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21/02/2013

Promesse et réalités ?

Le "très haut débit" fait parler le chef de l'Etat ! Sur 20 milliards d'euros du plan de 10 ans, l'Etat prend à sa charge 6 Milliards !

Les villes et zones denses seront servies en premier par les opérateurs (dont France Telecom, qui est l'homme malade de la branche). A eux de tirer "profit" de cette clientèle.

Les campagnes (2 tiers des dépenses) sont à la charge de l'Etat et des collectivités locales et ne seront servies qu'à partir de 2018. Ici encore la "débrouille" sera la règle entre collectivités de gauche et les autres... En 2023, à la fin du plan, qui fera le Bilan ? Le Président actuel sera-t-il au manettes ?

L'effet d'annonce souffle au maximum, aujourd'hui, pour un projet incertain, non financé et non contraignant...
Pour profiter du "très haut débit" rapidement, le déménagement est la solution la plus efficace !


François Hollande promet que l'Etat investira 300 millions d'euros par an dans le très haut débit
Les Echos du 21 février 2013
Pierre-Alain Furbury et Solveig Godeluck

Le chef de l'Etat veut affecter la redevance des nouvelles fréquences 4G au financement de la fibre dans les zones peu denses.

Fin 2012, la France comptait 270.000 abonnés à la fibre jusqu'au domicile. - Photo Hamilton/REA

C'est à Clermont-Ferrand qu'il a fait parler hier sa fibre numérique. Déterminé à offrir l'image d'un président dans l'action, qui « prépare l'avenir » en dépit des difficultés budgétaires, François Hollande s'est rendu dans le Puy-de-Dôme pour donner le coup d'envoi de sa promesse de campagne numéro 4, « la couverture intégrale de la France en très haut débit d'ici à dix ans ». Dans la foulée du séminaire sur la « stratégie d'investissements », qui s'est tenu le matin à l'Elysée, le chef de l'Etat a défendu un plan en deux étapes : cinq ans pour donner accès à l'Internet à très grande vitesse à la moitié du territoire - à savoir les zones les plus denses en population et les plus importantes pour la compétitivité du pays - ; les cinq autres pour parvenir à 100 %. «

C'est une très grande ambition [...] Nous pouvons être les meilleurs », a-t-il insisté, faisant du numérique un facteur d' « égalité » et de « croissance ». Une enveloppe de « près de 20 milliards d'euros » y sera consacrée sur dix ans. Sur ce total, le secteur public s'est engagé à prendre en charge 6 milliards. Soit « 300 millions par an en moyenne » pour l'Etat, traduit-on au gouvernement.

Pas d'impôt supplémentaire
Les 20 milliards d'euros se répartissent en trois tiers.

Le premier doit être assumé par les opérateurs télécoms, dans les zones les plus denses où ils sont assurés d'avoir un retour sur investissement relativement rapide. Orange, SFR, Free et Numericable ont déjà commencé depuis quatre ou cinq ans à « fibrer » ces zones denses. Fin 2012, le pays comptait 270.000 abonnés à la fibre jusqu'au domicile, plus 1,22 million d'abonnés à une solution mixte câble plus fibre. En contrepartie de l'effort attendu de leur part, François Hollande a rassuré les opérateurs, qui craignaient un nouvel impôt : « Il n'y aura pas jusqu'à la fin du quinquennat, de prélèvements fiscaux supplémentaires sur les opérateurs qui ne soient affectés à l'investissement dans le secteur des télécoms. »

Un deuxième tiers sera cofinancé par les opérateurs « à partir des infrastructures publiques déployées par les collectivités locales ». Le dernier tiers concernera l'Etat et les collectivités locales, la puissance publique intervenant dans les zones où les opérateurs sont moins enclins à investir. « Les guichets de subventions de l'Etat ouvriront dès avril et les territoires les moins bien lotis seront prioritaires et bénéficieront de conditions plus favorables », a dit François Hollande. Il a indiqué que l'Etat « organisera la péréquation pour prendre à sa charge en moyenne 50 % du besoin de subvention de l'investissement des collectivités maîtresses d'ouvrage ». Les collectivités locales auront accès aux fonds du Livret A centralisés par la Caisse des Dépôts.

Ces préconisations sont conformes aux recommandations de la mission Très haut débit. Mais une incertitude demeurait sur le financement du Fonds d'aménagement numérique du territoire. Il devra d'être abondé à partir de 2014, lorsque les 900 millions d'euros de subventions du grand emprunt pour le très haut débit seront épuisés. La solution : ré-affecter la redevance liée à l'utilisation de la future fréquence 4G 1.800 Mhz. Une perspective qui ne plaît pas à Bouygues Telecom, le seul opérateur qui a intérêt à obtenir cette nouvelle fréquence.

France Télécom s'attend à une année 2013 difficile
Les Echos du 21 février 2013
Guillaume de Calignon
L'opérateur va s'attaquer à la baisse des coûts en réduisant les effectifs.

Il croit que la guerre des prix dans le mobile risque de se poursuivre.

« L'année 2012 était celle de tous les dangers. Tous les facteurs négatifs ont culminé : la macroéconomie en Europe, l'exacerbation des tensions concurrentielles, la pression réglementaire et l'arrivée du quatrième opérateur mobile en France. » En deux phrases, Stéphane Richard, le patron de France Télécom, a résumé la situation, hier à l'occasion de la présentation des comptes 2012.

Les ventes de l'opérateur ont en effet reculé de 2,7 % l'an passé, à 43,5 milliards d'euros. Les difficultés rencontrées dans l'Hexagone en raison des offres low cost de Free Mobile expliquent en grande partie cette baisse. Le chiffre d'affaires dans le mobile en France - une branche qui représente encore un quart de la rentabilité du groupe - a chuté de 6,6 %. Et, « sans le contrat d'itinérance signé avec Free Mobile, la baisse aurait été beaucoup plus forte », prévient Gervais Pellissier, le directeur général délégué en charge des finances.

Les temps sont durs aussi à l'international. La concurrence en Pologne a plombé l'activité alors qu'en Egypte, pays dans lequel Orange compte plus de 32 millions de clients mobiles (soit plus qu'en France), les ventes repartent difficilement. Résultat, la rentabilité est sous pression : l'excédent brut d'exploitation a baissé de 7,4 % en 2012, à 13,8 milliards d'euros alors que le groupe devra faire face à des investissements colossaux au cours des années à venir dans les réseaux à très haut débit. Tous ces problèmes et la baisse du dividende décidée à l'automne dernier se reflètent dans le cours de Bourse, proche de ses plus bas historiques. Depuis début 2012, l'action a reculé de 40 %.

France Télécom enregistre pourtant quelques belles réussites. Si Orange a perdu, en France, 330.000 abonnés mobiles au cours du premier semestre, il en a regagné 550.000 dans la seconde moitié de l'année. Il compte désormais 800.000 clients à son offre low cost, Sosh. Et il a plutôt mieux résisté que SFR et Bouygues Telecom au tsunami Free. La rentabilité, si elle s'érode, reste plus élevée en France que dans les autres pays. En Espagne, alors que Telefonica et Vodafone ont arrêté de subventionner les mobiles, Orange continue à croître. Enfin, grâce aux économies sur les coûts, l'opérateur a tenu son engagement : dégager une trésorerie de près de 8 milliards d'euros.

S'attaquer aux coûts en France
Mais les difficultés sont appelées à durer. « Nous ne nous attendons pas à une année 2013 particulièrement facile. Nous sommes dans un cycle très déflationniste des prix du mobile », explique le PDG. Le revenu par abonné devrait encore chuter de 10 % en France en 2013.
« Nous n'avons pas d'autre choix que de nous attaquer sérieusement à notre base de coûts en France, dans les systèmes d'information, les réseaux… », a prévenu le PDG.

Le recours à la sous-traitance pour les centres d'appels sera, par exemple, réduit. « Le niveau des emplois va baisser sensiblement », a-t-il précisé. D'ici à 2015, France Télécom devrait compter quelque 7.000 salariés en moins dans l'Hexagone. Et 30.000 départs à la retraite sont prévus jusqu'en 2020, sur 100.000 collaborateurs en France.

« Nous devons tout faire pour rester compétitif en France », tout en excluant « les arbitrages entre nos résultats financiers et les investissements dans la fibre et la 4G », a indiqué Stéphane Richard. L'opérateur va continuer à investir dans les réseaux, et particulièrement dans le mobile. Si, avec quatre opérateurs mobiles, « il y a peu d'espoir de rebond des prix à court terme », a-t-il dit, « toute [son] ambition, c'est de redonner de la valeur aux forfaits mobiles avec la 4G et la consommation d'Internet mobile ». C'est tout l'enjeu. Mais, aujourd'hui, « les offres "SIM only" représentent 37 % des ventes brutes », a expliqué Delphine Ernotte, responsable de l'activité en France. Pas facile dans ces conditions de stabiliser l'excédent brut d'exploitation en 2014, comme s'y sont engagés les dirigeants.
Guillaume de Calignon

Les chiffres
800.000 clients
pour l'offre low cost d'Orange, Sosh.
7.000 salariés
de moins dans l'Hexagone µ d'ici à 2015.

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