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06/01/2012

Sage décision ?

Comment les "sénatoriales 2011" mettent fin au troisième mandat du Maire "le plus communiste" du Morbihan...

La ville d'Auray, entre Vannes et Lorient, se cherche un avenir, après un passé très chargé à gauche, en raison d'une population de cheminots, qui aujourd'hui disparaissent, comme la vapeur a fait place à la traction électrique.

Le Sénateur-Maire a parfaitement raison aujourd'hui de se consacrer à son nouveau mandat et de prendre un peu de distance avec "sa" ville.

Alors parler de "succession", de fils naturel et de fils politique, c'est un peu confisquer le choix des alréens, qui s'exercera pleinement en 2014. La transition ne sera que courte et sans forte incidence sur la politique menée jusque là !

Auray balance entre son coeur de ville et Saint Goustan, et ses nouvelles extensions commerciales des zones "Océanes". Redonner une unité à cet ensemble disparate est certainement prioritaire, car le Centre se meurt doucement... Attirer des "entreprises", c'est aussi ne plus faire peur avec une gestion "communiste" peu favorable... Rapprocher la gare (ex-Brech) du Centre-ville serait un facteur dynamique... Ne plus étendre "les ghettos" des Cités, qui sont la "folie" de Michel Le Scouarnec, et rendre plus bourgeoise cette ville, qui autrefois était pavillonaire...

Madame G. à Saint Pierre perd son "mentor", son ami en politique et son centre de gravité... Puisse-t-elle être élue aux législatives de 2012 et abandonner ainsi son mandat de Maire ?


Auray, Michel Le Scouarnec choisit de passer la main
Télégramme du 6 janvier 2012

Maire d'Auray depuis 1995, Michel Le Scouarnec avait annoncé qu'il passerait la main en 2014. Son élection au Sénat précipite l'échéance. Il annoncera demain un départ qui sera effectif après les législatives.

Demain soir au centre Athéna, Michel Le Scouarnec présentera ses voeux aux Alréens. Ce sera la 17ème fois qu'il sacrifiera en tant que maire à un exercice qu'il affectionne particulièrement. Ce sera aussi la dernière.

«Trois à six mois»
Selon nos informations, en effet, le maire a considéré que l'heure était venue pour lui de répondre publiquement à la question qu'on lui pose quotidiennement depuis son élection au Sénat le 25septembre dernier: «Allez-vous renoncer àvotre mandat de maire?». Au lendemain du raz de marée électoral qui avait donné trois sénateurs de gauche au seul département breton ancré àdroite, Michel Le Scouarnec avait dit ceci: «Je me donne trois à six mois pour évaluer ma capacité à faire face aux deux fonctions».

Fatigue et famille
On est au coeur du délai. Après trois mois et deux semaines, la réflexion du jeune sénateur est aboutie. Il a choisi de quitter ce métier de maire, dont il disait qu'il le passionnait, pour se consacrer pleinement à une nouvelle fonction qu'il découvre et dans laquelle, selon un proche, «il s'est jeté à corps perdu». Bien que relativement jeune (62ans), «Michel fatigue un peu», nous indiquait hier un des rares confidents auxquels il a fait part de sa décision. Un autre élément aurait compté dans sa décision: sa volonté de consacrer plus de temps, désormais, à sa famille. Il l'avait affirmé il y a un an en annonçant que son troisième mandat de maire serait aussi le dernier. Il envisageait alors de le conduire à son terme, jusqu'au printemps 2014. Son élection surprise au Sénat en septembre dernier aura donc avancé le calendrier municipal, mais reculé celui de l'engagement public du sénateur jusqu'à l'automne 2017. Au moins. On sait la capacité des membres de la Haute assemblée à s'engager dans la durée. Initialement, Michel Le Scouarnec avait envisagé de quitter ses fonctions à la mairie dès ce mois-ci. Mais la perspective des élections législatives du mois de juin l'a obligé à reconsidérer la date de son départ.

Départ différé
La participation au scrutin de trois de ses colistiers, Roland LeSauce, Anne-Marie Boudou et Yves Roquet (suppléant) ainsi que celle de l'opposant Yves Bienvenu, étaient potentiellement sources de trop de frictions au sein du conseil municipal pour envisager une transition sereine aujourd'hui. S'il a reconsidéré la date de son départ sous d'amicales pressions, Michel Le Scouarnec a choisi en revanche de ne pas différer son annonce. Sans doute a-t-il considéré qu'il était naturel de la faire les yeux dans les yeux avec les électeurs qui lui ont fait confiance à trois reprises. Une mise en situation qui ne se reproduit qu'une fois par an: le jour des voeux. Demain soir à 18h au centre Athéna.
• Mathieu Pélicart et Benoit Siohan

Succession: vers un duel Le Sauce-Roussel
Pour succéder à Michel LeScouarnec, deuxcandidats sedétachent: le premier adjoint Guy Roussel et l'adjoint aux travaux Roland Le Sauce.
Le conseil municipal d'Auray compte plusieurs élus ayant à la fois l'expérience et la légitimité pour succéder à Michel LeScouarnec en cours de mandat. Kaourintine Hulaud (culture), Daniel Gentil (économie) et Yves Roquet (finances) ne souhaitant pas y aller, deux candidats se détachent clairement aujourd'hui: Guy Roussel et Roland Le Sauce. Le fils naturel d'un côté, et le fils politique de l'autre.

Fils naturel
Guy Roussel, 57 ans, dessinateur-projeteur, est le premier adjoint, en charge de l'urbanisme, de l'aménagement et des déplacements. Sympathisant socialiste (non-encarté), élu dès 1995 avec Michel Le Scouarnec, c'est le bras droit du maire, celui qui le supplée en cas d'absence. Depuis que ce dernier a annoncé qu'il ne se représentait pas, Guy Roussel endosse les habits d'un candidat naturel à sa succession. «C'est le premier adjoint; la logique voudrait donc que ce soit lui. C'est le plus à même de faire le consensus au sein du groupe majoritaire, où les trois quarts des élus ne sont pas encartés», souligne le conseiller municipal Hugues Martin, responsable de la section PS du pays d'Auray.

Fils politique
Roland Le Sauce, 56 ans, retraité de la SNCF, est adjoint au renouvellement urbain, aux travaux, au patrimoine et au domaine public depuis 2008. C'est son premier mandat à Auray, où il s'est réinstallé en 2004, après avoir été adjoint au maire d'Achères (78), en charge des finances et de la politique de la ville de 2001 à 2008. Issu de la CGT, le candidat Front de gauche aux prochaines élections législatives partage la même vision politique que Michel Le Scouarnec. Réputé travailleur et maîtrisant bien ses dossiers, il est vite devenu un pilier de l'équipe actuelle. «Je le soutiens politiquement, mais c'est le groupe qui décidera», assure le conseiller municipal Bruno Bothua, secrétaire départemental de la CGT. Car l'enjeu est aussi de rester unis à gauche, et d'installer un candidat dans l'optique des élections municipales de 2014. «Si le maire décide seul de son propre successeur, ce serait dommage», prévient un élu.
• M.P.

L'homme des improbables basculements à gauche
Le socialiste Hervé Pellois, leader de l'opposition au conseil général, l'a qualifié de «candidat de l'impossible». À deux reprises en effet, Michel Le Scouarnec, ancien instituteur et militant du parti communiste français depuis 1967, a conquis des citadelles réputées imprenables pour la gauche. Auray «la bourgeoise» s'est d'abord donnée à lui en 1995 à la faveur d'une énorme bêtise de la droite locale de l'époque. Celle-ci se croyait alors assez forte pour l'emporter malgré ses divisions face à celui qui avait déjà effectué un mandat d'opposition (1989-1995) face à l'ancien maire, Michel Naël, qui ne se représentait pas. Elu local viscéral, candidat aux cantonales puis aux municipales à Guer à la fin des années 70 avant de s'installer à Auray, ce fils d'agriculteurs de Meslan ne s'était sans doute jamais imaginé devenir parlementaire avant le 25septembre dernier. Candidat avant tout pour aider la socialiste Odette Herviaux à «sauver» un siège à la gauche départementale, il avait participé au grand chelem morbihannais, qui presque à lui seul, a fait basculer le Sénat à gauche. Ce deuxième coup d'éclat fut une surprise au moins aussi grande que le premier, y compris pour l'intéressé. Mais il en est aussi la conséquence. En presque 17 ans à la tête de la ville d'Auray, l'homme a en effet su élargir son audience au-delà de son appartenance politique originelle. Constituant et fédérant autour de lui une majorité plurielle, il a réussi la gageure de se faire élire pour un deuxième mandat (2001) puis pour un troisième (2008), à chaque fois au premier tour.
• B.S.

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