02/01/2013
35 heures, ISF, droits de succession, rigidité du marché du travail...
Serge Dassault est chef d'entreprise, homme politique et habite encore en France !
Ses voeux sont pédagogiques, ce qui n'est plus souvent le cas aujourd'hui dans le monde politique.
Le drame de la France d'aujourd'hui est de vivre "sous morphine", sans compréhension réelle des évènements récents... La montée des sans-emplois, une inflation masquée, des importations qui filent plus vite que les exportations... et surtout le découragement d'entreprendre, qui affecte toute l'économie !
Une seule chose oubliée : l'assurance sociale, qui pèse uniquement sur les "actifs", véritable bombe financière, qu'aucun gouvernement n'arrive à maîtriser...En cause, l'absence de prix régulateur des volumes.. .
Et une profession complice...
L'impôt tue l'impôt, la France vit aujourd'hui en juillet 1789 !
Voeux 2013 de Serge Dassault
Le Figaro du 2 janvier 2013
Chères lectrices, chers lecteurs
L’année 2012 n’a pas comblé les attentes que nous avions placées en elle. L’élection de François Hollande, avec sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, lui a donné un pouvoir total pour appliquer son programme. Désireux de se démarquer de l’équipe précédente, il l’accuse de tous les maux et la rend responsable de tout - des déficits budgétaires et de la dette, du chômage au plus haut et du pouvoir d’achat au plus bas, de l’école abîmée et de la jeunesse sacrifiée, etc. - alors qu’en vérité les difficultés dont nous souffrons sont beaucoup plus anciennes, et que les socialistes, loin d’y porter remède, les ont en quelques mois considérablement aggravées. François Hollande, semble-t-il, ne l’a malheureusement pas encore compris : si Nicolas Sarkozy n’a pas réussi à réduire le chômage ni à augmenter le pouvoir d’achat, ce n’est pas parce qu’il aurait mené une politique trop « libérale » ou trop « à droite » mais au contraire parce qu’il n’a pas suffisamment rompu avec la politique de gauche des précédents gouvernements, ni supprimé les obstacles à la croissance soigneusement érigés depuis des années par ses prédécesseurs socialistes.
Les 35 heures, tout d’abord, que nous subissons depuis 1998 par la faute de Martine Aubry. Non seulement cette loi absurde a cassé notre compétitivité industrielle, mais elle coûte chaque année 21 milliards d’allégement de charges, qui creusent d’autant nos déficits publics, sans qu’aucun ministre de l’Économie ne s’en soit soucié jusqu’à présent.
L’ISF, ensuite, que nous a légué François Mitterrand, avec le passage de 20 à 40 % des droits de succession. S’ajoutant aux récentes augmentations de l’impôt sur le revenu et de la taxation des plus-values, sa folle progression a fait basculer notre régime fiscal dans la spoliation et la sanction. Alerté par le coup de colère d’un fameux comédien, le grand public prend conscience aujourd’hui de ses ravages, mais cela fait trente ans que l’ISF, sans bruit, fait fuir nos principaux contribuables - qui s’en vont investir ailleurs. Chaque année, c’est une nouvelle révocation de l’édit de Nantes, qui mine notre croissance en vidant la France de ses créateurs de richesse et d’emplois !
La rigidité du marché du travail, enfin, que tous les gouvernements depuis 1945 se sont employés à aggraver sous la pression des syndicats accrochés à leurs sacro-saints « contrats à durée indéterminée ». Politique de gribouille, qui se retourne contre les salariés qu’elle est censée protéger : craignant à juste titre de ne pouvoir se séparer demain des salariés qu’une baisse des carnets de commandes condamnerait à l’inactivité, les entreprises préfèrent ne pas les embaucher, ou embaucher ailleurs ! Et c’est ainsi – au nom de la « lutte contre les licenciements» - que le chômage ne cesse de progresser… Trente-cinq heures, ISF, nonflexibilité de l’emploi : de cette triple calamité française, tous les gouvernements, toutes les majorités, de gauche comme de droite, sont responsables. La gauche parce qu’elle est à l’origine de ces décisions catastrophiques, et qu’elle n’a eu de cesse d’en aggraver les effets. La droite parce qu’elle n’a jamais eu le courage de les abroger.
Voilà quarante ans que cela dure ! Quarante ans que notre outil industriel, notre puissance économique, notre capacité financière se meurent à cause de ces inventions socialistes avec lesquelles ni Chirac ni même Sarkozy n’ont osé rompre purement et simplement. Quarante ans que la France se vide de ses industriels et maintenant de ses jeunes diplômés, qui préfèrent de plus en plus travailler à l’étranger. Et demain? Veuton que ne restent plus en France que des fonctionnaires, des chômeurs et des retraités ?
Et si encore les différents ministres des Finances avaient su gérer convenablement nos finances publiques… Mais non! Depuis 1982, les déficits budgétaires se sont accumulés, chaque gouvernement favorisant les aides sociales au détriment de nos investissements. Vive l’État-Providence! Mais combien de temps cela durera-t-il ? Pour «équilibrer» leurs budgets, tous les gouvernements ont largement emprunté. Ils ont alourdi chaque année le fardeau d’une dette (plus de 1800 milliards en 2012, contre 90 milliards en 1980) qui nous coûte de plus en plus cher et nous fait courir un danger de plus en plus grand. Si nous parvenions à la réduire de 10 milliards par an (ce qui déjà serait un exploit), il nous faudrait près de deux cents ans pour la rembourser en totalité! Vertigineux !
En 2013, nous devrons emprunter plus de 160 milliards d’euros – 100 milliards pour acquitter les échéances de notre dette et 60 milliards – au minimum - pour contenir notre déficit budgétaire dans la limite des 3 %. Quels investisseurs accepteront d’acheter nos emprunts à des taux raisonnables? Ce n’est pas un hasard si l’agence Moody’s, après avoir revu, en novembre, notre notation à la baisse, a placé la France sous haute surveillance. Tant que les augmentations de dépenses ne seront pas maîtrisées, qu’aucune mesure d’économie ne sera prise, que des impôts nouveaux continueront d’étouffer la croissance et de faire fuir nos investisseurs – bref, tant que nous ferons tout ce qu’il ne faut pas faire -, nous serons sous la menace d’une nouvelle dégradation et d’une augmentation des taux d’intérêt, qui serait dramatique. Comme la Grèce, qui ne peut plus emprunter à des taux supportables, nous nous retrouverons alors en cessation de paiement. Et ce n’est pas l’Europe qui pourra nous venir en aide…
Ce cauchemar, seul le président de la République, président de tous les Français, peut encore l’écarter.
J’ai fait un rêve.
J’ai rêvé que François Hollande, prenant conscience des exigences de sa charge, décidait soudain d’abandonner la politique socialiste qui conduit à la ruine la France et les Français…
J’ai rêvé qu’il prenait la décision de bon sens de supprimer les 35 heures, l’ISF et tous les nouveaux impôts mis en place par son gouvernement…
J’ai rêvé que la réduction de ces ressources fiscales serait compensée, via le retour aux 39 heures, par la suppression des allégements de charges qui nous coûtent 21 milliards d’euros par an…
J’ai rêvé que le déficit budgétaire serait définitivement comblé par une augmentation de la TVA : avec un taux de 23%, nous pourrions récupérer plus de 25 milliards, qui s’ajouteraient aux 21 milliards des 35 heures…
J’ai rêvé d’une relance de l’activité, d’un regain de confiance de la part des investisseurs, du retour de la croissance et de la décrue du chômage…
J’ai rêvé que le gouvernement de la France, pour faire face à la gravité de la crise, était enfin capable de mettre en
place une véritable politique d’UNION NATIONALE, qui trouverait aussitôt parmi les parlementaires, de droite comme de gauche, le soutien nécessaire…
J’ai rêvé, et c’est alors que je me suis
réveillé… J’ai vu que le gouvernement décidait chaque jour de nouvelles mesures punitives contre les « riches », au nom de cette funeste lutte des classes qui n’a jamais rien résolu. J’ai vu qu’il piétinait le bel idéal de la Participation, seul espoir de réconcilier les Français avec leurs entreprises. J’ai vu qu’il inventait chaque semaine de nouveaux impôts – sur les revenus, sur les plus-values, sur les dividendes… - qui découragent l’initiative et étouffent le peu de croissance qui nous reste. J’ai vu qu’il persistait dans sa folie taxatrice, en dépit des salubres avertissements du Conseil constitutionnel. J’ai vu qu’il continuait de dépenser et de dépenser encore, sans prévoir aucune économie ni tenir compte des avertissements des agences de notation. J’ai vu ses «emplois d’avenir» et ses «contrats de génération», qui coûteront des milliards, sans rien changer au chômage des jeunes auxquels on a oublié d’apprendre un métier.
J’ai vu tout cela, et pourtant je continue de croire, comme Tony Blair, que « la bonne politique n’est ni de gauche ni de droite mais celle qui marche» . Je continue de penser que François Hollande veut sincèrement le bien du pays, et qu’il est tout à fait capable, devant la gravité de la situation, de prendre les mesures qui s’imposent. Je continue de rêver d’une union nationale qui mobiliserait tous les citoyens, sans exclusives ni a priori partisans, autour d’un projet commun pour l’avenir de la France. En ce début d’année 2013, je forme le voeu, pour le redressement de notre pays, que cet espoir devienne réalité. Après tout, il n’est pas interdit de rêver…
À votre intention, chères lectrices, chers lecteurs, et à l’intention de vos familles, je voudrais y ajouter, en mon nom et au nom de tous les journalistes et collaborateurs du Groupe Figaro, mes voeux les plus chaleureux de bonheur et de réussite.
Commentaires
Discours facile quand on est né une cuillère d'argent dans la bouche
Écrit par : toto | 02/01/2013
Connaissez-vous ODON VALLEE?
Ce monsieur qui doit avoir dans les 70 ans a hérité d'une somme rondelette (dans les 300 millions, d'euros ou de francs je ne sais plus, mais à ce niveau, quelle importance?)
Comme il est par ailleurs professeur de faculté (pas à Saint Pierre Quiberon hélas), il a estimé que ses revenus réguliers lui assuraient une vie confortable et il a confié sa fortune à une fondation.
Les revenus sont utilisés pour permettre à des étudiants étrangers peu fortunés de venir faire leurs études en France et de retourner ensuite dans leur pays d'origine.
Je ne sais pas son comportement est économiquement orthodoxe mais moi, je préfère ce MONSIEUR aux descendants Lagardère, Dassault et autres Bettencourt.
Odon Vallée participe de temps en temps à ''C'est dans l'air'' ou autres émissions radio ou télé où l'on réfléchit un peu. Ne le ratez pas!
Écrit par : JPD | 03/01/2013
Un peu réducteur le commentaire ! Marcel Dassault, le père de Serge, a inventé après la guerre de 14 une hélice révolutionnaire, qui fit sa première fortune ! Serge, ancien élève de Centrale, a développé une série de Falcon, avions civils au premier rang mondial, et repris Le Figaro, qui est devenu le premier quotidien français...
J'aimerais bien que tous les jeunes de France suivent un parcours identique ! On ne serait pas dans le caca actuel !
Écrit par : jeanbart | 03/01/2013
Je n'ai pas parlé de Marcel Dassault, ni du père d'Arnault Lagardère, ni du grand'père de Liliane Bettencourt qui ont gagné leur fortune par leur travail et leur talent.
Mais que font leurs descendants si ce n'est, en vain, de tenter de dépenser plus qu'ils ne gagnent?
Et je dis qu'on peut faire autrement, la preuve en est MONSIEUR Odon Vallée.
Écrit par : JPD | 03/01/2013
Odon Vallet, fils de Jean Vallet, ancien dirigeant de la compagnie d’assurances GPA-Athéna, mort dans un accident de voiture en 1954, et de Mme, née Aubin de Blanpré, infirmière, Odon Vallet hérite de 320 millions de francs en 1989 (soit l'équivalent de 69,75 millions d'€ 2010) lors de la vente de la société (Odon Vallet avait 42 ans). Cette fortune sera intégralement donnée à la Fondation de France - Fondation Vallet en 1999 pour aider à la scolarisation d'enfants méritants.
Serge Dassault est condamné, en Belgique en 1998, à deux ans de prison avec sursis pour corruption dans le cadre de l'affaire Agusta. Dans une émission diffusée sur i>Télé, en juillet 2008, il exprime son admiration pour l'organisation chinoise du travail, se désole de l'existence des grèves et des syndicats. Au cours d'élections municipales, il est reproché à Serge Dassault des dons d’argent à des habitants pendant la campagne « de nature à altérer la sincérité du scrutin ». Saisi de deux recours de Serge Dassault, l'un en révision de la décision, l'autre en rectification d'erreur matérielle, le Conseil d'État confirme sa décision le 7 septembre 2009.
A la lumière de ces deux exemples, il est aisé de comprendre quelle type d'organisation sociale vous appelez de vos voeux!
A méditer pour 2014.
Écrit par : professeur shadoko | 03/01/2013
Honte sur moi!!!
Il s'agit de MONSIEUR Odon VALLET et non pas Vallée!
Mes excuses à ce Monsieur que j'admire tant, entre autres pour son intelligence et la clarté et la légèreté de ses explications
Écrit par : JPD | 03/01/2013
Professeur Shadoko, votre érudition stupéfie...au niveau de celle de l'émir de Kerhostin...
Mais la question n'est pas celle des fortunes amassées, mais de l'activité industrielle générée par ces chefs d'entreprise hors du commun...Pour développer la France, il nous faut des Bill Gates, Steve Jobs, pas des Arnaud Montebourg au petit pied !
Avec la triplette 35 heures, ISF, rigidité du marché du travail, nos candidats vont se précipiter...
Écrit par : jeanbart | 03/01/2013
Je ne sais pas qui vous affublez de ce surnom ridicule mais je le prends comme un compliment.
Cette érudition n'est due qu'à un copier/coller Wikipédia.
Vous devriez faire la même chose!
Vous éviteriez ainsi d'écrire le flot de bêtises dont vous nous inondez.
Écrit par : professeur shadoko | 03/01/2013
Professeur vous avez raison. Il n'y a malheureusement pas de plan anti submersion contre la bêtise rohuienne
Pour en revenir à Dassault, je persiste et signe. Qu'aurait pu faire ce monsieur Dassault sans la fortune créée par papa.
Et c'est vrai que lui, n'a pas déposé le bilan en 2006
Écrit par : toto-joh-an | 03/01/2013
Je vais jeter le bouchon un peu plus loin!
J'ai du mal à croire que des fortunes aussi considérables, celle de Marcel Dassault ou des fondateurs de "startups" puissent être constituées sans que ce soit une peu aux dépens de quelqu'un, le personnel de l'entreprise par exemple, qui aurait bien apprécié de gagner un peu plus pendant que le patron s'en mettait un peu moins dans les poches.
Est-ce vraiment un but dans la vie que d'avoir le château le plus grand dans le parc le plus grand et la bagnole la plus belle avec en réserve le compte en banque le plus garni qui rapporte de l'argent plus vite qu'on ne peut le dépenser?
Si oui, c'est triste surtout qu'au bout il y a le trou et quoi après.
L'être humain a la chance inouïe de pouvoir créer une chose impalpable, non quantifiable: le bonheur des autres. Ca, c'est un but à la taille de l'homme, pas la recherche éperdue -et perdue d'avance- du plus grand bien-être et de la richesse.
PS: si vous me cherchez des poux dans la tête, vous en trouverez . Je ne prétends pas être parfait; j'essaie plus ou moins adroitement d'être heureux en rendant les autres heureux
Écrit par : JPD | 04/01/2013
Vision statique et passéiste ! On devient patron en entrainant ses collaborateurs dans la course à l'excellence... quant au partage du salaire du chef d'entreprise avec ses salariés, il y a de l'utopie et une vision myope des revenus...Ce qui compte aujourd'hui c'est de créer des emplois industriels, pas des contrats jeunes... avec tes impôts...
A force de rabacher que l'argent gagné à la force du poignet, avec des horaires, qui ne sont pas ceux des profs, les futurs chefs d'entreprise seront tous partis à Néchin...
Écrit par : jeanbart | 04/01/2013
Eh zenbar.......;;;tu sais de quoi tu parles..........toi...........tes salaries tes stagiaires......;;;tous ces pov types a qui tu as fais suer le burnous.............tu les as entraine a l'ANPE.............
Alors tes salades......garde les pour toi............tu parles de trucs que tu n'as jamais compris............
J'ai commencé comme apprenti a 15 ans...........30 ans après j'ai 11 compagnons avec moi...........sans rien demander a personne et en partageant avec eux..........les galères et le pognon quand y en avait!!!!
Alors tes conseils............tu peux te les carrer........
Écrit par : Séraphin Lampion | 04/01/2013
Je m'étonne que tu ne saches pas ce que sont les horaires d'un prof ou apparemment pas ceux d'un prof consciencieux, pas confiné dans la routine, qui change de sections régulièrement, qui va dans les entreprises voir comment ça se passe (à ses frais, bien entendu et pas couvert par une assurance); Bref un prof qui fait bien son boulot, comme un bon vhef d'entreprise ou un bon ouvrier qualifié.
et de fait, il y peu d'ouvriers partis à Néchin, ou au Rohu! Pourquoi?
Créer des emplois industriels, d'accord! Tout le monde chef d'entreprise, c'est pas ça qui est utopiste!
Mais comme apparemment, tu n'as jamais connu, ni de près ni de loin la situation d'un salarié de base, tu prêches pour ta paroisse.
En tout cas, tu montres clairement dans quel camp tu es, qui n'est pas celui de la justice!
Écrit par : JPD | 04/01/2013
Faux ! On passe par la case "salarié" avant d'être promu chef d'entreprise... la justice, quant à elle, est-elle meilleure dans un pays "déacati" par des décisions économiques stupides (après des années d'études supérieures)... La vraie question : il vaut mieux aujourd'hui travailler en Allemagne qu'en France... amorce d'un futur conflit mondial ?
Écrit par : jeanbart | 04/01/2013
A te lire, on dirait que tu le souhaites!!!
Écrit par : JPD | 04/01/2013
Et je ne suis pas ûr que les fils Dassault, Lagardère et autres baron Seillière soient passés par la case "salarié".
Quel joli mot "case"! De l'oncle Tom peut-être?
Écrit par : JPD | 04/01/2013
"Jeanbart",tu en retard dans tes informations,maintenant les grosses fortunes partent à "Moscou"ou "Poutine"les acceuiles les bras ouverts.
Kénavo.
Écrit par : jeanzyscan | 04/01/2013
Les commentaires sont fermés.