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23/06/2012

Les industries "industrialisantes" ?

L'alliance de la sidérurgie, du charbon et du chemin de fer sous Napoléaon III a déclenché un développement vertueux des activités en Morbihan.

La théorie des "industries industrialisantes" a été développée en sciences économiques dans les années 60 pour proposer un schéma de développement cohérent aux pays émergents. Les réseaux de communication, sur le modèle des chemins de fer du 19ème siècle, sont les vecteurs les plus dynamiques pour enclencher ce développement.

Aujourd'hui le modèle n'est plus le même, avec l'accroissement des utilisations de la route. Transport de point à point, l'activité routière connaît un développement soutenu dans le transport des marchandises. Pour le transport de passager la situation au vingtième siècle est totalement différente de celle du 19ème siècle, avec une concurrence accrue des deux modes et une flexibilité plus grande du transport routier.

Au point que les transports quotidiens des travailleurs sont effectués majoritairement par la route. Le rail régresse, sauf dans les grandes agglomérations, richement dotées ou saturées.

Sur la presqu'île le "Tire-bouchon" vit ses derniers instants dans le créneau estival. Supporté sur le trajet Auray Quiberon par une "voie unique" il ne peut assurer des rotations fréquentes pour des raisons de sécurité. Les investissements d'aujourd'hui sont donc des travaux d'entretien minimum, qui imposent une vitesse maximum limitée...

Que les politiques, qui font leur miel de projets sulfureux sur l'avenir du Tire-Bouchon, se précipitent sur l'exposition organisée par les archives départementales de Vannes ! Le passé est fort sympathique, mais les français attendent d'eux des "industries industrialisantes" des 30 prochaines années !


Le train dans le Morbihan, une histoire épique
Télégramme du 22 juin 2012
Quand sont arrivés les premiers trains dans le Morbihan? Quelles furent leurs conséquences. Cette petite histoire du rail est racontée aux archives départementales à Vannes.

Le 21 septembre 1862, ce jour-là, c'est la fête à Vannes et à Lorient. Les deux villes morbihannaises voient, en effet, arriver les premiers trains. Il était temps car le rail avait commencé à se développer depuis 1842 mais l'État avait écarté la Bretagne de son premier plan national du chemin de fer. Le «Far West» va donc attendre vingt ans avant de connaître ce qui se révélera vite comme un formidable accélérateur de croissance. Il fallait alors compter une semaine pour un aller-retour à Paris et seizeheures pour faire Lorient-Nantes, de quoi admirer le paysage à cheval ou en charrette. Le 18décembre 1864, c'est au tour de Napoléonville (Pontivy) d'accueillir son premier train. En 1884, on compte 280 kilomètres de lignes dans le département mais comme l'État traîne les pieds, là encore, pour étendre le réseau, le conseil général décide de faire à ses frais neuf lignes secondaires.

L'explosion économique
L'exposition qui s'est ouverte, hier, aux archives départementales du Morbihan, à Vannes, raconte un siècle d'histoire du rail dans le département, avec ses prouesses de construction comme le viaduc du Scorff ou le passage des marais de l'Oust, avec sa diversité de métiers aussi (ouvriers du chemin de fer, chef de gare, mécanicien, aboyeur qui annonce les départs et arrivées,etc.), avec ses gares principales et secondaires, ses tamponnements d'animaux, ses accidents:trois morts suite à un déraillement en 1938 entre Radenac et Réguiny, par exemple. Mais surtout avec le développement économique qui s'ensuivra. «Le chemin de fer va désenclaver de manière spectaculaire le Morbihan, il va dynamiser tous les secteurs de l'économie morbihannaise: l'agriculture, la pêche, les ports, l'énergie charbonnière, les forges d'Hennebont», souligne le service des archives départementales du Morbihan qui a préparé cet historique. Des premiers trains à marée vont partir de Lorient à 13h pour arriver à Paris à 3h. Sans oublier le développement touristique et Sainte-Anne-d'Auray, qui voit les pèlerins affluer. Mais un modernisme peut en cacher un autre. En 1939, le conseil général du Morbihan a dû prendre la décision de fermer ses lignes secondaires, devenues déficitaires. Un redoutable concurrent était né: la voiture. Pratique

«Sur les rails du Morbihan: 1850-1947», du lundi au vendredi, de 9h à 17h30, 80,rue des Vénètes. Entrée libre.

Train régional, souvenir d'une inauguration mouvementée
Télégramme du 23 juin 2012

Le Tire-bouchon, qui relie chaque été Auray à Quiberon, a repris du service depuis le 16 juin dernier. S'il ne circule pour l'instant que le dimanche, ce train régional assurera quotidiennement, à partir du 1erjuillet, la desserte de toutes les gares entre la presqu'île et la cité alréenne. Aujourd'hui touristique et aussi un bon moyen de s'éviter quelques pertes de temps dans les embouteillages estivaux, le Tire-bouchon a joué, au moment de sa mise sur les rails, les locomotives pour le développement économique de la presqu'île. C'est en mai1879, que le maire de Quiberon annonce que le chemin de fer d'Auray à Quiberon, demandé par le ministère de la Guerre, est classé d'intérêt général. Une aubaine pour l'époque, car partout où la locomotive passe, l'activité naît! A l'époque dans le pays de la petite mer, la vie maritime a un développement considérable et écouler la pêche via la voie ferrée est la meilleure affaire que puisse trouver les marins. Pour les commerçants, la Presqu'île ainsi reliée pourrait devenir un centre attractif.

En grande pompe
C'est donc en grande pompe qu' est inauguré le chemin de fer d'Auray à Quiberon, le dimanche 23juillet 1882. La pluie du matin a fait place au soleil et le départ de la machine en gare de Vannes est programmé pour 10h20. Le préfet du Morbihan et un grand nombre de représentants des diverses administrations s'installent dans le train officiel. A Auray, d'autres fonctionnaires et invités se joignent au premier groupe. A tous les passages à niveau, de nombreux paysans viennent saluer le train qui passe. A Plouharnel, la foule couvre les quais de la station et cherche à pénétrer dans les wagons, mais tout est comble et seuls les maires et les adjoints des localités voisines sont reçus. À Quiberon, l'arrivée du train est saluée par des coups de fusils, des pétards et une Marseillaise exécutée par la fanfare de Belle-Ile. Une estrade décorée a été élevée pour permettre à l'évêque de Vannes, arrivé la veille, de donner la bénédiction. Mais à une époque de différents entre les laïcs et le clergé, le premier pasteur a procédé à la cérémonie religieuse sans la présence du préfet qui s'est éclipsé avec quelques familiers dans une salle de la gare où doit se tenir le banquet. Pire encore, les prières liturgiques n'ont pu être achevées: l'officiant allait entonner le Te Deum lorsque la fanfare en faction devant la salle de banquet a de nouveau joué la Marseillaise. Pas vraiment du goût de l'évêque qui, pourtant invité au banquet inaugural, a préféré déjeuner au presbytère!

Progrès et prospérité
Toujours est-il que ce premier train a mis une économie en marche et lancé une ère de progrès et de prospérité. Au fil des ans, de nombreuses doléances ont contribué à faire modifier les horaires des trains, améliorant les correspondances avec les bateaux de Belle Ile (en 1885) ou avec les trains d'Auray pour relier Nantes dans une même journée (1890). Cette voie ferrée n'a pas seulement été une ligne stratégique mais aussi une ligne d'intérêt général pour les habitants de la Presqu'île et des iles environnantes.

Merci à Régis Bourbonneux de Quiberon, qui a fourni les documents d'archives.

Commentaires

La débilité débilitante vous connaissez ?
pour exemple : "Aujourd'hui le modèle n'est plus le même, avec l'accroissement des utilisations de la route."
vous croyez que nous vous avons attendu pour comprendre que ce qui se passait en 1882 , c'est à dire il y a 130 ans, n'est plus la même chose maintenant ?
Mais après le tout train et le tout automobile, nous devons trouver d'autres solutions et le train en est une car on ne pourra pas continuer à payer pour renflouer l'industrie automobile. Surtout avec la pénurie de pétrole à venir. Qu'on investisse l'argent des primes à la casse pour rendre le réseau SNCF moins cher. Au lieu de profiter aux gros industriels; la plupart du temps étrangers, l'argent profitera aux usagers
alors les transports en commun ont vraiment de l'avenir quoi que vous en pensiez. c'est vous qui avez un wagon (ou plus) de retard petit noeud-noeud-leu

mais par ailleurs il est vrai que si la SNCF fonctionne sans objectif de rentabilité grace aux subsides de l'état, en contrepartie,la capacité des employés de la sncf à prendre les usagers en otages par des grèves politiques doit être muselée au nom du service public. Ils doivent choisir.

Écrit par : johan | 24/06/2012

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