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16/03/2012

15 avril 2012

Les élections perturbent l'activité commerciale, mais les fondamentaux subsistent...

Le marché de la construction navale de plaisance a connu une très grave crise dans les années 2008-2009. Les plus grands constructeurs ont failli disparaître...

Aujourd'hui par le hasard du calendrier, Alliaura Marine et Plasmor font parler de leur avenir, l'une à Lanester, l'autre à Theix en Morbihan.

Les catamarans de luxe ont du mal à se vendre, car les tarifs ont suivi l'allongement incroyable des carènes...
Le débouché "à l'export" est menacé par la concurrence des pays "low cost" et le marché français est attentiste !

Dans une conjoncture incertaine la "fiabilité financière" des entreprises conforte une bonne stratégie et le choix des gammes. Les procédures commerciales, très nombreuses à l'aube des déclarations fiscales de l'exercice 2011, vont faire le "tri" !

Les "kayaks de mer" sont plus abordables (2.000 €) et représentent chacun 25 heures de travail. La "vache à lait" de Plasmor finance les autres projets et la montée en gamme. La vente sur Internet en direct dope les comptes !


Les défaillances d’entreprises demeurent à un niveau élevé en 2011
Le Figaro du 14 mars 2012

Plus de 58 000 sociétés ont connu de graves difficultés l’an dernier. 2012 s’annonce difficile pour les PME.
Malgré un second semestre qui pouvait laisser craindre le pire, les défaillances d’entreprises sont restées stables l’an dernier par rapport à 2010 alors qu’elles avaient progressé de 20 % entre 2007 et 2009.
Selon l’étude réalisée par Deloitte et Altares, 58 195 sociétés ont connu de graves difficultés en 2011. Soit une baisse de 1 % par rapport à 2010. 18 518 ont été placées en redressement judiciaire. 39 677 en liquidation judiciaire directe.
Ces chiffres sont nettement supérieurs à ceux d’avant la crise, pendant la période 2000-2007. « Le niveau de défaillance reste impressionnant », affirme Martine Rivet, magistrate auprès de la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg citée dans l’enquête Deloitte-altares.
Les secteurs fortement touchés sont le commerce de détail, les épiceries et l’agroalimentaire. Le bâtiment continue lui aussi de souffrir. Les entreprises qui connaissent la plus forte hausse des défaillances sont celles ayant moins de six ans d’existence (31 813 procédures) et les sociétés réalisant plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Sur le plan géographique, l’essentiel des défaillances est concentré en Ile-de-france (20 %), en Provence-alpes-côte-d’azur (11 %) et en Rhônes-alpes (10 %). Sur la lancée du second semestre 2011, 2012 s’annonce difficile. En janvier et février, 10 889 sociétés ont été placées en redressement, en liquidation judiciaire ou en sauvegarde contre 10 294 en 2011 et 9724 en 2010 pendant la même période.

Mars, « le mois le plus lourd »
Les entreprises de plus de 50 salariés sont les premières victimes avec une progression de 42 % par rapport à janvier-février 2011. Mars sera un bon baromètre pour connaître la tendance sur l’année. « C’est traditionnellement le mois le plus lourd pour le nombre d’entreprises en difficulté » , analyse Thierry Millon, responsable des études chez Altares.
La crise a parfois servi de catalyseur pour accélérer des chutes prévisibles. Certaines entreprises connaissaient en effet des difficultés depuis plusieurs années, dues à des fonds propres insuffisants et à une chute de rentabilité depuis longtemps. D’autres n’arrivaient plus à lutter avec leurs concurrents. « La compétitivité de l’économie française doit être posée », en conclut Vincent Batlle, associé chez Deloitte.
Dans le transport, beaucoup de petites sociétés ont jeté l’éponge, victimes de la baisse du chiffre d’affaires, de la hausse du prix du carburant et de la concurrence étrangère. Des sociétés allemandes ont supprimé des emplois en Alsace, où elles s’étaient installées dans les années 1980, pour se replier sur l’allemagne. « Ces entreprises étaient à la recherche d’une base de production moins chère et d’une ouverture sur le marché français. Nous assistons aujourd’hui à un mouvement de reflux », constate maître Claude-maxime Weil, administrateur judiciaire à Strasbourg. À Marseille, le tribunal de commerce ne traite plus que les dossiers de petites entreprises car le tissu industriel s’est affaibli.
Les prochains mois pourraient être très difficiles pour les entreprises sous LBO ( leverage buy-out) rachetées par des fonds qui connaissent des difficultés à rembourser leurs dettes.

Lanester, quelles solutions pour Alliaura
Ouest France du 15 mars 2012

Alliaura marine, entreprise basée à Lanester, spécialisée dans la plaisance de luxe, est en grande difficulté. Des procédures pourraient être engagées. « On continue à chercher des solutions », affirme Mathieu Burthey, le Pdg. Du comité d’entreprise qui s’est tenu mercredi après-midi, le dirigeant, qui a repris Alliaura à l’automne dernier, ne dit rien. « Mais je comprends les inquiétudes des salariés », glisse-t-il.

Au tribunal les 21 et 29 mars
La CGT et le comité d’entreprise pointent les difficultés d’Alliaura : « Retard dans le paiement des salaires » (l’entreprise emploie 70 CDI), « impayés au niveau des fournisseurs », « absence de fonds de roulement ». Le 21 mars, Mathieu Burthey rencontrera le président du tribunal de commerce de Lorient pour « discuter des difficultés d’Alliaura et de ses chances de redressement ou pas ». Selon nos informations, le 29 mars, le tribunal du Mans (ancien siège social d’Alliaura) devrait également se prononcer sur le dépôt de bilan de l’entreprise.

« Pas un patron voyou »
Mathieu Burthey est connu pour reprendre des sociétés en difficultés. Lundi soir sur TF1, un délégué syndical d’une entreprise du Puy-de-Dôme qu’il avait rachetée en 2009 puis revendue en 2011, l’a mis en cause. La société a finalement été liquidée le 30 novembre dernier. Mathieu Burthey se défend d’être un « patron voyou ». « J’ai le courage de reprendre des entreprises dont personnes ne veut, plaide-t-il. Les voyous ne sont pas toujours ceux que l’on croit ».

Plasmor, la rando nautique made in Vannes
Télégramme du 16 mars 2012

Le Salon nautique s'ouvre aujourd'hui avec 70 exposants. Parmi eux, un constructeur purement vannetais, Dominique Bourçois, créateur de Plasmor, le spécialiste de la randonnée en mer.

Vannes a une importante activité de construction nautique. Àcôté des grosses pointures comme Bic Sports et Multiplast, un petit fabricant a réussi à se faire une belle place: Plasmor. L'histoire de Dominique Bourçois commence à Sérent, en 1977. «Je faisais des études de gestion. Ma femme et moi, nous sommes arrivés dans cette commune où nous avons retapé une vieille maison et c'est alors que j'ai découvert un matériau extraordinaire: le polyester. Un véritable métal liquide qui permet de tout faire». Ce sont des spoilers pour R8 Gordini que Dominique Bourçois va commencer à fabriquer dans son atelier de Sérent, mais aussi de petits abreuvoirs agricoles et des abris pour veaux... «Un jour, j'ai rencontré un gars qui avait inventé le premier kayak de mer en France avec caissons étanches. C'est comme ça que j'ai fait en 1981 un premier modèle: le Catchiky».

10.000 kayaks, 400 Skellig
Plasmor est venu s'implanter àTheix en 1992. Depuis, il occupe le même site et un deuxième atelier y a été construit. En 2000, l'entreprise a abandonné la fabrication de pièces industrielles pour se consacrer uniquement au nautique. La grande astuce de Dominique Bourçois a été d'orienter ses activités autour d'un style de plaisance: les excursions en mer, en famille ou entre amis. D'abord sur des kayaks solides et sûrs, équipés pour pouvoir passer une journée sur l'eau. Puis à bord de petits bateaux ne nécessitant pas de grandes connaissances de navigation, les Skellig. Et plus récemment encore, d'un timonier à voiles de 7,80 mètres gréé en sloop ou sketch, le Triaskell. Plasmor a vendu plus de 10.000 kayaks (prix moyen de 2.000 €) et 400 Skellig qui vont de 3,50m à 5,30m et sont reconnaissables à leur coque ample et leur voilure empruntée au style traditionnel (de 4.000 à13.000 €). Le Triaskell est en phase d'appareillage. Plasmor en a fait une nouvelle version mieux aménagée et équipée d'un moteur inboard diesel de 30CV (90.000 €).

La vente directe
L'entreprise emploie 20 salariés. Dominique Bourçois est resté sur une conception artisanale. «Je me situe plus dans la démarche d'un inventeur que d'un industriel», dit-il. Certes, il est sur un marché de niche où les clients ont les moyens de débourser un peu plus. «Mais il faut savoir qu'un kayak représente 25 heures de travail», souligne-t-il. La vente directe aux particuliers, sans intermédiaires, permet d'atténuer les coûts de fabrication. «Et Internet nous aide beaucoup avec 12.000 connexions par mois sur notre site», ajoute-t-il. 75% des ventes de Plasmor se font sur l'arc Atlantique. Le reste en Méditerranée, en Corse, un peu à l'étranger, avec parfois de grosses commandes comme 150kayaks pour Abou Dabi. La clientèle a entre 40 et 75 ans et «le golfe du Morbihan est pour nous un atout formidable», indique Dominique Bourçois. Le patron de Plasmor a quelques projets en magasin: deux ou trois nouveaux modèles de kayak, un Skellig de 6 mètres et un Triaskell plus grand.
• Gabriel Simon

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