Les Secrets de Saint Pierre

Cinéma, 10 000 films numérisés d’ici à cinq ans
Le Figaro du 16 mai 2011
150 millions d’euros seront consacrés au projet par les pouvoirs publics et les producteurs.
CINÉMA Dix mille films seront numérisés au cours de ces cinq prochaines années. C’est la promesse que réserve l’accord signé hier, depuis le Festival de Cannes, entre les ministères de la Culture, de l’Économie numérique, le commissariat au grand emprunt et les catalogues de films que sont Gaumont, Pathé, StudioCanal ou encore EuropaCorp avec Roissyfilms, TF1 Droits et SND (M6 Group).
Ce projet pharaonique mobilisera pas moins de 150 millions d’euros dont 70 millions au titre du grand emprunt. Ce dernier, piloté par la Caisse des dépôts, prévoit un retour sur investissement pour ceux qui y contribuent pouvant aller jusqu’à 120 % du coût initial. Tout dépendra du succès commercial des films après restauration et numérisation. Car ce premier volet, qui permettra à 2500 oeuvres de bénéficier du grand emprunt, prévoit notamment une nouvelle vie en salle.
« C’est pour assurer la résurrection de ce patrimoine cinématographique français que nous avons choisi la norme technique la plus élevée, le 2K », souligne Éric Garandeau, le directeur général du Centre national du cinéma (CNC). « Elle permet non seulement l’exploitation en salle, mais aussi la diffusion en haute définition à l’heure où plusieurs chaînes de patrimoine devraient voir le jour comme celle d’AlloCiné ou Nostalgie TV ainsi que la vente en DVD Blu-ray. » Mais pour les oeuvres créditées d’un faible potentiel commercial, le CNC prendra le relais avec un montant de subvention de 80 millions d’euros.
10 millions de bobines
En tout, 7500 oeuvres bénéficieront, dans un deuxième temps, de l’aide des pouvoirs publics incluant courts-métrages, films muets ou encore des oeuvres permettant de créer des intégrales des grands noms du cinéma.
« Pour la première fois, nous allons faire l’inventaire de ces 10 millions de bobines qui reposent sur les étagères de Bois-d’Arcy (archives
du CNC, NDLR) ou dans les catalogues privés » , s’enthousiasme Éric Garandeau qui espère bien exhumer quelques chefs-d’oeuvre encore inconnus.
En attendant, ce double plan de numérisation permettra aux plus grands noms du cinéma de retrouver une nouvelle fraîcheur. Au programme : des courts-métrages de Franju ou Resnais, mais aussi les oeuvres de Clouzot, Duvivier, Godard ou Cocteau. Enfin, à l’heure où les industries techniques connaissent une baisse conséquente de leur chiffre d’affaires du fait de la disparition des copies argentiques au profit de la diffusion numérique dans les salles, ce plan de numérisation arrive à point nommé pour soutenir l’un des maillons faibles de cette industrie.
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PlanningTV, le guide télé personnalisé
Le Figaro du 16 mai 2011
ÊTRE informé des programmes télévisés, c’est bien. Savoir précisément que passe un film avec son acteur favori, sur une chaîne que l’on a, et à une heure où l’on est susceptible de regarder la télévision, c’est mieux. C’est la proposition du site PlanningTV (planningtv.com), créé par Jimmy Bitton et Bastien Guiot-Bourg. Après avoir renseigné sur ses acteurs, stars, personnalités politiques et disciplines sportives préférées, ainsi que le bouquet de chaînes auquel on est abonné, le ser-
vice génère une grille de programme personnalisée et envoie des alertes par mail ou sur iPhone. Lancé il y a deux mois, le site a déjà séduit 80000 utilisateurs. « Nous voulons rester gratuit le plus longtemps possi
ble » , assurent les deux entrepreneurs, qui ont levé un demi-million d’euros auprès d’investisseurs privés pour amorcer leur lancement. À terme, ils disposeront d’une base d’utilisateurs qualifiée par intérêts, dont ils pourront tirer des revenus publicitaires. M.-C. B.
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La lettre en ligne de La Poste
Devant le déclin du courrier face à Internet et aux courriels, La Poste expérimente de nouveaux services de correspondance. Première initiative à être mise en place : la lettre en ligne. Cette offre, accessible sur lettreenligne.laposte.fr, permet d'expédier de n'importe où dans le monde une lettre générée à partir d'un ordinateur connecté à Internet. Si l'internaute utilise ce service jusqu'à 19 heures (heure française),
la lettre sera imprimée et distribuée le lendemain sur l'ensemble du territoire métropolitain. Le tarif est de 0,99 € tout compris. La Poste
a annoncé par ailleurs qu'elle allait mettre en place, à partir du mois d'octobre, un dispositif de courrier rapide à deux vitesses pour les lettres de moins de 20 grammes. Cela suffira-t-il à freiner l'érosion
du courrier postal, qui devrait atteindre 30 % entre 2009 et 2015 ?

Google lance une offre de musique dans les nuages
Les Echos du 11 ami 2011
Solveig GODELUCK

Il y a toujours plus de musique dans les nuages. Google a dévoilé hier à San Francisco, à l'occasion de sa conférence de développeurs I/O, un nouveau service musical via Internet. Comme la location de films sur Youtube, il s'agit d'un service « dans le cloud » : les contenus demeurent abrités dans les fermes de serveurs de Google et les utilisateurs peuvent y accéder en « streaming », c'est-à-dire à la volée, sans les télécharger. Les internautes sont invités à stocker leurs fichiers musicaux à distance, puis à les consulter depuis n'importe quel terminal : PC, télévision connectée, ou « smartphone » Android.
Le service est encore en test. Il n'a pas été agréé par les Majors du disque malgré de longues négociations. Google n'est pas le premier à se lancer sur ce marché. Amazon vient d'annoncer le lancement de son propre service de stockage de fichiers (dont la musique et la vidéo), avec 5 gigaoctets gracieusement mis à la disposition de tous les internautes qui en font la demande. Apple règne sur la musique en ligne avec sa boutique iTunes. Mais le fabricant de l'iPhone n'offre que du téléchargement. Il n'a toujours pas lancé de « streaming » en dépit du rachat en 2009 d'un spécialiste, Lala. Il s'apprêterait à lancer un service comparable.
Google profitera de sa connaissance des utilisateurs du service musical pour faire des recommandations, une spécialité d'Amazon. Pour Google, c'est un moyen d'accroître les ventes de publicité et de retenir les utilisateurs plus longtemps sur ses sites.
C'est aussi une façon de ne pas se laisser déposséder de son « bébé », la plate-forme mobile Android, par Amazon. Le cyberlibraire a lancé sa boutique en ligne sur Android et permet aux utilisateurs d'accéder à son service de « cloud » via des téléphones tournant sous le système d'exploitation de Google.
SOLVEIG GODELUCK, Les Echos