15/12/2011
Serpent de mer ?
Yves Le Drian, conseiller économique de François Hollande, ferait bien de faire un long séjour en Allemagne...
Depuis Gaston Deferre, le long feuilleton de la "décentralisation" hésite entre "plus" et "moins"... et notre Président de Région, plutôt de gauche remet l'eau sur le feu... avec un exemple classique, l'Allemagne et ses Länder...
La gauche sous Mitterand n'a rien fait pour la décentralisation en 15 années de pouvoir, si ce n'est de détruire avec les 35 heures la compétitivité de l'industrie française !
Dans la situation d'aujourd'hui le décalage entre l'Allemagne et la France s'est fortement accentué. Si l'Allemagne est un exemple, ce n'est certainement pas pour ses "Länder", mais pour le nombre réduit de ses communes. En quarante ans les regroupements communaux ont permis de rassembler les investissements municipaux, alors qu'en France on a construit dans chaque commune un gymnase, une salle des Fêtes et une Médiathèque. Si l'on observe la presqu'île les maires de Quiberon, Saint Pierre et Plouharnel ont créé en 30 ans un "gâchis" sans nom de l'argent de leurs administrés...
Sur le plan social monsieur Le Drian ne connaît certainement pas le "consensus" allemand des syndicats sur la bonne marche de l'économie... chaque citoyen d'Outre-Rhin a souffert dans le passé de pénurie et ne souhaite que l'expansion économique de son pays... Ici, tout projet national se heurte aux monopoles bien établis de la SNCF, de l'EDF, de GDF et de la fonction publique, qui fonctionnent pour eux mêmes...
Ici en Bretagne, vaste territoire géographique, les problèmes de communication sont découpées "en rondelles", de par la décentralisation. La Région s'occupe des TER et les départements des routes "non-nationales"... résultat, l'axe central routier de la Bretagnen'est toujours pas achevé, alors que la Région "nourrit" un parc de TER, dont beaucoup sont vides ! La Région consacre des centaines de millions d'euros empruntés pour la liaison Le Mans Rennes à grande vitesse, mais pas grand chose pour les régions à l'Ouest de Rennes... Incohérence de la décentralisation actuelle !
La loi du 16 décembre 2010 permet aux bretons de remettre de l'ordre dans le découpage administratif ! La décentralisation actuelle ne marche pas bien, recentralisons les communes d'abord, puis les départements dans la Région !
Décentralisation selon Yves Le Drian, une des réponses à la crise
Télégramme du 15 décembre 2011
Président de la région Bretagne, le socialiste Jean-Yves Le Drian plaide pour un «acteII» de la décentralisation après la présidentielle, comme «un élément de réponse à la crise».
«On dit: en Allemagne, c'est formidable parce qu'ils ont des entreprises de taille moyenne, très pugnaces et très structurées. Ce n'est pas un hasard. En Allemagne, ils ont les Länder», qui disposent d'une grande autonomie contrairement aux régions françaises, souligne Jean-Yves Le Drian. Dans les seize Länder, «il y a un vrai partenariat économique entre le land et les partenaires économiques, y compris la négociation sociale (...) Une partie du financement du capital d'EADS est aujourd'hui détenue par des Länder allemands où sont installées des unités d'EADS», rappelle Jean-Yves Le Drian.
Décentralisation à la carte
Après les lois Defferre de 1982 qui ont marqué le premier acte de la décentralisation, l'élu socialiste estime nécessaire un «acteII» de la décentralisation, élargissant les compétences des régions «pour une meilleure gestion de l'action publique sur un territoire» tandis que «l'État se concentre sur ses tâches régaliennes et le Parlement fait la loi». L'élu PS plaide également pour une sorte de décentralisation à la carte, où certaines compétences seraient transférées à des régions et pas à d'autres, en fonction de leurs spécificités: «Je souhaite par exemple qu'il y ait un transfert de compétences sur l'eau en Bretagne (...) Mais il est possible qu'un tel transfert n'intéresse pas le Nord Pas-de-Calais», explique-t-il, en plaidant pour le «droit à l'expérimentation». Il propose que les régions puissent faire une «application différenciée de la loi», dans laquelle chacune aurait une marge de manoeuvre dans son application. Et de réclamer la possibilité de faire des décrets au niveau de la région comme c'est le cas pour les régions d'Outre-mer.
Supprimer un échelon: «Un faux débat»
Supprimer un échelon, comme le prévoit la réforme sur les collectivités territoriales, «c'est un faux débat», affirme Jean-YvesLe Drian. «Entre Départements et Régions, il y a autour de 10% de compétences qui se recoupent. Le problème principal actuellement, c'est entre la Région et l'État», estime-t-il. «La décentralisation, pour moi, c'est un élément de réponse à la crise», dit-il, plaidant pour une «France républicaine mais décentralisée» capable de s'appuyer sur la «vitalité» de ses territoires.
Axe Triskell, les élus veulent rencontrer François Goulard
Télégramme du 15 décembre 2011
Jean-Pierre LeRoch, maire de Pontivy et GérardHuet, maire de Loudéac, viennent d'adresser un courrier à François Goulard, président du conseil général du Morbihan pour obtenir un rendez-vous et faire avancer l'axeTriskell.
L'axe Triskell. En Centre-Bretagne, le sujet est un vrai serpent de mer. Et il est certainement des périodes plus favorables à la sortie du dossier. C'est le cas actuellement. Jean-Pierre Le Roch, maire de Pontivy et Gérard Huet, maire de Loudéac, avec Guy Le Helloco, président de la Cidéral, viennent donc de cosigner un courrier adressé au président du conseil général du Morbihan pour décrocher un rendez-vous. «Je n'ai jamais vu ça, dit Jean-Pierre Le Roch, après trois essais, notre demande n'aboutit pas». Il y a cinq mois environ, il faisait part aux services du président du Département de sa volonté de le rencontrer, puis a réédité sa demande de la même manière quelques semaines plus tard, avant de le rappeler plus officieusement à un représentant du cabinet présidentiel. Sans réponse aucune. Par cette nouvelle demande appuyée, ils comptent bien rencontrer François Goulard et comprendre pourquoi depuis dix ans, cette route qui doit traverser le Centre-Bretagne et relier Saint-Brieuc à Vannes n'a pas avancé de manière significative. Les conseils généraux du Morbihan et des Côtes-d'Armor sont maître d'oeuvre de l'opération, le conseil régional, co-financeur. Actuellement, sur une longueur de 170km, 110 kilomètres sont à quatre voies, le programme est achevé entre Pontivy et Loudéac mais il reste encore à réaliser 8km entre Lorient et Pontivy, près de 20km entre Loudéac et Saint-Brieuc et 35km entre Pontivy et Vannes.
Une menace sur les emplois
«Notre objectif est de développer la compétitivité des entreprises et d'assurer l'emploi, commente le maire de Pontivy, nous avons pour cela une fiscalité favorable mais le plus gros handicap de la filière, c'est la route et là, ça ne dépend pas de nous. C'est un axe stratégique pour le Centre-Bretagne. Il n'y a pas d'économie prospère sans industrie et pas d'industrie sans infrastructures. L'absence de quatre voies menace nos emplois», commente-t-il, appuyé dans ses propos par son homologue loudéacien. Les édiles souhaitent que dans leurs départements respectifs, le Centre-Bretagne soit traité «comme le littoral et qu'avoir des routes modernes, c'est le minimum».
De report en report
«Quand on reprend les dossiers, on remarque que dans le projet, il y a eu un vrai coup d'accélérateur à la fin des années 90-début 2000, du temps de Jean-Charles Cavaillé, depuis plus rien», dénoncent-ils. Et de citer en sortant des archives, les annonces de travaux et de délais, «en 1997, c'était le programme routier prioritaire et tout devait être terminé pour aujourd'hui, tout était préfinancé et on ne voit rien venir», s'inquiètent les élus. «En 2001, on nous annonçait que la partie Loudéac-Uzel devait être terminée en 2006, il n'y a eu que quelques kilomètres de faits», regrette Gérard Huet. D'autant que désormais, ils n'ont plus d'échéancier. «On va de report en report», ajoute Henri Le Dorze, conseiller général. Les deux maires redisent aussi dans l'optique «de peser plus fort», leur volonté de créer une communauté d'agglomération Pontivy-Loudéac.
• Valérie Le Moigne
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