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10/08/2012

Campings municipaux, une espèce en voie de disparition ?

Un récente étude de l'Insee sur les campings bretons remet les pendules à l'heure !

A Saint Pierre Quiberon une simple promenade dans les 3 campings municipaux confirme les conclusions de cette étude. La "montée en gamme" est inexistante avec une offre de misère. La nouvelle clientèle demande de nouveaux services (un toit, une connexion Internet, de nombreuses étoiles, la profusion d'équipements).

Cette étude souligne que l'accès direct à la mer est même "pénalisant"...

Il est bien évident ici au Petit Rohu et à Kerhostin que l'implantation de "mobil homes" est impossible, et par conséquent que l'avenir de ces deux campings municipaux est condamné.

Cette étude confirme également que la gestion "privée" est beaucoup plus efficace ! Il suffit ici de comparer le "Petit Rohu" avec les deux campings privés "Beauséjour" et "DoMiSiLaMi" pour s'en rendre compte !


Campings bretons, quand prestations riment avec fréquentation
Octant analyse n° 32 juillet 2012

Jessica Viscart, Comité Régional du Tourisme de Bretagne
Jean-François Hervé, Insee

Résumé
Les prestations des campings se sont profondément développées. La présence cumulée d’équipements et/ou de services est un gage de succès en termes de fréquentation. Les emplacements locatifs sont deux fois plus loués que les emplacements nus. Leur expansion sur les terrains de campings s’accompagne d’une offre d’équipements et de services étoffée.

Introduction
Après une perte d’attractivité dans les années 90, les efforts de diversification et d’innovation ont su redonner au camping, premier mode d’hébergement touristique marchand en France comme en Bretagne, un nouvel élan en attirant à lui une nouvelle clientèle. Le « camping » auquel se substitue aujourd’hui le terme
d’« hôtellerie de plein air » se caractérise par une montée en gamme, des demandes de nouveaux services et d’équipements, allant de pair avec une recherche d’authenticité et de préservation du cadre naturel. Les importants investissements réalisés par les professionnels nécessitent un certain niveau de fréquentation pour être rentabilisés, que certains services ou équipements permettent d’atteindre.
Les 720 campings bretons disposent d’une capacité d’accueil de 230 000 lits et ont enregistré 9 millions de nuitées entre mai et septembre 2011. Le taux d’occupation moyen (32,2 %) cache de grandes disparités selon la nature des emplacements et la saison. Il double entre les emplacements nus (25,5 %) et ceux équipés de locatifs (55,2 %). Il triple entre la basse saison (16,1 %) et la haute saison (50,3 %).

Le camping... oui mais sous un toit
Les emplacements locatifs (mobil homes, chalets ou bungalows) comptent parmi les prestations qui ont sûrement le plus modifié l’offre et renouvelé la clientèle des campings. En 2011, 64 % des campings en proposent. Ils n’étaient que 43 % en 2005. Les emplacements locatifs représentent 45 % des nuitées en 2011, contre 26 % en 2005. Hormis juillet et août, plus d’une nuitée sur deux se fait sur un emplacement locatif. Ainsi, le premier déterminant de la fréquentation des campings est la part des emplacements locatifs relativement aux emplacements nus, indépendamment de la fourniture d’autres équipements et services. Si les campings ont également développé en parallèle toute une gamme de prestations, ce sont en général les mêmes campings qui offrent une part importante d’emplacements locatifs et de nombreux services et équipements. Ces mêmes campings sont très prisés des touristes et en particulier de la clientèle étrangère.

Beaucoup d'étoiles et une grande taille : deux gages traditionnels de succès
Le taux d’occupation augmente avec la catégorie des campings : de 26 % pour les campings d’une étoile à 45 % pour ceux de quatre étoiles. Les campings 3 et 4 étoiles sont plébiscités par les visiteurs adeptes de confort mais aussi d’équipements de qualité. Ils accueillent également 82 % des nuitées étrangères.
Les grands campings (plus de 400 lits) affichent parallèlement de meilleurs résultats. Leur taux d’occupation moyen s’élève à 35 %. Ces établissements proposent généralement davantage d’équipements, de services, ou encore une localisation prisée, autant d’atouts qui dopent la fréquentation. Le mode de gestion accentue encore ces écarts. Les taux d’occupation des campings privés sont systématiquement supérieurs à ceux des campings gérés autrement (associations, collectivités locales,…). La présence plus importante de locatifs dans ces structures, mais aussi les investissements réalisés ou encore une meilleure visibilité sur internet, sont autant d’éléments explicatifs.

L’accès direct à la mer : un service pénalisant ?
La localisation d’un hébergement constitue bien souvent l’un des principaux critères de choix. Les campings proposant un accès direct à la mer, idéalement situés, affichent pourtant un taux d’occupation inférieur à celui des autres établissements (31,5 % en moyenne contre 32,2 %). Gérés pour les deux tiers par une collectivité territoriale ou une association, ils n’offrent pas en général les services et équipements les plus attendus par la clientèle. Leur offre d’emplacements locatifs est réduite et méconnue. À cela s’ajoute un effet de génération. Situés souvent en bord de mer et bénéficiant de ce fait d’un emplacement privilégié, les campings les plus anciens obtiennent de très bons taux d’occupation sur les emplacements nus sans avoir réalisé de lourds investissements d’aménagements et d’équipements. Pour preuve, leurs emplacements nus sont occupés à 47 % en haute saison contre 41 % pour les autres campings.
La clientèle étrangère plébiscite les campings ruraux, notamment ceux en bordure de rivière, canal ou plan d’eau. Elle y représente 38 % des nuitées contre 22 % pour les campings littoraux.

La course aux équipements
Plus l’équipement des campings est étoffé, plus le taux d’occupation est élevé. Ainsi, 10 points séparent les taux d’occupation des campings sans équipement et ceux des campings bien équipés. Un tiers des campings dispose d’un espace baignade, de la piscine non couverte à l’espace aquatique couvert. La piscine non couverte sans parc aquatique ne suffit plus. Ces établissements affichent des taux d’occupation moyens de 29 %, contre 40,3 % et 40,8 % pour ceux dotés d’espaces aquatiques et de piscines couvertes. En haute saison, les campings équipés d’un parc aquatique atteignent des taux d’occupation de 82,4 % pour leurs emplacements locatifs et de 50,3 % pour leurs emplacements nus. Les étrangers plébiscitent pour leur part les piscines couvertes. Proposer une épicerie, un point restauration ou encore un club enfant sont autant d’options qui permettent d’améliorer le taux d’occupation moyen. Selon ces services, 41 à 43 % des campings en sont équipés.

Connecté même en camping
En hôtellerie, proposer un accès internet dans les chambres relève aujourd’hui de la prestation de base et c’est l’absence de connexion qui pénalise la fréquentation. En camping, la situation tend à s’en rapprocher et 45 % proposent ce service qui reste un atout supplémentaire : + 7,4 points de taux d’occupation par rapport à ceux n’en disposant pas. Cette prestation s’est quasiment généralisée dans les campings haut de gamme. Par ailleurs, 77 % des campings sont dotés d’un site internet ce qui leur permet d’avoir une meilleure visibilité. Parmi ceux n’en ayant pas, les deux tiers ne sont pas des campings en gestion privée. Leur visibilité étant plus réduite, ils sont moins fréquentés et ne comptent que 12 % de nuitées étrangères. La possibilité de réserver en ligne est proposée par un tiers des campings. Ce service leur permet de gagner 3 points de taux d’occupation. Ces établissements comptent par ailleurs une fréquentation majoritairement locative : 54 % de nuitées en emplacements équipés soit 10 points de plus qu’en moyenne.

Cinq grandes familles de campings segmentent l’offre
Qu’ils soient en bord de mer ou en milieu rural, en gestion privée ou non, de petite ou grand taille, avec ou sans équipements…, les campings bretons ont été regroupés en cinq classes selon leurs caractéristiques afin de porter un regard synthétique sur leur fréquentation.
Classe 1 : Campings littoraux pas ou peu équipés (162 campings)
De petite taille et comptant essentiellement des emplacements nus, ils se situent sur le littoral mais sans accès direct à la mer. Ils n’offrent pas d’équipements, moins de 60 % d’entre eux possèdent un site internet, à peine 1/10ème propose la réservation en ligne. Leur taux d’occupation est de 29,1 % en moyenne, inférieur de 3 points à la moyenne régionale. Enfin, les nuitées étrangères ne représentent que 12 % de leur fréquentation.
Classe 2 : Campings avec accès direct à la mer, dont des municipaux (79 campings)
Relativement grands, ces établissements comptent une part importante d’emplacements nus. Ils offrent un accès direct à la mer et quelques services ou équipements complémentaires. L’espace baignade y est rare, mais en revanche un point vidange des camping-cars est fréquemment présent. Dans cette classe, comme dans la précédente, seul un camping sur deux est en gestion privée. Le taux d’occupation moyen de ces établissements est là encore en deçà de la moyenne régionale.
Classe 3 : Campings municipaux en milieu rural (172 campings)
A 70 % en gestion municipale ou associative, ces campings sont plutôt petits. Ils comptent en moyenne 46 emplacements réservés à la clientèle de passage, contre 98 au niveau régional. En milieu rural, voire au bord d’une rivière, d’un canal ou d’un plan d’eau, ces établissements proposent peu d’équipements, à l’exception de l’aire de vidange pour camping-cars. Un sur deux possède toutefois un site internet. Ils constituent la classe la plus faiblement fréquentée.

Classe 4 : Campings littoraux avec piscine (167 campings)
En gestion privée, ces établissements sont situés sur le littoral et la moitié d’entre eux appartient à une chaîne et/ou à un label. Visibles sur Internet, la moitié offre la possibilité de réserver en ligne et trois quarts proposent un accès internet sur le terrain. Plutôt bien équipés, un sur deux propose un point de baignade qui est le plus souvent constitué d’une piscine non couverte sans espace aquatique. Leur taux d’occupation moyen est de 29,2 % et atteint 53,2 % dans les emplacements locatifs. Un tiers des nuitées est réalisé dans ce type d’emplacement.
Classe 5 : Grands campings avec espace aquatique (140 campings)
Avec 167 emplacements réservés à la clientèle de passage, ces campings en gestion privée figurent parmi les plus gros de la région. Ils appartiennent fréquemment à une chaîne ou adhèrent à un label. Ils comptent une part importante d’emplacements locatifs et offrent également de nombreux services et équipements, notamment des espaces aquatiques. Avec 40,1 % de taux d’occupation, ce sont les campings les plus fréquentés de la région. Ils affichent également les parts les plus importantes de nuitées étrangères et de nuitées en locatif.
Principales caractéristiques des cinq familles de campings bretons
Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4 Classe 5 Ensemble
champ : campings bretons, ouverts en 2011
note de lecture : 54 % des 162 campings de la classe 1 sont en gestion privée.
source : Insee - DGCIS
Nombre de campings 162 79 172 167 140 720
Nombre moyen d'emplacements 89 123 46 98 167 100
Part des emplacements locatifs (en %) 9 7 3 16 42 20
part des campings concernés (en % dans la classe)
En gestion privée 54 51 30 92 98 65
Avec accès direct à la mer 0 100 0 4 11 14
En zone littorale, sans accès direct à la mer 93 0 2 62 57 47
Accès internet 17 39 10 74 89 45
Espace aquatique 0 4 0 6 83 18
Piscine (non couverte) 1 6 10 43 0 13
Fréquentation
Taux d'occupation (en % des emplacements offerts) 29,1 28,9 20,5 29,2 40,1 32,2
Taux d'occupation des emplacements nus (en %) 26,3 27,2 19,4 24,2 27,7 25,5
Taux d'occupation des emplacements locatifs (en %) 57,8 48,5 45,7 53,2 56,3 55,2
Part de la clientèle étrangère (en % des nuitées) 11,8 20,9 17,4 19,2 30,9 24,1
©Insee 2012

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