30/06/2012
Notre Dame, priez pour nous !
La vitesse ne fait pas bon ménage avec les courbes !
Méfions nous des experts ! Ici, comme ailleurs, ils méritent une analyse critique de leurs travaux !
Au Conseil Régional de Bretagne, les "verts" locaux sont toujours fermement opposés à la construction du nouvel aéroport de l'Ouest à Notre Dame des Landes, avec un argument majeur : Nantes ne fait pas partie de la Bretagne...
Dans la configuration politique actuelle cette position ressemble un peu à la prière d'un athée, qui invoquerait Notre Dame...
Il en découle ainsi que la "grande vitesse" entre Quimper, Brest et Rennes ne serait qu'un voeux pieux, ou alors représenterait une enveloppe "rondelette" de près de 5 milliards d'euros !
Les fondamentaux restent : Redon serait toujours l'intersection des lignes de Quimper et de Nantes, au grand bonheur de Vannes, qui serait ainsi encore plus près du futur aéroport régional !
Le grand écart entre la vitesse et la sécurité est enfin pris en compte : la présence de passages à niveau multiples, y compris en agglomération (voir Auray et Pluneret...) sur les lignes actuelles condamne à jamais
l'accélération des trains sur ces tronçons.
En créant des lignes nouvelles on repose la question de l'emplacement des gares dans le tissu urbain ! A Auray (ou Brech) le positionnement de la gare est à revoir (avec sa plateforme multi-modale...).
On mesure bien ici la complexité du système administratif français ! Région, Départements, Communes sont concernées. Qui a raison ? La "vitesse" ou les Verts ?
TGV en Bretagne, comment gagner 8 minutes
Télégramme du 30 juin 2012
Fin 2016, Brest et Quimper seront à 3h08 de Paris. Pour arriver à 3 heures, des lignes nouvelles seront nécessaires. Où les construire et à quel prix ? Les scénarii qui seront soumis au débat public de 2013 ont été présentés, hier, au conseil régional.
La première phase des travaux sur les lignes Rennes-Brest et Rennes-Quimper est calée et devra être achevée dans quatre ans et demi.
Mais il est apparu que les travaux d'aménagement des voies sur les tracés existants ne permettront pas de gagner les huit minutes manquantes. Pour y parvenir, il ne suffira pas de rectifier des virages, supprimer des passages à niveau ou aménager de petits raccourcis. Il faudra carrément créer des lignes rapides. Et pour ce faire, il est jugé préférable (si ce n'est déterminant) de coupler les projets RB-RQ (Rennes-Brest Rennes-Quimper) et Rennes-Nantes via Notre-Dame-des-Landes. Voilà une intercession de Notre-Dame qui devrait faire de deux grandes priorités régionales, une réelle priorité nationale. 14 hypothèses, auxquelles s'ajoutent quatre déclinaisons complémentaires, ont été élaborées en vue du débat public qui marquera l'ouverture de la procédure. Elles évoquent des constructions de 155 à 270 km de lignes nouvelles, pour des coûts allant de 2 à 5,2milliards d'euros.
Option préférée et option improbable
L'hypothèse qui semblerait avoir la préférence des acteurs (ferroviaires, transporteurs, usagers, collectivités, État) porte le doux nom de «M-C1C». Elle est l'une des moins coûteuses (2,4 milliards d'euros) et prévoit des lignes nouvelles sur Rennes-Lamballe (50km) et Rennes-Nantes(105km) via Redon (7km) et Notre-Dame-des-Landes. Le projet permettrait de gagner 9minutes vers Brest, autant vers Quimper, 27 sur Rennes-Nantes et 13entre Vannes et Nantes. Il pourrait aussi être complété par des tronçons (ou «shunts») de voies rapides (sur Morlaix-Brest, Lorient-Quimper, Lamballe-Saint-Brieuc, ou encore en déviation de Redon) qui donneraient un gain supplémentaire de six minutes. Toutes les possibilités devant être envisagées, même si elles paraissent aujourd'hui improbables, le document retient aussi des projets s'articulant autour d'un «tronc commun» avec une amorce de voie centrale partant de Rennes sur 40km avant de bifurquer au nord, vers Saint-Brieuc, et au sud, vers Vannes.
Quid de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ?
Bernadette Malgorn, pour qui il ne saurait être question d'une quelconque «préférence» pour un scénario tant que le débat public n'est pas engagé, a souligné l'intérêt de la concomitance des projets Bretagne à grande vitesse (BGV) et Rennes-Nantes en insistant sur l'urgence de lever toute ambiguïté sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, plombé par le «moratoire» annoncé par le Premier ministre. Elle a souhaité que la notion d'«intérêt économique» soit désormais prise en compte dans les études. «Les taux de rentabilités prévus pour ces projets sont de 3%, quand on sait qu'à moins de 4% les grands équipements ont du mal à être plaidés», a-t-elle dit en soulignant l'insuffisance d'une approche uniquement financière. Sa proposition, argumentée et circonstanciée, a été appréciée par le vice-président Lahellec et le président Le Drian qui ont bien l'intention de lui donner suite. En revanche, les élus EE-LV se sont déclarés hostiles à une association de la Bretagne au projet Rennes-Nantes. Pour eux, ce n'est qu'un faire-valoir de Notre-Dame-des-Landes contre lequel ils militent.
• Alain Le Bloas
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