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08/11/2012

Restrictions budgétaires ?

DCNS se retire de l'aventure de l'Hydroptère !

Les perspectives budgétaires 2013 ne sont pas favorables aux investissements militaires, qui seraient en forte chute.

L'hydroptère, qui a déjà usé les Avions marcel Dassault, est pour l'instant un projet non abouti, aux retombées économiques très incertaines. Il est né dans l'esprit d'Eric Tabarly, il combine les technologies de construction navales en carbone, l'utilisation de "foils" et de balastage dynamique, les techniques hydrauliques de l'aviation de combat...

Sans sponsoring de longue durée, le prototype restera un "prototype", qui finira ses jours dans la Baie de Lorient !


Hydroptère, DCNS se retire
Télégramme du 8 novembre 2012

DCNS et l'Hydroptère, c'est fini. L'idylle n'aura pas duré une année. Sur le plan des images, le trimaran à foils aux couleurs de DCNS avait plutôt fière l'allure. Sur le plan sportif, l'opération est tombée à l'eau.

Encore raté pour Alain Thébault et son exigeant projet océanique. Le bateau, qui attendait une fenêtre météo sur la côte ouest des États-Unis, n'est jamais parti, cet été, pour tenter de battre le record du Pacifique établi par un certain Olivier de Kersauson. «La faute à pas de chance», commentent de conserve Alain Thébault et DCNS, qui ne s'accordent que sur ce point. Pour le reste, une divergence majeure sur «la suite du projet et son orientation stratégique» ont scellé la séparation définitive. Pour faire simple, le skipper voulait continuer son aventure aux États-Unis et retenter la traversée du Pacifique l'année prochaine. En désaccord, DCNS s'est évertuée à rappeler que cette tentative de record océanique aux États-Unis n'était qu'une étape (la première) de leur collaboration et que n'ayant pas de marché aux États-Unis, le groupe ne souhaitait pas y passer davantage de temps.

Sirènes de la Silicon Valley ?
Alain Thébault a-t-il succombé aux sirènes de la Silicon Valley? A-t-il entrevu des possibilités de partenariat plus alléchantes outre-Atlantique? Le soutien de DCNS de 2M€ par an était loin d'être négligeable, la visibilité sur un partenariat de trois ans et 6M€ au total encore moins. L'envie de construire un bateau plus grand et mieux taillé pour les expériences océaniques a sans doute malmené cette collaboration naissante. Sur le plan sportif, DCNS attendait probablement beaucoup de cette première tentative de record. «Sur le plan médiatique, la préparation américaine a été bien suivie avec pas mal d'images et de reportages réalisés sur le bateau et le nouvel équipage», positive Emmanuel Gaudez, chargé de la communication du groupe.

DCNS voulait décoller...
Au final, la courte union (dixmois) aura accouché d'une souris, dans le sillage du 60pieds de Marc Thiercelin qui n'a jamais récolté les résultats espérés. «Avec Marc, le programme social et citoyen a largement atteint ses objectifs», rétablit Emmanuel Gaudez. Avec l'Hydroptère, DCNS voulait décoller sur le plan sportif. L'arrivée d'Yves Parlier, Jacques Vincent et Jean Le Cam avait donné une certaine consistance au projet. Dans quelle mesure la conjoncture économique compliquée a-t-elle favorisé la rupture? «Nous tirerons au plus vite les bilans de ce partenariat», commentait sobrement, hier, le porte-parole de DNCS.

Douche froide
Cette histoire inachevée scelle-t-elle la fin ou la mise en sommeil du sponsoring voile pour DCNS? Un groupe qui semble peiner à récolter les fruits de son investissement dans le milieu. Le défi technologique de l'Hydroptère collait pourtant parfaitement aux aspirations et à l'image d'un groupe tourné vers la mer et l'innovation.
• Stéphane Jézéquel

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