22/05/2011
Où investir ?
Le "jackpot" de l'investissement financier ! La France a des "idées"...
On est très loin de Saint Pierre et de ses choix économiques ! "L'investissement d'aujourd'hui, ce sont les emplois de demain !"
Microsoft, dont la puissance financière est proche de celle d'un petit état, investit aujourd'hui dans la "communication" par Internet, cette technologie qui permet d'appeler "le bout du monde" sans payer un kopeck ! Pourquoi ? c'est une formidable "application tueuse", qui est complexe à développer, et qui va connaître un succès mondial sur tous les téléphones mobiles ! Et ceci sans être "opérateur" de téléphonie ! L'innovation permet d'engendrer des profits...
L'Etat français investit, lui, dans "l'éolien" français. L'innovation n'est pas au rendez-vous, puisqu'avant guerre tout paysan astucieux installait une éolienne de petite taille pour puiser l'eau de ses vaches. Le "prétexte" de la sous-capitalisation se traduit en termes clairs par une suite d'exercices en perte ! L'argent public n'est pas forcément contraint par les lois du profit !
L'économie numérique est une pléiade de "start-up", qui fonctionnent en général dans un "garage", et dont la stratégie consiste à "monter un proto" pour se vendre "à une grosse boite". Ici, l'innovation est primordiale ! Le génie aussi... mais en général les moyens financiers sont faibles ! Mais le "jackpot" est souvent au bout de la route...
Avec les moyens financiers que l'on connaît, quel est le meilleur choix pour Saint Pierre ?
Pour une politique industrielle de l'économie numérique
Les Echos du 11 mai 2011
Henri Verdier
La politique industrielle française est-elle en mesure d'accompagner le développement de l'économie numérique ?
Après les réformes du statut des jeunes entreprises innovantes, puis du crédit d'impôt recherche, la place concédée aux industries de création et de services numériques dans le dossier des instituts de recherche technologique autorise à poser la question.
Tout montre en effet que ce secteur, qui est désormais l'un des principaux atouts de l'économie française, n'obéit pas aux règles de création et de développement auxquelles nous sommes accoutumés. Internet représente aujourd'hui plus de 3,2 % du PIB français. Il compte plus d'emplois que le secteur de l'énergie ou de l'agriculture. Il représente surtout 25 % de la création nette d'emplois et de la croissance économique depuis plus de quinze ans.
Bien au-delà d'Internet, le numérique concerne en outre le jeu vidéo, le cinéma d'animation ou la robotique de service, les services mobiles et géolocalisés, la médecine, le transport... C'est devenu le principal levier de transformation de secteurs les plus matures comme les services, qui représentent 75 % du PIB français et comptent des multinationales de rang mondial.
Mais surtout, c'est un processus de transformation économique et sociale complète, comme la révolution industrielle en son temps, qui effectue la synthèse créative d'innombrables ruptures technologiques pour redéfinir les manières de produire, d'apprendre, de communiquer ou d'échanger. Dans cette révolution, la France tient son rang. La métropole parisienne, par exemple, avec près de 400.000 emplois, plus de 20.000 diplômés par an, de grandes entreprises mondiales de technologie, de grandes entreprises mondiales de services, une place financière de rang mondial, mais surtout près de 20.000 PME dont quelques milliers de start-up très internationalisées, est l'une des trois ou quatre grandes régions mondiales sur ces sujets.
Au-delà des quelques succès connus du grand public (Meetic, Exalead, Dailymotion, AlloCiné, Vente-privee...), la France compte fièrement des PME à succès international : Aldebaran, Parrot, Darkworks, Mikkros, MacGuff, Qosmos, Agoravox, Quantic Dream et tant d'autres...
Le Web, le « search », les réseaux pair-à-pair, le « triple play », la messagerie instantanée, les réseaux sociaux : aucune de ces ruptures ne provient de grands groupes industriels, mais, au contraire, de start-up, de chercheurs, voire de mouvements d'activistes.
Ils obéissent à de nouvelles règles stratégiques, ils privilégient la scalabilité, l'ouverture et l'interopérabilité, la cocréation avec les utilisateurs, le travail sur l'expérience utilisateur. Ils travaillent à changer le monde et s'attachent à des innovations de ruptures, seules à même de leur apporter l'hypercroissance recherchée.
Ils se fondent sur des flux de transformation technique rapide (« big data », interfaces, intelligence ambiante...), ils privilégient la vitesse au brevet, la valeur d'usage au modèle économique. Ils travaillent le design, le désir, l'esthétique, l'expérience puis intègrent les technologies dont ils ont besoin.
Malgré une réelle implication des pouvoirs publics, ils travaillent le plus souvent en marge de la politique industrielle traditionnelle. Ils ne bénéficient que fort peu de l'achat public. Ils savent bien que les règles de soutien industrielle pensées pour les industries matures ne collent pas parfaitement avec leurs spécificités.
Il est temps d'apprendre à considérer la « technologie sans usines ». Il est temps d'apprendre à soutenir ces entreprises, start-up et industries de services, souvent très jeunes, qui consomment au quotidien des technologies de pointe, qui ont peu de capital matériel, beaucoup de capital humain, peu de fonds propres. Ces entreprises qui créent aujourd'hui la croissance et l'emploi en France et qui ont besoin de plates-formes, de lieux de « benchmarking », de lieux de rencontre et d'échange de liens avec les labos, les publics, les créatifs et les technologies des Tice.
Certaines approches ont fondé trente ans d'excellence française. Elles sont toujours partiellement valables. Mais il faut désormais les compléter pour intégrer la nouvelle donne. Il existe des formes d'innovation et de création de valeur durable, tirées par les usages et les services, ce sont elles qui ont fondé le succès de la Silicon Valley. Les start-up, même en France, ont le potentiel de bouleverser le paysage et doivent être traitées comme telles. Le monde change à toute allure, mais la France peut jouer un rôle déterminant dans la construction de cette nouvelle civilisation.
C'est pourquoi nous espérons qu'après les IRT, solution centrée sur les technologies lourdes, il sera possible de concevoir de nouveaux outils, accélérateurs de PME, ouverts sur l'« open innovation » et autorisant de nouvelles synthèses créatives.
Henri Verdier est chef d'entreprise, président du pôle de compétitivité Cap Digital.
Microsoft mise 8,5 milliards de dollars sur Skype, une pépite du Net
Les Echos du 11 mai 2011
En rachetant Skype, Microsoft espère gagner un avantage concurrentiel sur trois marchés : la téléphonie mobile, les vidéos publicitaires et les réseaux sociaux. C'est la plus grosse acquisition dans l'histoire de la firme.
Depuis le temps que Microsoft voulait réaliser une grande acquisition sur Internet ! A défaut de Yahoo! qu'il briguait pour 48 milliards de dollars il y a trois ans, le géant de Redmond s'offre la plus grande plate-forme de vidéo en temps réel pour 8, 5 milliards de dollars en liquide. Ce qui représente la plus grosse acquisition dans l'histoire de la firme. Avec 145 millions d'utilisateurs actifs qui ont consommé 207 milliards de minutes de communications en 2010, Skype était une cible enviée. Google, Facebook ou encore Cisco ont regardé le dossier.
« Nous sommes une société super-ambitieuse, nous sommes irrépressibles, a affirmé hier, avec son bagout coutumier, Steve Ballmer, le PDG de Microsoft. Cette acquisition va s'appuyer sur nos forces et le tout représentera plus que les parties. Nous allons définir le futur. » L'opération doit conforter le géant du logiciel sur trois marchés : la téléphonie mobile, les vidéos publicitaires et les réseaux sociaux. « C'est une énorme opportunité pour mixer les données, la voix et la vidéo sur un seul écran », qu'il s'agisse d'un téléphone, d'un ordinateur ou d'une télévision, a plaidé hier Steve Ballmer. Le service de voix et de vidéo sur Internet devrait devenir le complément indispensable de ses consoles de jeux (XBox), des Windows Phone, et se connectera à ses logiciels Outlook (agenda) ou Lync (une application qui réunit e-mail, messagerie instantanée et voix), reliant plus aisément les utilisateurs. Microsoft s'est engagé à maintenir Skype sur toutes les plates-formes. Mais l'opération doit d'abord obtenir le feu vert des régulateurs, probablement avant la fin de l'année. Skype sera ensuite intégré comme une division à part entière de Microsoft, et dirigé par son actuel président, Tony Bates.
Vers le nouveau Graal en ligne
Si les calculs de Steve Ballmer sont justes, Skype pourrait l'aider à assurer ses positions sur des marchés où il est distancé, en particulier la téléphonie mobile (lire ci-dessous) et les réseaux sociaux, clairement dominés par FaceBook. « Nous allons nous concentrer sur la mobilité, parce que la téléphonie avec la vidéo à deux voies devient un média de communication riche », a affirmé hier Tony Bates. Parce que Skype recense les listes de personnes les plus indispensables à chaque utilisateur, Microsoft compte sur le « buzz » des réseaux sociaux pour diffuser les nouveaux produits qu'ils mettront au point ensemble et élargir encore la base d'utilisateurs. Enfin, Skype apporte à Microsoft des armes pour pénétrer le nouveau Graal de la publicité : la pub vidéo. Selon Tony Bates, ce segment, qui ne représente que 5 % du marché en ligne aujourd'hui, va croître de 45 % en moyenne dans les années qui viennent.
C'est une icône européenne d'Internet (mâtinée de Californie) qui tombe ainsi dans l'escarcelle de l'éditeur de logiciel. Le groupe d'investisseurs, menés par SilverLake, qui avait repris l'entreprise à eBay en 2009, obtient une très belle valorisation. L'affaire a été conclue au mois d'avril, alors que la société préparait son introduction en Bourse. Lorsque les deux fondateurs de la firme, Niklas Zennström et Janus Friis, ont vendu leur société une première fois à eBay en 2005, elle valait 2,6 milliards de dollars. En novembre 2009, faute d'avoir réussi ce mariage, les fondateurs avaient repris leur liberté et racheté 70% de la société avec Silver Lake et d'autres investisseurs pour 1,9 milliard de dollars. Deux ans plus tard, ils obtiennent plus de 4 fois ce montant ! Microsoft va financer en cash le rachat de la société. Sa dernière grosse acquisition, le spécialiste de la publicité en ligne aQuantive, lui avait coûté 6 milliards de dollars en 2007.
Virginie Robert, Les Echos
Le FSI renforce le capital du fabricant d'éoliennes Vergnet
Les Echos du 15 avril 2011
Le spécialiste français de l'éolien, en forte croissance après plusieurs années de crise, va pouvoir financer son développement dans les départements d'outre-mer et s'associer à des projets offshore.
Christine Berkovicius
A l'occasion de la présentation de ses résultats annuels, le groupe orléanais Vergnet, unique fabricant français d'éoliennes, a annoncé hier l'arrivée de deux actionnaires de référence, le Fonds stratégique d'investissement (FSI) et le groupe français indépendant Nass&Wind, basé à Lorient, spécialisé dans la production d'électricité verte. Leur investissement s'élève à 18 millions d'euros, répartis entre une augmentation de capital (10,8 millions) et une émission d'obligations convertibles (7,2 millions).
Avec une participation de 13 millions, le FSI devient l'actionnaire principal du groupe à hauteur de 21 %, contre 8,1 % pour Nass&Wind, et montera encore en puissance en cas de conversion de l'ensemble des obligations. Jusqu'alors, le principal actionnaire était la famille Vergnet, avec environ un quart du capital. « C'est une marque de confiance dans le potentiel de Vergnet, avec la caution du gouvernement que traduit l'arrivée du FSI », commente le président, Marc Vergnet, qui va désormais « doter le groupe d'une structure financière à la hauteur de son nouveau niveau d'activité ».
L'entreprise connaît en effet un essor rapide après avoir subi plusieurs années de crise et « ne pouvait continuer à progresser en restant sous-capitalisée » selon son dirigeant. Portée par le développement de projets éoliens à l'étranger (Ethiopie, Nigeria, etc.), elle a quasiment triplé son chiffre d'affaires en 2010, à 82,4 millions d'euros contre 29 millions en 2009, et prévoit 120 millions en 2011. Outre son activité export, Vergnet mise sur la relance de l'éolien dans les départements d'outre-mer, son marché historique, après le coup d'arrêt de ces dernières années lié au développement du photovoltaïque.
Nouvelles perspectives
L'entrée de Nass&Wind au capital lui ouvre aussi de nouvelles perspectives stratégiques. Cet industriel breton a beaucoup investi récemment dans l'éolien offshore, après avoir cédé en 2008 à Suez la totalité de son activité initiale, le développement de parcs éoliens terrestres. Le groupe pilote notamment un vaste programme pour la conception, l'industrialisation et la commercialisation d'une nouvelle machine offshore flottante capable de s'arrimer à de grandes profondeurs. Sur ce projet, baptisé « WinFlo », qui associe cinq autres partenaires industriels et scientifiques, Vergnet va apporter sa technologie du moyeu oscillant qui permet au rotor de s'adapter au mouvement d'un flotteur et devrait participer, en cas de succès, à la création d'une nouvelle filière française innovante.
CORRESPONDANTE À ORLÉANS
Christine Berkovicius, Les Echos
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