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06/08/2012

La presqu'île, une exception commerciale durable ?

La concentration du commerce alimentaire sur la presqu'île de Quiberon n'est pas terminée...

Aujourd'hui Penthièvre, Kerhostin sont devenues des communes pratiquement sans commerce ! La poussée des résidences secondaires réduit la population résidente, la voiture facilite l'achat éloigné, le dynamisme commercial n'est pas pratiqué par tous...

A Quiberon le quatuor Lidl, Casino, Super U et Carrefour City se partage aujourd'hui le marché alimentaire classique et attire en "partie Nord" avec le récent aménagement de la rue du Général De Gaulle une partie de la clientèle de Saint Pierre Quiberon. Le dynamisme de l'enseigne U devrait favoriser le Super U, à condition d'agrandir son parking mal foutu. Les travaux futurs sur l'axe Verdun-Hoche devraient pénaliser l'enseigne Carrefour. Casino est actuellement mal desservi par le réseau routier !

Le challenge de toutes ces enseignes est de s'adapter aux flux variables de clientèle, tout en minimisant les frais fixes de structure et d'anticiper sur le déplacement imprévisible hors presqu'île de sa clientèle habituelle.

La concurrence, pure et dure, des commerces de Plouharnel, Erdeven, Auray et Vannes est aujourd'hui freinée par la distance, le temps et le coût de déplacement. La présence d'un axe rapide moderne bouleverserait certainement les positions du commerce local en accentuant le phénomène de concurrence.

Si l'on en croit les chiffres bretons et les prévisions de système U la course vers "l'hypermarché" n'est pas terminée... au consommateur de voter avec son caddy !


Commerces en Bretagne, les spécificités bretonnes
Télégramme du 19 avril 2012

La Bretagne est une terre d'hypermarchés, mais aussi de commerces ruraux. Dans sa dernière revue, l'Aric (*) dresse un bilan statistique de la présence commerciale sur le territoire.

Avec 120 hypermarchés, la Bretagne est dans le top 3 des régions françaises concernant la présence commerciale sur son territoire, derrière sa voisine des Pays-de-la-Loire et Paca. On compte ici un hyper pour 26.000habitants, quand la moyenne nationale s'en tient à un pour 40.000. Il ne pouvait pas en être autrement dans la région qui a vu naître les pères fondateurs de la grande distribution, comme le Landernéen Édouard Leclerc, le Brestois Jean Cam (groupe Rallye) ou le Vannetais Jean-Pierre Le Roch (Intermarché).

Malgré cette forte présence périurbaine des géants de la distribution, les petites communes bretonnes ont su préserver leurs commerces de proximité. Dans ce domaine, la région est championne de France avec 12% de communes privées de tout commerce alors qu'on en compte 49% en moyenne nationale. La comparaison des populations concernées est tout aussi parlante: 4% des Bretons vivent dans une commune dépourvue de commerce de proximité alors qu'ils sont 26% en France et 43% en Haute-Normandie ou en Lorraine. Ces chiffres trouvent leur explication dans le maillage urbain propre à la Bretagne, qui compte peu de très petites communes.

Plus de fleuristes moins de charcutiers
Autres particularités régionales du commerce de détail: la Bretagne est l'un des territoires qui offrent le plus de boutiques de fleuristes par habitant (3,4pour 10.000 âmes) et le moins de bouchers charcutiers. Les Bretons seraient-ils plus romantiques que carnivores? Il faut plutôt y voir un effet de la forte présence des hypers, qui trustent l'essentiel de la vente de viande. Il semble quand même assez paradoxal que la première région d'élevage de France soit aussi l'une de celles où le nombre de points de vente est le plus faible. Dans les autres registres de l'activité commerciale, la région fait plutôt pâle figure en matière d'épiceries, de supérettes, de librairies, de papeteries, de drogueries, de magasins de bricolage et de vente et réparation automobiles. En revanche, elle est assez bien dotée en supermarchés, boulangeries, magasins de vêtements et magasins d'équipement du foyer.

* La Lettre de l'Aric - Association régionale d'information des collectivités territoriales - (cahier spécial du nº230, sources Insee). www.aric.asso.fr
• Alain Le Bloas

Système U poursuit sa conquête de parts de marché
Le Figaro du 11 juillet 2012

Ses ventes ont bondi de 11 % au premier semestre. Le groupement d’indépendants poursuit ses efforts sur les prix.

« Jusqu’ici, tout va bien » , assure Serge Papin, président du groupement de commerçants indépendants Système U. Le sixième distributeur de France a enregistré une croissance de 11 % de ses ventes au premier semestre, à 8,36 milliards d’euros. Cette performance nettement supérieure à la croissance du marché des produits alimentaires est certes largement due au passage sous enseigne U des 46 ex-Carrefour de Coop Atlantique. Toutefois, même à nombre de magasins constant, le chiffre d’affaires progresse de 4,9 %. La part de marché de Système U atteint désormais 9,6 %, en hausse de 0,5 point sur un an, selon le panel établi par Kantar Worldpanel que Le Figaro s’est procuré. Les deux autres réseaux indépendants gagnent également du terrain au détriment de Carrefour et Casino. La part de marché de Leclerc a ainsi progressé de 0,9 point en un an, à 18,1 %, et celle d’Intermarché de 0,6 point, à 13,6 %.

Les nouveaux commerçants redoutent en revanche les mois à venir, se souvenant de la chute brutale de la consommation à la rentrée 2011. « Les nuages s’amoncellent dans tous les sens du terme, explique au Figaro Serge Papin. Beaucoup de nos magasins ont une activité saisonnière importante et si la météo reste maussade, cela finira par se ressentir. » Autre facteur d’inquiétude, l’état d’esprit des consommateurs à leur retour de vacances. « Les Français sont très attentistes, poursuit Serge Papin. Cela risque de se traduire dans les achats de rentrée, moment de consommation importante. Les Français pourraient faire des arbitrages dans les fournitures scolaires et l’habillement. »

Objectif : doubler Auchan
Pour convaincre les clients à remplir leurs chariots, Système U insiste, comme d’autres, sur ses prix bas. « Sur les produits alimentaires, nous voulons consolider notre place de deuxième enseigne la moins chère, derrière Leclerc, à la fois sur les marques nationales et les marques distributeurs » , souligne Serge Papin. Alors que certains hypermarchés U sont déjà les magasins le moins chers de leur région, l’enseigne pense pouvoir baisser encore ses prix en réalisant des gains de productivité en logistique ou en informatique. Elle espère négocier de mieux en mieux avec ses fournisseurs au fur et à mesure que sa part de marché augmente.

« La seule façon de croître est de gagner des clients, estime le président. Nous continuerons notre programme de création et d’agrandissement ambitieux, car les années de ralliement de magasins d’enseignes concurrentes sont derrière nous. » Système U vient de conclure un partenariat avec les supérerettes Schlecker et a intégré Coop Atlantique en début d’année, deux ans après avoir séduit Coop Normandie et des points de vente Coccinelle et Coccimarket. « Notre ambition est d’arriver en 2015 à 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires et une part de marché de 12 % » , rappelle Serge Papin, qui compte doubler d’ici là Auchan, voire Casino.

À cet horizon, Système U devrait avoir mille supers et hypers U (842 à date) et mille supérettes (639). Mais aussi mille points retrait de courses commandées sur le site coursesu.com, à travers lequel l’enseigne pense réaliser 10 % de ses ventes d’ici à trois ans. Un trio gagnant, selon U, pour continuer à gagner du terrain sur ses concurrents.

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