11/08/2011
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Crèches d'entreprise, Babilou surfe sur la forte demande
Les Echos du 2 août 2011
La PME familiale qui gère 200 établissements dans 150 communes, soit 7.000 berceaux, souhaite ouvrir 25 à 30 nouvelles crèches par an.
Martine ROBERT
La France est au premier rang en Europe pour le taux d'emploi féminin, mais seulement 10 % des enfants de moins de trois ans trouvent une place en crèche. Partant de ce constat, la PME familiale Babilou s'est lancée sur le créneau de la création et de la gestion de crèches en 2003 et son développement est rapide. Et pour cause.
Sur les 300.000 berceaux proposés en crèche en France, le privé en gère 18.000 ; mais face au rythme soutenu de 830.000 naissances par an, le gouvernement souhaite réaliser, moyennant un plan pluriannuel d'investissement de 660 millions d'euros, 100.000 places supplémentaires d'ici à 2012, dont 20.000 confiées à des opérateurs privés. De quoi booster la croissance de Babilou, positionnée à la fois sur les crèches dédiées à une entreprise, comme celle d'Alma Consulting Group à Gennevilliers, les crèches réservées à une commune telle celles de Chelles, les crèches interentreprises, à l'instar de L'Oréal-Danone à Clichy, ou les crèches mixtes regroupant collectivités et entreprises.
Présente dans les agglomérations mais aussi dans les villes moyennes ou même en milieu rural avec des microcrèches, Babilou gère 200 établissements dans 150 communes, soit 7.000 berceaux. Et depuis dix-huit mois, son président Rodolphe Carle constate « une très forte accélération de la demande des entreprises ».
Pour structurer son offre, cette SAS familiale s'est adjoint le fonds d'investissement Alpha et s'est rapprochée en 2009 et 2010 de quatre autres opérateurs. Cette croissance externe l'a dotée d'un réseau dense, grâce auquel elle propose un concept unique, « 1.001 crèches » : une entreprise peut réserver des places dans plusieurs crèches en fonction des besoins de ses salariés, près de leur domicile, sur le trajet domicile-travail, ou près du bureau. Une équipe de coordinateurs expérimentés encadre cinq à huit structures par collaborateur.
La moitié du CAC 40
Parmi les entreprises clientes, Rodople Carle assure avoir déjà la moitié du CAC 40, mais aussi 80 grosses PME et 400 PME ou TPE, des professions libérales, des commerçants. La société, qui emploie 2.500 personnes, devrait passer d'un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros en 2010 à 140 millions cette année et se dit leader sur ce créneau auquel des groupes comme Sodexo s'intéressent. « Nous souhaitons ouvrir 25 à 30 nouvelles crèches par an. Nous voulons maîtriser notre croissance pour ne pas tomber dans l'industrialisation ; il est difficile de trouver le personnel qualifié », confie Rodolphe Carle.
L'aménagement d'une crèche coûte 800.000 euros et la CAF apporte une contribution de 300.000 euros. Le fonctionnement à l'année revient quant à lui à 20.000 euros par berceau. « Nous investissons 20 millions d'euros par an et recrutons 600 personnes. A la fin de l'année, nos effectifs atteindront 3.000 personnes. Pour l'entreprise, le coût d'un berceau revient à 250 euros par mois », précise le patron de Babilou qui a également conclu un partenariat avec la SNCF (via sa filiale Gares & Connexions) pour 12 crèches pilotes situées près des gares.
M. R., Les Echos
Naturex, le PDG organise un nouveau tour de table
Les Echos du 2 aoput 2011
Après avoir fait fortune dans le sucre, les Lippens s'apprêtent à investir en France dans la pectine, la levure, la poudre de céleri et autres ingrédients naturels. Cette grande famille industrielle belge vient en effet de conclure un accord en vue de prendre la majorité du capital de SGD, la holding qui constitue l'actionnaire de référence de Naturex (« Les Echos du 1 er août). Elle n'obtiendra pas pour autant les clefs de l'entreprise tricolore, leader mondial des ingrédients naturels de spécialité d'origine végétale.
Conserver le contrôle
Tout en cherchant des fonds pour financer l'essor de Naturex, son PDG Jacques Dikansky souhaitait en effet conserver le contrôle entier de la société qu'il a créée en 1982. Dans ce but, le montage retenu comporte un double verrou. D'une part, Finasucre, la société des Lippens, va certes acquérir à terme 58 % du capital de la holding SGD, mais elle n'aura que 39 % des droits de vote. D'autre part, SGD va être transformée en société en commandite, dont Jacques Dikansky sera l'unique commandité. Les Lippens, intervenant ici à titre d'investisseurs financiers, n'auront donc pas le pouvoir.
« Ce système permet de lever de l'argent frais auprès de Finasucre aujourd'hui, et peut-être d'autres investisseurs dans le futur, tout en me laissant le contrôle complet », se félicite le PDG. Sa holding SGD pourra ainsi participer à d'éventuelles augmentations de capital de Naturex, qui envisage de faire appel à ses actionnaires pour de futures acquisitions - « nous en avons plusieurs dans nos cartons », confie Jacques Dikansky. SGD pourrait en outre renforcer un peu sa part au capital de Naturex, actuellement limitée à 12 % en direct.
Ce changement de tour de table intervient alors que Naturex connaît une forte croissance : la société a vu son chiffre d'affaires progresser de 14,1 % au premier semestre, à 128 millions d'euros.
DENIS COSNARD, Les Echos
Ingrédients naturels, Naturex conforte son avance
Les Echos du 15 avril 2011
En absorbant l'an passé son concurrent espagnol, le groupe avignonnais de production d'extraits aromatiques naturels a doublé de taille et compte à présent 1.500 références.
Aforce d'acquisitions - huit en huit ans -, Naturex a créé un modèle d'intégration quasi routinier qui lui a permis de digérer en un seul exercice le rachat de la division ingrédients de l'espagnol Natraceutical, pourtant le plus important de son histoire. « L'opération nous permet de revendiquer le leadership mondial des ingrédients naturels de spécialité d'origine végétale », résume le PDG de l'entreprise, Jacques Dikansky.
En 2010, son groupe a plus que doublé de taille, passant de 101,9 millions à 226,3 millions d'euros, dont 21,6 % (40 millions) sont imputables à des suppléments de ventes 15 % supérieurs aux objectifs initiaux. « Nous profitons d'un effet de taille qui nous offre une meilleure visibilité sur de nombreux marchés », analyse le patron. Naturex compte désormais 11 sites de production (contre 5 auparavant), 19 bureaux commerciaux dans 16 pays (contre 10 auparavant), des possibilités d'innovation renforcées et de plus importantes capacités d'extraction.
Sa gamme de produits s'est également renforcée. Le groupe compte à présent 1.500 références éclatées en une dizaine de gammes dont plusieurs nouvelles proviennent de Natraceutical. « Les quatre filiales de la division rachetée ont considérablement enrichi notre collection », détaille Jacques Dikansky. Poudres de fruits et légumes, pectines pour l'industrie agroalimentaire, colorants naturels, caféine purifiée pour les boissons énergisantes, figuraient notamment dans la corbeille de mariage aux côtés de produits star comme le Talin en passe de devenir l'alternative de référence aux édulcorants chimiques grâce à sa capacité à masquer l'amertume.
Maintenir la distance
Naturex y ajoute des produits historiques devenus des classiques, comme ses extraits de romarin utilisés comme antioxydants naturels pour éviter le rancissement de produits agroalimentaires. « Chacun de nos produits s'adresse à des micromarchés qui permettent de lisser d'éventuelles fluctuations de commandes. » Le portefeuille de clients actifs du groupe a ainsi plus que doublé en un an.
Naturex estime que ses concurrents sont désormais loin derrière avec des chiffres d'affaires de 150 millions d'euros au mieux. Mais l'aspiration des sociétés modernes pour une alimentation saine ne suffira pas à maintenir durablement la distance. Naturex envisage donc encore d'autres acquisitions dans l'année. Parmi ses cibles figurent la production d'ingrédients naturels pour la cosmétique, un secteur qu'il occupe insuffisamment (2 % de son chiffre d'affaires) et des débouchés géographiques en Asie et en Amérique du Sud (10 % de son activité).
Grâce à ses performances financières (une marge opérationnelle de 12,1 %, à 27,3 millions d'euros) et sa maîtrise de l'endettement (60,5 % des fonds propres), Naturex dispose d'une capacité d'acquisition de 20 millions d'euros sans faire appel au marché boursier, où il cote 47,5 % de son capital. A périmètre et taux de change constants, son activité devrait se poursuivre sur un rythme de croissance à deux chiffres dégageant une marge au moins égale à l'an passé.
PAUL MOLGA, Les Echos
Diana intensifie ses efforts de recherche
Les Echos du 24 mars 2011
Le fabricant d'ingrédients naturels pour l'agroalimentaire, le « pet food » et la cosmétique vient d'ouvrir un centre de R&D à Rennes tout en poursuivant son développement international.
STANISLAS DU GUERNY
Le groupe Diana (Saint-Nolff, Morbihan) vient d'installer dans la zone technopolitaine d'Atalante Champeaux à Rennes une équipe de recherche et développement de sa filiale Diana Naturals dédiée aux innovations dans la nutrition avec le développement de solutions organoleptiques (basées sur la perception des couleurs, des odeurs, des saveurs et de la texture des aliments). La proximité d'un important centre Inra a justifié la création d e ce « Science Park ». Trois millions d'euros y ont été investis et l'équipe de R&D met au point des ingrédients naturels pour la coloration ou l'aromatisation des aliments. « Ce "science park" s'inscrit dans notre stratégie d'innovation puisque 200 de nos 1.400 collaborateurs se répartissent entre nos différentes structures de recherche », explique Olivier Caix, le président de Diana.
Les goûts et les couleurs
Les recherches sont conduites en France, mais également à l'étranger où le groupe, dont l'autre principale activité consiste à mettre au point des solutions fonctionnelles pour les aliments dédiés aux chiens et chats, multiplie les créations et rachats de plates-formes de développement et d'usines. Il s'est récemment installé en Thaïlande, se renforce au Chili et en Amérique du Nord. Il avance également des projets en Russie ainsi qu'en Afrique du Sud. « Nos solutions s'adaptent aux exigences de nos clients et aux habitudes de consommation, qui peuvent être différentes selon les continents », explique le dirigeant.
Chaque année, le groupe, qui affichait 368 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2010 et dont la croissance par exercice est supérieure à 10 %, investit entre 20 et 25 millions d'euros dans ses 20 usines et plates-formes de développement. Elles sont réparties entre 19 pays puisque Diana réalise les trois quarts de ses ventes à l'étranger.
Le groupe, propriété du fonds d'investissement AXA Private Equity, s'intéresse depuis peu à l'aquaculture et aux actifs fonctionnels regroupés dans une nouvelle division nommée Nova. L'objectif est d'atteindre les 10 millions d'euros de ventes en 2011. « C'est dans ce cadre que nous avons récemment racheté à Portland, aux Etats-Unis, un laboratoire de R&D dédié à la culture cellulaire végétale », note le PDG. Les produits naturels qui en sortiront l'an prochain seront destinés notamment à la cosmétologie.
STANISLAS DU GUERNY, Les Echos
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