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13/01/2011

Gestions archaïques ?

L'assurance-vieillesse réticente au paiement des retraites le 1er du mois
Les Echos du 13 janvier 2011
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C'est une demande forte de nombreux retraités confrontés à des problèmes de trésorerie : pourquoi ne pas verser les pensions le 1 er jour du mois, au lieu du 9 comme aujourd'hui ? Lors du vote de la loi de réforme des retraites, à l'automne dernier, les parlementaires ont demandé au gouvernement d'étudier la question. Le ministère du Travail ne s'est pas encore prononcé, pas plus que le conseil d'administration de la Caisse nationale d'assurance-vieillesse, mais l'étude que vient de réaliser celle-ci pointe les problèmes que poserait un tel changement. Et sa présidente (CGC), Danièle Karniewicz, se montre réservée : « Une telle réforme est-elle prioritaire ? Le plus urgent serait d'organiser le versement mensuel des pensions complémentaires Agirc-Arrco, qui sont payées tous les trimestres. »
Quatre jours d'agios
Premier obstacle, cette modification coûterait 16 millions d'euros par an aux régimes de base. La Sécurité sociale encaisse les cotisations des entreprises et administrations le 5 du mois. Verser les pensions le 1 er au lieu du 9 représenterait quatre jours d'agios supplémentaires. Une somme faible au regard du volume des pensions versées - plus de 90 milliards pour le seul régime du privé -, mais non négligeable.
Deuxième difficulté : d'autres prestations sont payées dans les premiers jours du mois, notamment les allocations familiales. Concentrer tous les versements sur quelques jours poserait des problèmes de trésorerie à l'Acoss, l'organisme qui centralise les fonds de la Sécurité sociale.
Une troisième contrainte concerne les banques. Etant donné l'ampleur des mouvements concernés, « le versement des différentes prestations relevant de la protection sociale française ne peut être traité sur une même journée », souligne la note de l'assurance-vieillesse. Les banques auxquelles la CNAV a confié les paiements - BRED, BNP Paribas et La Banque Postale -assurent déjà une grande masse d'opérations : plus de 12 millions de retraités reçoivent leur virement ou leur chèque tous les mois. En décembre, 700.000 d'entre eux ont reçu leur pension avec plusieurs jours de retard en raison d'un problème informatique. « Les systèmes bancaires sont d'une manière générale soumis à une charge importante en début de mois », où sont versés les salaires. Avancer le versement des pensions pourrait même « poser des difficultés de liquidité aux banques », assure la CNAV.
Dernier obstacle : ce n'est pas le moment. Les caisses de retraite sont en train de modifier leurs systèmes informatiques pour prendre en compte la réforme des retraites, qui entre en vigueur le 1 er juillet. « Les équipes techniques ne peuvent absorber d'autres charges », souligne l'étude.
VINCENT COLLEN, Les Echos

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