Les Secrets de Saint Pierre

Pacte électrique breton, l'an 1 de «Calan capitale»
Télégramme de Brest du 18 janvier 2011

Nouvelle pierre à l'édifice du pacte électrique breton, le poste de transformation électrique de Calan a été inauguré hier en présence d'Éric Besson. Un dispositif qui fait de la petite commune le «centre énergétique de Bretagne sud».
À plusieurs reprises, au coeur de l'hiver, la Bretagne est passée près de la rupture électrique. La rançon du succès pour une région de plus en plus attractive et donc, de plus en plus gourmande en énergie. La mise en place, fin novembre, du poste électrique de Calan, d'un coût de 27M€, ne va pas écarter toutes les menaces. Mais elle va contribuer au renforcement du réseau électrique breton. Elle concrétise aussi la première pierre de l'édifice du «pacte électrique breton», entré formellement en vigueur le 6 janvier, comme l'a rappelé, hier, le président du conseil régional Jean-Yves Le Drian: «Un jour, on dira: ?C'est d'ici qu'est parti le pacte électrique breton?». Un pacte qu'on appelle entre nous le Triskell, parce qu'il comporte trois branches et qu'aucune ne peut se passer des autres».

Faible production locale

L'une des branches de ce pacte sur lequel repose l'avenir énergétique de la Bretagne est constituée par le renforcement de la sécurité de l'alimentation électrique. Une nécessité pour les élus bretons, mais aussi pour le ministre chargé de l'Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique, Éric Besson, de passage hier à Calan: «La Bretagne présente des difficultés spécifiques en matière d'alimentation électrique: la production locale ne représente que 7% de la consommation, le réseau du transport est du coup largement sollicité et nécessite des renforcements», a rappelé le ministre. Le nouveau poste «400.000/225.000 volts» mis en place par RTE, qui fait désormais de Calan le centre énergétique de Bretagne sud (*), doit permettre de rééquilibrer les transits entre le réseau à 225.000 volts et le réseau à 400.000 volts.

Trois branches du Triskell

La première branche de ce Triskell, cher à Jean-Yves Le Drian, désormais posée, les élus vont concentrer leurs énergies sur l'élaboration des deux autres. Sans attendre que la tension ne baisse, le président du conseil régional a donc renvoyé un petit coup de jus en rappelant que la Bretagne s'est également positionnée sur les énergies renouvelables (et notamment l'éolien marin), ainsi que sur une centrale électrique d'appoint de 450MW. Éric Besson l'a sans doute rassuré, à la fois sur le parc hydrolien de Paimpol-Bréhat, «zone qui fait l'objet d'un large consensus», et sur lequel le gouvernement prendra prochainement «une décision». Mais aussi sur la centrale électrique: «Je lancerai prochainement un appel d'offres au printemps pour une centrale électrique. Cette centrale apportera la puissance électrique supplémentaire nécessaire à la sécurisation de l'alimentation électrique de la Bretagne à l'horizon 2020». L'unité sera située dans la région de Brest et devrait être mise en service en 2015. «Elle représentera environ 10% de la consommation de la région en cas de vague de froid» et devrait, toujours selon le ministre, suffire à répondre à «l'accroissement de la consommation de pointe pendant plus de dix ans». * RTE prévoit une liaison souterraine de 225.000 volts, entre Calan et Saint-Brieuc à l'horizon 2017, pour un investissement d'environ 250M€.
• Gwen Rastoll