11/01/2013
Médecine sur les "îles" ?
Le transport "rapide" n'est-il pas la solution moderne pour faire face à la pénurie ?
A l'heure, où les artisans "taxi" défendent leurs intérêts dans le "transport des malades" dans les campagnes reculées, l'hélicoptère "Dragon 56" est un des éléments d'une politique moderne de santé sur les îles !
Puisque Belle-île travaille en partenariat avec l'Hôpital de Vannes il semble évident, que les moyens médicaux locaux doivent se contenter de la médecine de ville traditionnelle et sous-traiter la médecine lourde à Vannes...
"Transporter" les malades revient peut-être moins cher que d'installer définitivement des médecins ou de les transporter provisoirement ! Dragon 56, son équipage, ses coûts pourraient quitter la Protection Civile et rejoindre l'Hôpital de Vannes...
Dragon 56, 45 personnes secourues en 2012
Télégramme du 10 janvier 2013
L'an dernier, l'hélicoptère de la Sécurité civile, Dragon 56, a effectué 130 sorties en mer et secouru 45 personnes. Un chiffre en baisse, cette année, qui s'explique selon, Pascal Diouloufet, le chef de la base à Lann-Bihoué, «par les mauvaises conditions météo, la baisse des effectifs de professionnels de la pêche et la baisse du nombre de plaisanciers». Les missions prioritaires du Dragon56 sont le secours à personnes, le transport d'équipes de secours, la recherche et le sauvetage. Ce rappel du nombre de vies sauvées sonne comme une évidence au moment où est évoqué le projet de privatisation du sauvetage en mer par les Britanniques. Un changement auquel ne croit pas Pascal Diouloufet: «Si, demain, l'État privatise, qui va acheter le matériel ? Qui va se charger de l'entretien des machines, de la formation, de l'entraînement? Ce sera toujours l'État», assure le pilote.
Belle-Ile, un plan santé pour combattre les mauvais chiffres
Télégramme du 11 janvier 2013
Derrière la carte postale, Belle-Ile-en-Mer présente une série d'indicateurs préoccupants, notamment dans le domaine de la santé. Les acteurs du secteur veulent réagir à travers un contrat local de santé comprenant, notamment, la reconstruction de l'hôpital.
«On cumule les handicaps: il y a l'insularité, on est dans le coin de Bretagne où les salaires sont les plus bas, il y a les conduites addictives, l'alcoolisme, la drogue...». Hier matin, face à un public averti de professionnels venus du continent, FrédéricLeGars, président de l'intercommunalité, n'a pas cherché à vendre les charmes de son île. Il faut dire qu'il n'y a pas matière à rire à la lecture des chiffres relatifs à la santé des îliens. On constate, en effet, une surmortalité supérieure de 39% à la moyenne nationale pour les hommes et de 26% pour les femmes. Certes, ces chiffres doivent être relativisés par le fait que la population de l'île est âgée. Il n'empêche. C'est la somme de plusieurs indicateurs, mis en lumière par une étude réalisée en 2011, qui a poussé les autorités à intervenir: conduites addictives, taux de suicide et de mortalité précoce supérieurs à la moyenne,etc. Devant l'urgence, les acteurs institutionnels, à commencer par l'Agence régionale de santé (ARS) et le conseil général, ont décidé d'agir, en collaboration avec les élus de l'île. Ils signaient, hier, le troisième contrat local de santé de la région Bretagne. Seuls avant eux, les élus du pays de Vitré et ceux du Centre Ouest Bretagne (Carhaix), avaient bénéficié de ce dispositif issu d'une loi de2009. Il consiste à «trouver comment mettre ensemble les différents moyens au service du patient», explique Pierre Bertrand, le directeur régional adjoint del'ARS. «Il ne donne pas des solutions mais des pistes».
Tout de même, en guise de «preuve d'amour», les Bellilois ont été assurés de la restructuration-reconstruction de l'hôpital (lire ci-dessous) déjà inscrite dans le plan État-Région de 2008.
«On avait perdu la confiance et l'espoir»
Au-delà, à travers quatre autres axes majeurs (continuité des soins, maintien à domicile, prévention et amélioration des transports y compris maritimes), les acteurs ont d'ores et déjà mis sur la table un certain nombre d'actions. Le but est d'endiguer le déclin de la population médicale et la perte de confiance de la population, identifiée par l'étude de 2011. C'était avant. «On avait perdu l'espoir et la confiance, on les a retrouvées», se réjouissait, hier, Frédéric Le Gars. Ce sourire était notamment dû à la pérennisation du partenariat avec l'hôpital de Vannes, qui depuis le15 octobre, garantit la continuité des soins. Une nouvelle «preuve d'amour» de l'ARS à 60.000 € l'an.
Un médecin va s'installer
Dans la même logique de continuité, deux des trois médecins libéraux de l'île ont d'ores et déjà accepté de se joindre au médecin mi-salarié mi-libéral sur le plateau technique de l'hôpital. «Ainsi, explique Pierre Le Ray, de l'ARS 56, les médecins feront aussi de l'aide médicale d'urgence et viendront en appui des pompiers. L'île a un nombre de professionnels de santé suffisant, un plateau technique qui permet de faire venir des spécialistes en vacation (radiologie, cardiologie, ophtalmologie), mais il fallait mieux s'organiser». C'est fait et le turnover des médecins va même diminuer: l'un d'entre eux va s'installer sur l'île avec sa femme et ses enfants. Ses collègues n'interviendront plus qu'en remplacement.
Benoit Siohan
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