30/03/2012
L'anticipation et les bons choix d'investissement ?
Encore une fois, l'Internet n'est qu'un réseau ! Contenu et gestion de réseau, 2 métiers différents !
Orange a voulu imiter la "Générale des Eaux". La "télévision" est un métier à part entière. Aujourd'hui on décompte les "millions d'euros" investis à perte dans la branche "Orange télévision"... des sommes qui auraient pu être investies dans le développement du réseau en fibre optique...
La Presse, qui était le seul moyen d'information après la guerre, a été fortement subventionnée par l'Etat. La distribution de gros, passée sous les ordres de la CGT de l'imprimerie de labeur, n'a pas vu venir la révolution "numérique"... aujourd'hui Apple récupère une partie des abonnements de la Presse française... le monopole de "distribution" est devenu "l'internet" bien managé !
Quant au Livre, l'auteur de l'inimitable "Harry Potter" est devenue distributeur "direct" de ses ouvrages...
Les éditeurs bataillent pendant ce temps en ordre dispersé sur les standards et le "serveur", avec une BNF aux abonnés absents...
La gestion "administrative" est une des tares de l'économie française et un gouffre financier ! Investir dans les industries d'avenir serait plus "pertinent" !
Le gouffre financier d'Orange dans la télévision
Les Echos du 28 mars 2012
En quatre ans, les pertes cumulées des chaînes éditées par l'opérateur ont atteint 800 à 900 millions d'euros. S'élevant à 771.000 à la fin de l'année dernière, le nombre de leurs abonnés n'a jamais permis de les rentabiliser.
Gregoire POUSSIELGUE
L'aventure audiovisuelle d'Orange a été un gouffre financier. Initiée en 2007 par le PDG de l'époque, Didier Lombard, et mise en oeuvre quelques mois plus tard, la diversification d'Orange dans la télévision, via l'édition de chaînes de cinéma et de sport, lui a coûté, selon nos informations, entre 800 et 900 millions d'euros. Une gabegie qui explique le revirement du groupe il y a deux ans, suite à la prise de pouvoir de Stéphane Richard, compte tenu de l'ampleur des pertes financières et du faible nombre d'abonnés.
Les chiffres publiés dans le rapport sur les chaînes thématiques sont édifiants : en 2010, les chaînes d'Orange (les cinq chaînes Orange Cinéma et les deux chaînes consacrées au sport) ont accusé une perte de 419 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 186,4 millions. Ces pertes faisaient suite à celles enregistrées en 2008 (42,5 millions) et en 2009 (169,5 millions). Au total, sur la période 2008-2010, l'opérateur de télécommunications a donc accumulé 630 millions de pertes. Les pertes en 2011 ne sont pas encore connues, mais elles friseraient les 200 millions d'euros.
Le groupe ne comptait plus que 771.000 abonnés à ses chaînes payantes fin 2011, après avoir culminé à près de 900.000 fin 2010. La moitié concernait les chaînes sport, vendues 6 euros par mois, et l'autre les chaînes cinéma, vendues 12 euros. Un portefeuille d'abonnés largement insuffisant pour atteindre la rentabilité, ce qui a obligé le groupe à passer une provision pour restructuration de 547 millions d'euros dans ses comptes 2010.
Chaque année, Orange dépensait énormément dans les contenus. La seule facture des droits de la Ligue 1 explique une grande partie de cette déroute financière : depuis 2008, le groupe paie 203 millions d'euros par saison pour les droits qu'il a acquis, notamment la diffusion du match du samedi soir. Et, dans le même temps, Orange a acheté des films aux grands studios hollywoodiens comme Warner ou aux industriels français du cinéma comme Gaumont, mais aussi des séries à la chaîne américaine HBO. Les engagements liés au cinéma étaient proches de 100 millions d'euros par an. Depuis, le virage a été pris et l'opérateur ne jure plus que par les partenariats pour sa stratégie dans les contenus. Les chaînes cinéma ont accueilli Canal+ dans leur capital à hauteur de 33 % et ont sécurisé leur distribution, notamment sur CanalSat, pour les trois ans à venir. Orange cherche un partenaire pour Orange Sport qui, à défaut, pourrait être arrêtée. Pourquoi de tels investissements ? « La valeur se déplace vers les contenus », avait estimé en avril 2008 Didier Lombard. Les contenus étaient même vus chez Orange comme « l'oxygène des réseaux ». Apparemment, le prix de l'oxygène s'est révélé un peu trop élevé.
Grégoire Poussielgue, Les Echos
et Guillaume de Calignon, Les Echos
La situation continue de se détériorer pour les kiosquiers
Les Echos du 30 mars 2012
Le nombre de points de vente de la presse a baissé de 712 en 2011, ce qui explique en partie les difficultés du secteur.
Anne FEITZ
Presstalis n'est pas seul à pâtir de l'érosion régulière des ventes de la presse. A l'autre bout de la chaîne de distribution, les kiosques et autres magasins de presse souffrent tout autant : leur chiffre d'affaires réalisé avec les journaux a encore baissé de 5 % en 2011. « La situation se détériore un peu plus tous les ans : l'an dernier, nous avons perdu 712 points de vente, pour tomber à 28.579 fin 2011 », s'inquiète Gérard Proust, président de l'Union nationale des diffuseurs de presse (UNDP), dont le congrès annuel s'est achevé hier. « Cela correspond à 50.000 mètres linéaires d'exposition en moins pour la presse en magasin : un chiffre hallucinant, qui explique en grande partie la baisse des ventes de journaux. »
Un métier dégradé
Ce n'est pas tant la défaillance des points de vente que le découragement des commerçants qui explique cette désaffection. « Le métier s'est détérioré. Les diffuseurs de presse passent plus de la moitié de leur temps à manipuler les journaux, sans pouvoir réellement satisfaire leurs clients : le taux d'invendus atteint 60 % alors que 20 à 25 % des demandes ne peuvent être satisfaites », rappelle Gérard Proust. La réforme de l'assortiment (« Les Echos » du 21 février), qui sera mise en place dans les mois à venir, devrait toutefois permettre d'améliorer la situation. Surtout, la rémunération des diffuseurs reste largement insuffisante. Elle s'élève en moyenne, selon Gérard Proust, à 16,7 % de leur chiffre d'affaires, alors qu'elle atteint plutôt 25 % à l'étranger. Du coup, beaucoup préfèrent vendre leurs baux de centre ville à des commerces plus lucratifs. Et lorsque de nouveaux points de vente sont créés, c'est plutôt dans les grandes surfaces, qui représentent désormais 18 % des ventes de la presse. « Or le conseil du commerçant de proximité est irremplaçable », insiste Gérard Proust. La question d'une augmentation de la rémunération est à l'ordre du jour depuis des années, notamment depuis les Etats généraux de la presse il y a trois ans. Mais les difficultés de la filière ont conduit à réinvestir toutes les économies réalisées au sein même de la messagerie sans pouvoir les répercuter aux diffuseurs. « Il est désormais urgent d'agir ! », poursuit-il. Les diffuseurs n'en observent pas moins avec inquiétude la situation de Presstalis. « Si le système s'écroule, c'est toute la filière, soit 80.000 emplois, qui est menacée », insiste-t-il. « L'Etat a le devoir moral d'intervenir », conclut-il.
A. F., Les Echos
Harry Potter révolutionne le marché du livre électronique
Le Figaro Culture.fr du 29 mars 2012
Phalène de La Valette
Harry Potter donne un bon coup de baguette magique sur le marché du livre numérique. (© Warner Bros France)"
Lancée pour la première fois en format numérique via un service de vente inédit, la série de J.K. Rowling pourrait transformer le modèle économique du e-book.
Non content d'avoir bouleversé le paysage éditorial traditionnel, Harry Potter s'apprête à recommencer avec celui du livre électronique. Disponible, depuis mardi, en version numérique, le petit sorcier binoclard a déjà lancé sur le marché l'un de ses célèbres «Alohomora» (le sortilège qui fait sauter les verrous, ndlr).
Pour commercialiser les sept tomes de la saga en format électronique, J.K.Rowling n'a pas suivi le processus habituel. Au lieu de passer par son éditeur et par les majors de la distribution comme Apple, Amazon ou Sony -qui mettent chacun en vente des e-books spécifiquement compatibles avec leurs tablettes ou liseuses-, l'écrivain a créé son propre service.
Le site Pottermore propose ainsi, en exclusivité, la version numérique (pour l'instant, uniquement en VO, mais la VF doit arriver) des différents romans de la saga la plus vendue au monde (450 millions d'exemplaires). Grâce à ce système, nul besoin de verser de commission de vente à l'éditeur ou à un distributeur: les bénéfices reviendront presque entièrement à l'auteur des best-sellers.
Pas de restriction de partage
La couverture numérique du tome 1 d'Harry Potter
Plus révolutionnaire encore, ces e-books sont compatibles avec tout. Contrairement aux conventions en vigueur, ils n'ont pas été verrouillés en GDN (gestion des droits numériques), un dispositif technique de protection qui a pour objectif de contrôler et de restreindre l'utilisation des œuvres numériques. Les Harry Potter peuvent donc être téléchargés sur la quasi-totalité des ordinateurs, tablettes, liseuses et smartphones, y compris l'iPhone et l'iPad.
Les éditeurs tiennent beaucoup à la GDN pour empêcher le piratage des livres. Les distributeurs s'en servent pour contraindre le consommateur à acheter ses e-books sur la plateforme qui correspond à sa liseuse (l'Apple Store pour l'iPad, Amazon pour le Kindle, etc). Avec Harry Potter, ce système vole aux éclats: une fois achetées pour un tarif de huit à dix dollars le tome, les aventures d'Harry sont partageables à volonté.
La seule protection contre le piratage est un logo inséré en filigrane, qui permet d'identifier le détenteur original du e-book et de discerner d'éventuels abus. Les gestionnaires de Pottermore estiment, en effet, qu'il est inutile de s'embourber dans une lutte perdue d'avance contre le piratage: des e-books illégaux de la série circulent depuis des années et l'œuvre de J.K.Rowling est déjà l'une des plus piratées au monde.
Un nouveau modèle économique
Le site Pottermore permet, en outre, à la créatrice d'Harry Potter de contrôler directement la relation avec les clients, plutôt que de laisser des intermédiaires s'en occuper. «C'est très important pour nous de posséder cette relation client. Cela nous donne une opportunité incroyable pour créer de nouveaux produits autour de la marque Harry Potter que nous pourrons vendre à ces consommateurs», explique Charles Redmayne, PDG de Pottermore, sur le site Businessweek.
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