignades
Ouest France du 16 août 2013

L'agence régionale de santé en contrôle 130. À mi-saison, 20 épisodes de contamination microbiologique ont été relevés. A l'arrivée des nouveaux classements, certaines communes renforcent les suivis.

Enquête

130 baignades en mer suivies
Le Morbihan est le quatrième département français pour le nombre de sites de baignades contrôlées. Des prélèvements y sont effectués et analysés (présence de germes témoins) tous les dix jours en moyenne.

Nouveau classement des eaux
En vigueur prochainement, il sera établi sur la base des résultats de quatre années consécutives. Quatre catégories ont été définies : excellente, bonne, suffisante, insuffisante.
La directive européenne fixe l'objectif d'atteindre au moins le niveau de qualité suffisante pour toutes les eaux de baignade avant 2015.

Contamination fécale
Le suivi des eaux de baignade porte sur des germes témoins de contamination fécale : Escherichia Coli (E. Coli) et entérocoques intestinaux (streptocoques...) dont la présence peut être associée à celle de germes pathogènes plus dangereux.

Cinq sites non conformes en 2012
En 2012, 96 % des sites de baignade présentaient une eau conforme aux exigences (81,6 % en classe A, 14,6 % en classe B).
Des dépassements de la valeur impérative pour E. Coli. ont été observés dans cinq sites non conformes (classe C). Ils concernaient quatre communes : Arzon (Port Sable et Tréno), Billiers (Les Granges), Damgan (Landrezac) et Saint-Pierre Quiberon (Keraude).

Quinze interdictions
Les 32 épisodes de contamination microbiologique recensés en 2012 ont concerné 25 sites soit près de 20 % des baignades contrôlées.
Sur l'ensemble de la saison, 15 interdictions temporaires de baignade ont été arrêtées (un événement sur deux). Huit communes ont été touchées.

Vingt épisodes à mi-saison
En terme de pluviométrie, l'été 2013, avec ses orages, se distingue sensiblement de 2012 (frais et humide). Pourtant à mi-saison, on dénombre une vingtaine d'épisodes de contamination soit à peu près autant que l'an dernier à la même époque mais pas forcément dans les mêmes sites.
À ce jour, huit communes dont Carnac, Séné... ont été amenées à fermer des sites de baignade ou pêche à pied, au total, (une petite vingtaine en tout).
« La saison se présente de manière plutôt correcte », constate Didier Louis, responsable du service santé-environnement de l'Agence régionale de santé à Vannes.

Réactivité
Les contaminations repérées grâce aux systèmes d'autosurveillance mis en place par les communes sont deux fois plus nombreuses que l'an dernier. « Des communes anticipent et ferment désormais de façon préventive. Plus réceptives, elles sentent bien, aussi, qu'elles ont en face d'elles, des services sanitaires réactifs. Un exemple : pour un prélèvement effectué le samedi dont le résultat défavorable tombe dimanche matin, l'élu d'astreinte est rappelé le dimanche entre 11 h et 12 h, pour permettre à la commune de prendre sa décision. »

Origine indéterminée
Si un dysfonctionnement du réseau d'assainissement peut parfois être invoqué, souvent il est impossible de déterminer la cause de la contamination. « On sait que certaines plages sont plus exposées que d'autres à la pluviométrie, que des postes de relevage ne disposent pas de bassins tampons de capacité suffisante, que des réseaux doivent être revus... »

Baignade certifiée
Dans le cadre de ce label, les communes peuvent mettre en place un système d'autosurveillance des sources de pollution et de la qualité des eaux, en complément de la surveillance réglementaire.
Six sites de baignade sont certifiés sur les communes de Carnac et Saint-Philibert. La commune de Carnac a fait le choix d'une fréquence de prélèvements double de celle ordinairement pratiquée (20 du 15 juin au 15 septembre au lieu de 10).
À Guidel, c'est une démarche Agenda 21 qui conduit la commune à jouer pleinement, avec profit, la carte réglementaire.

Information du public
Les collectivités et autorités sanitaires sont tenues de mettre à disposition du public, sur les lieux de baignade, une information complète et accessible (résultats d'analyse, classement, interdiction éventuelle...).