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04/12/2011

Programmes et language de programmation ?

L'Europe en avance sur les pays anglo-saxons ? ou refus de la "colonisation" informatique ?

A l'image du droit d'auteur, qui fait couler beaucoup d'encre ici en France, un programme, qui est une oeuvre de l'esprit, peut-il être breveté ?

Le "logiciel" aux Etats Unis est fortement protégé par les règles du "Copyright" et les fortunes amassées par les grands du logiciel américain en sont la conséquence. Il reste toujours là-bas une sulfureuse affaire, celle des droits du logiciel UNIX, qui fait toujours débat et dont les petits enfants sont aujourd'hui LINUX, IOS et ANDROID... de quoi animer les prétoires américains et internationaux.

Steve Jobs, dans sa récente biographie, n'hésite pas à qualifier MICROSOFT et GOOGLE de "prédateurs" !

En Europe, où les éditeurs de logiciel ne sont plus dominants, malheureusement, la directive et le droit appliqué sont plus nuancés. Si le droit de propriété existe, il ne doit pas interdire à quiconque d'aller "enquêter" et "fouiller" les programmes de la concurrence (ce que l'on appelle le reverse engineering) et ne peut empêcher l'interopérabilité entre programmes. D'où l'autorisation de communiquer les formats de fichiers ainsi que les manuels d'utilisation... De même un language, fut-il nouveau, ne peut être protégé de l'utilisation par des tiers...

Mais le "droit européen" a du mal à infilter les "droits nationaux", tant les différences entre droit latin et droit anglo-saxon sont importantes !

Bref, cette initiative des programmeurs de "Code d'Armor" est sympathique. Ne devrait-on pas leur demander d'étendre leur activité à la Bretagne entière et pourquoi pas au Morbihan ? De nouveaux emplois en vue ?


Programmeurs à Lannion, Code d'Armor plein phare
Télégramme du 29 novembre 2011
Il y a les développeurs photo, les pros du développé-couché et puis il y a les développeurs tout court. À Lannion, ces informaticiens méconnus veulentsortir deleur bulle etseretrouver pourpartager leurpassion. L'association Coded'Armor va les y aider.

Ils ont une tête, deux bras, et sous le clavier, un petit coeur qui bat. Ils bossent chez Orange, Alcatel-Lucent, au sein de start-up, et pour tout un tas de SSII(*). Eux, ce sont les développeurs, anciennement connus sous le nom d'analystes programmeurs. Des drogués de la ligne de code. Des athlètes du HTML, du C++, du java et autres langages barbares. Ces Champollion des temps modernes, capables de vous enquiller de la formule par paquet de douze et de donner naissance à toutes sortes de trouvailles technologiques sont derrière chacune de nos applications smartphone, web ou logicielle. À Lannion, cette drôle d'espèce, aussi discrète que bien représentée (on parle de plusieurs centaines d'emplois), est essentiellement tapie dans les bureaux du plateau télécoms. Pour autant, les uns et les autres, souvent voisins, se croisent bien plus qu'ils n'échangent et ne partagent. Et, c'est là le coeur du paradoxe: ils sont nombreux à vivre en solitaire, sinon dans la solitude, leur passion pour les algorithmes.

Échange de tuyaux

Pour tordre le cou à cette situation pas toujours bien vécue, Samuel Liard, développeur chevronné d'Orange Labs, et Benjamin Anseaume, patron de la start-up Sushee (édition de sites de jeux vidéos), installée rue Ampère, se sont entourés d'une poignée de collègues et d'étudiants de l'Enssat pour créer «Code d'Armor». Destinée à fédérer toute une communauté, cette association s'apprête à déposer ses statuts et à créer chaque mois l'événement. «L'idée, à partir du 6décembre (voir note «Pratique»), est de convier tous les développeurs ou étudiants qui le souhaitent à une petite conférence animée par un spécialiste sur un thème précis. Après la causerie, on se retrouve autour d'un verre et on débriefe», résume le duo qui veut remettre de l'humain dans le bazar, et surtout, permettre à chaque participant d'enrichir son cercle de connaissances et d'étoffer ainsi son carnet d'adresses. Une disposition bien utile en cas de bug, de plantage ou d'impasse dans l'écriture d'une page de codes.

Thérapie de couple
Mais derrière ce côté pratique, sinon pragmatique, se cache aussi un besoin de partager un même enthousiasme. Et l'envie d'échanger tuyaux, astuces et autres découvertes. Le genre de situation qu'on ne peut pas garantir tous les soirs au retour à la maison. «C'est super difficile de raconter sa journée de boulot à sa femme, d'expliquer qu'on est fier d'avoir réussi à résoudre un problème hyper-technique. Tandis que là, entre gens du métier, on se comprend», souligne Samuel Liard.

Besoin de reconnaissance

Code d'Armor, c'est aussi, en filigrane, l'occasion de se redorer le blason, de gagner en estime de soi. «Les développeurs ont beau être essentiels, passionnés, performants, ils ne sont que rarement reconnus socialement et financièrement. Sauf à créer sa propre boîte ou à endosser un statut de manager, qui les éloigne des codes pour les faire entrer dans un tout autre métier pour lequel ils ne sont pas toujours les mieux formés.» Bref, Code d'Armor, à défaut d'autres choses, c'est la promesse de se dérider. Et, qui sait, de retrouver la cote.

* Prononcez S-S-2-i, pour sociétés de service en ingénierie informatique. Pratique La première soirée Code d'Armor se tiendra le6décembre, à partir de 19h30, dans les locaux d'Images et réseaux, au4,rue Ampère. La conférence, animée parNicolas De Loof, de la société Cloudbees, à Rennes, portera sur le«cloud computing». Twitter : @codearmor.
• Arnaud Morvan
«Les développeurs ont beau être essentiels, passionnés, performants, ils ne sont que rarement reconnus socialement et financièrement.»
• L'association Code d'Armor

Fonctionnalités et langage informatique exclus du droit d'auteur en Europe
Langage, code, manuel, interop et contrefaçon
PC Inpact du 29 novembre 2011

Est-ce qu’un programme d’ordinateur et langage de programmation sont ou non protégés par le droit d’auteur ? À la demande de la justice anglaise, la Cour de Justice de Luxembourg doit répondre à cette problématique qui cache, en réalité, un flot de questions touchant à l'interopérabilité. Avec les conclusions de l’avocat général de la CJUE, tout juste publiées, plusieurs pistes de réponses nous sont d'ores et déjà apportées.

Un langage, un marché
Outre-Manche, SAS Institute Inc. avait développé SAS, un logiciel de traitement et d’analyses de données, notamment statistiques. Le système permet aux utilisateurs d’écrire des programmes pour manipuler ces données grâce au langage SAS. On devine rapidement la difficulté : le client qui veut changer de solution logiciel est en pratique bloqué. Il ne peut changer de crémerie s’il réécrit toutes ses applications dans un langage différent.

World Programming Limited, un éditeur tiers, s’est lancé sur ce marché en créant un programme alternatif, le World Programming System. Il est capable de passer des programmes d’application écrits en langage SAS. Et voilà les clients libérés de ce marché autrefois captif par le levier d’un simple langage.

L’affaire a pris un tournant judiciaire en Angleterre où SAS considère que WPL viole ses droits d’auteur sur ses programmes d’ordinateur, notamment parce que WPL aurait copié les manuels du système SAS, et de ce fait, indirectement pompé les programmes d’ordinateur comprenant les composants SAS. C’est par la juridiction de renvoi que l’affaire est arrivée dans les mains de la CJUE.

Les fonctionnalités ne sont pas protégées
Pour l’avocat général de la CJUE, cependant, les fonctionnalités d’un programme d’ordinateur en tant que telles « ne sont pas susceptibles, en tant que tels, d’être protégés par le droit d’auteur ».

Pourquoi ? Car « admettre qu’une fonctionnalité d’un programme d’ordinateur puisse, en tant que telle, être protégée reviendrait à offrir la possibilité de monopoliser les idées, au détriment du progrès technique et du développement industriel ».

L’avocat général prendra l’exemple d’un programme de réservation de billets d’avion. Si on admettait de protéger les fonctionnalités (« trouver le vol recherché par l’utilisateur, vérifier les places disponibles, réserver le siège, enregistrer les coordonnées de l’utilisateur », etc.) on en viendrait à monopoliser l’idée et donc à geler le marché sous la menace des actions en contrefaçon.

Mais les juges nationaux n’auront pas la tâche facile : la protection revient au pas de charge quand une multitude de moyens, reflétant une créativité, une inventivité, traduisent une création intellectuelle originale. « Le programmeur utilise des formules, des algorithmes qui, en tant que tels, sont exclus de la protection par le droit d’auteur, puisqu’ils sont comparables aux mots dont le poète ou le romancier se sert pour sa création littéraire. Cependant, la manière dont tous ces éléments seront arrangés, tel que le style de l’écriture du programme d’ordinateur, sera susceptible de refléter une création intellectuelle propre à son auteur et donc sera susceptible d’être protégée ».

Dans le cas présent, la balle est donc renvoyée dans le camp des juridictions internes où « il appartiendra au juge national de vérifier si, en reproduisant les fonctionnalités des composants SAS, WPL a reproduit, dans son système WPL, une partie substantielle des éléments de ces composants qui sont l’expression de la création intellectuelle propre à l’auteur desdits composants ». Si toutes ces conditions sont réunies, il y aura contrefaçon.

Et le langage de programmation ?

Dans un tel contexte, quid du langage de programmation ? Est-ce qu'il est est susceptible d’être protégé par le droit d’auteur ? « En effet, WPL a fait en sorte que son système WPL puisse interpréter et exécuter les instructions écrites en langage SAS » remarque l’avocat.

Cependant, pour ce dernier, la réponse doit être négative. « Le langage de programmation est constitué de mots et de caractères connus de tous dépourvus de toute originalité. À notre avis, le langage de programmation doit être apparenté au langage qu’utilise l’auteur d’un roman. Il est donc le moyen qui permet de s’exprimer et non l’expression en elle-même. Dès lors, nous ne pensons pas qu’il puisse, en tant que tel, être considéré comme l’expression d’un programme d’ordinateur et être, ainsi, susceptible d’être protégé par le droit d’auteur. »

Encadrer l'interopérabilité
De ces problématiques, sont soulevées d’autres questions en rafale. Par exemple, en matière d’interopérabilité, faut-il imposer une demande d’autorisation à celui qui veut développer du code pour lire et écrire le format de fichier produit par un autre code ? Y a-t-il une contrefaçon quand WPL déchiffre suffisamment du format des fichiers de données SAS afin d’écrire un code source, dans son propre programme d’ordinateur, qui lit et écrit des fichiers de données dans ce même format ?

La réponse de l’avocat général sera aiguillée par les principes encadrant l’interopérabilité. Cette opération sera possible sans autorisation « à la condition que cette opération soit absolument indispensable aux fins de l’obtention d’informations nécessaires à l’interopérabilité entre les éléments de différents programmes ».

De même, « ladite opération ne doit pas avoir pour effet de permettre à ce licencié de recopier le code du programme d’ordinateur dans son propre programme, ce qu’il appartiendra au juge national de vérifier ».

Autre question en liaison étroite avec cette problématique : comment interpréter la directive du 14 mai 1991, concernant la protection juridique des programmes d'ordinateur qui prévoit que : « La personne habilitée à utiliser une copie d'un programme d'ordinateur peut, sans l'autorisation du titulaire du droit, observer, étudier ou tester le fonctionnement de ce programme afin de déterminer les idées et les principes qui sont à la base de n'importe quel élément du programme, lorsqu'elle effectue toute opération de chargement, d'affichage, de passage, de transmission ou de stockage du programme d'ordinateur qu'elle est en droit d'effectuer » ?

Selon l’avocat général encore, on pourra se passer de l’autorisation du titulaire de droit, mais « l’observation, l’étude ou le test du fonctionnement d’un programme d’ordinateur effectués conformément à cette disposition ne doivent pas avoir pour effet de permettre à la personne habilitée à
utiliser une copie de ce programme d’avoir accès à des informations protégées par le droit d’auteur, telles que le code source ou le code objet ».

Le manuel à l'index
Enfin, dernière question, est-ce que la protection exclusive dont bénéficie l’auteur d’un programme concerne également le manuel d’utilisation ? Par exemple pour empêcher sa reproduction dans un programme ou manuel tiers… Là encore réponse mitigée de l’avocat général : il y aura violation du droit du titulaire « si – ce qu’il appartiendra à la juridiction nationale de vérifier – les éléments ainsi reproduits sont l’expression de la création intellectuelle propre à leur auteur ».

En définitive, comme le résument les services de communication de la Cour, « un utilisateur titulaire d’une licence pour utiliser un programme d’ordinateur peut, sans l’autorisation de l’auteur, reproduire le code de ce programme ou traduire la forme du code d'un format de données de ce programme pour écrire, dans son propre programme d’ordinateur, un code source qui lit et écrit ce format de données ». Cependant, cette possibilité est doublement conditionnée : « d’une part, cette opération doit être absolument indispensable pour obtenir les informations nécessaires à l’interopérabilité entre les éléments des différents programmes. D’autre part, cette opération ne doit pas avoir pour effet de permettre à cet utilisateur de recopier le code du programme d’ordinateur dans son propre programme, ce qu’il appartiendra au juge national de vérifier. »

Ces conclusions publiées, nous attendons maintenant l'arrêt de la CJUE qui pourra arriver dans les prochains mois.
Marc Rees le 29 novembre 2011 à 15:57 (9317 lectures)

Commentaires

Cette bataille de copyright me fait penser à celle qui tourne autour du brevetage des gènes :
http://www.linternaute.com/imprimer/science/biologie/dossiers/06/0602-business-adn/genes-brevet.shtml.
Le genethon a sauvé quelques meubles mais pas tous malheureusement.

N'oubliez pas de donner au téléthon, il est encore temps Et surtout, pensez que quand vous donnez , vous OBLIGEZ l'état à donner grâce au crédit d'impôt. C'est donc le seul moment où vous savez à quoi votre impôt est vraiment utilisé

Écrit par : Sainte Françoise | 04/12/2011

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