19/10/2010
Lorient, un dépôt pétrolier stratégique
Retraites, coup de pression autour du dépôt de Lorient
Télégramme de Brest du 19 octobre 2010
Des pneus qui brûlent, des barrages mouvants de manifestants, des charges de gendarmes mobiles, des nuages de grenades lacrymogènes... Échauffourées et vives tensions autour du dépôt pétrolier de Kergroise hier, durant toute la matinée.
5h30, rond-point de Kergroise, en face de l'École Supérieure d'Art. Environ 300 manifestants de l'intersyndicale se regroupent. Des bannières de la CGT, de la CFDT, de Solidaires, de FO... Dans la ligne de mire, le dépôt pétrolier situé rue Seignelay. Une centaine de camions font la queue pour remplir leurs citernes. Protégés par un escadron de gendarmes mobiles. 5h45. Première charge des gendarmes mobiles. «On sait que ça va être chaud», commente une syndicaliste, «le commissaire est venu nous saluer en nous disant que ses ordres étaient très stricts. Il a ordre de charger, de gazer et d'interpeller.Il a pour instruction de protéger le dépôt pétrolier». 6h, au bout de l'avenue de la Perrière. Sur le pont enjambant la pénétrante, une barricade s'improvise, feux de palettes, de pneus, de ferrailles. Délogée aussi sec par les gendarmes mobiles. Parmi les manifestants, il y a des dockers pêche et commerce, des employés territoriaux, des salariés de la Fonderie de Bretagne (ex SBFM), de la Chambre de Commerce et d'Industrie... Plusieurs feux de palettes sont allumés boulevard Jacques-Cartier, au bout de l'avenue de Kergroise et rue Melchior. 7h - 10h, au chat et à la souris. Un jeu de cache-cache circulaire commence. Les manifestants sont successivement repoussés de l'avenue de la Perrière, vers le rond-point de la base des sous-marins, reviennent par une autre rue, sont à nouveaux repoussés. Les charges se succèdent. Les grenades lacrymogènes volent bas. 6h -11h, les camions chargent. Pendant ce temps, les camions-citernes font le plein au dépôt pétrolier. La seule interruption de livraison vers 8h est due à une panne informatique. Quatre postes de livraison en même temps. Une moyenne de cinqheures d'attente pour être livré. Des camions viennent de Normandie pour remplir leur citerne. «On ne les voit pas d'habitude», commente un groupe de chauffeurs, en attendant leur deuxième livraison de la journée. Ils comptent rejoindre le mouvement aujourd'hui. Alors que quelques manifestants maintiennent les barrages boulevard Jacques-Cartier, le gros de la troupe, par la rue Melchior, tente de réinvestir le rond-point de Kergroise (Beaux-arts). Mais les forces de l'ordre le tiennent fermement. Repli sur le giratoire du Point P.Nouvelles charges, nouveaux replis. 10 h-10h30, les lycéens sur le pont. Entre Lorient et Lanester, une quarantaine de lycéens de Jean-Macé à Lanester ont pris place sur le pont Saint-Christophe, bloquant toute circulation dans les deux sens. Ils sont rejoints vingt minutes plus tard par une vingtaine de lycéens d'Hennebont. Tous mettent le cap sur Lorient. 12h30, retour sur la pénétrante. La «guérilla» devenue inutile autour du dépôt pétrolier, il faut trouver un autre moyen d'entraver la noria des citernes de carburant. Direction la pénétrante, à la bretelle de Keryado. Le barrage ne durera pas longtemps. Les forces de l'ordre arrivent rapidement pour mettre une nouvelle fois les manifestants à la raison. Un petit face à face, le temps, pour le conducteur de la camionnette sono de la CGT de payer pour tous les autres: procès-verbal pour stationnement gênant, pour non-port de la ceinture de sécurité (alors qu'il était à l'arrêt)... En tout, trois PV qui lui coûteront trois points sur le permis de conduire. Sale temps pour les syndicalistes! La centaine de manifestants encore présents rallie alors le centre-ville: rendez-vous devant le Grand théâtre. 13h30, les lycéens vers le port. C'est l'heure du départ de la manifestation annoncée par les lycéens en fin de semaine dernière. Venus d'Hennebont (Victor-Hugo), de Lanester (Jean-Macé), de Port-Louis (Julien-Crozet), renforcés des Lorientais et de quelques étudiants syndiqués, ils sont environ 150 sur la place de l'Hôtel de Ville. Se sont joints à eux quelques dizaines d'instituteurs, d'enseignants, d'agents territoriaux et des finances publiques en grève. Le cortège de près de 200 personnes se dirige vers le port de commerce, pour rejoindre les dockers et autres personnels grévistes. 14h, dernier round. Sur le rond-point du PointP, au bout de l'avenue Melchior, une quarantaine de CRS et de gendarmes mobiles les attendent. Ils les font refluer dans l'avenue, où le face-à-face se prolonge près d'une heure. Les manifestants reculent petit à petit jusqu'à un brasier allumé ce matin devant une entrée du port de commerce. Finalement, en concertation avec les militants adultes, qui craignent une charge des forces de l'ordre, les lycéens repartent calmement en ville avant de rentrer chez eux. C'en est fini pour aujourd'hui.
Comment "la route" devient nettement plus importante que le rail !
Aujourd'hui tout "passe" par la route, les syndicalistes l'ont bien compris !
Alors supprimer la liberté de circulation dans les ports, les raffineries, les dépôts pétroliers et bientôt sur les routes, c'est mettre à genoux un pays !
Sur la presqu'île la vie risque ainsi de changer ! Sans carburant, les distances deviennent "importantes"...
Ici aussi, tout "passe" par la route, car le "tirebouchon" est au garage !
D'où l'intérêt encore plus pressant d'une deux fois deux voies Auray-Quiberon !
Commentaires
Faute re raisonnement. Une quatre voies se bloque aussi bien qu'une deux voies. La preuve, les actions des routiers sur les autoroutes. Pour le chemin de fer, c'est encore plus simple. Il suffit de se poster devant la motrice quand elle est en gare. Vous n'etes visiblement pas un spécialiste de l'agit pro
Écrit par : Ignace Boitaclou | 19/10/2010
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