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26/08/2010

Chemin côtier, un espoir ?

Fouesnant, le bout du tunnel pour le sentier côtier
Télégramme de Brest du 26 août 2010
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Depuis 30 ans, la continuité du sentier côtier à Beg-Meil, à Fouesnant (29), est source de polémiques. Une nouvelle enquête publique vient de se conclure par un avis favorable à un tracé qui ménage riverains et promeneurs. Mais le débat n'est pas clos.


Un avis favorable a été transmis le 20août par le commissaire enquêteur sur un tracé assurant la continuité du sentier côtier à Beg-Meil, à Fouesnant. En 2007, une précédente enquête publique avait déjà été conclue par un feu vert. Il n'y avait pas eu de suite. Cette fois, le tracé dessiné par la Direction départementale des territoires et de la mer pourrait bien aboutir car il concilierait «la sécurité des promeneurs et le respect de l'intimité des riverains», dans le respect de l'environnement, selon les conclusions de PierreBilien remises au préfet.

Trente ans de litige

Depuis l'instauration légale d'une servitude de passage sur le littoral (une bande de trois mètres destinée au passage des piétons) en 1976, le sentier de Beg-Meil fait régulièrement parler de lui. Le secteur en cause se situe entre la pointe et la cale de Beg-Meil:1.800m de côte rocheuse, érodée, fragile, parsemée de criques et bordée par une dizaine de belles propriétés parfois anciennes, qui interdisent le cheminement en bord de mer. Les associations de défense de l'environnement se battent pour obtenir l'application de la servitude de passage sur les 800m inaccessibles. Les élus d'opposition (gauche) s'en sont fait un cheval de bataille.

Une mobilisation massive

Le projet soumis à enquête a donc poussé chacun dans ses retranchements. Il prévoit en partie un passage sur les propriétés et, ailleurs, des aménagements spécifiques:contournement par voie communale, création d'un passage en haut d'estran dans une crique, d'escaliers, d'une «arche» pour traverser la falaise. Les défenseurs fouesnantais de la servitude de passage se sont pourtant mobilisés massivement cet été pour dire leur opposition au projet de tracé. «Nul n'a le droit de s'approprier le domaine public. Respectons et faisons respecter la loi», résume un opposant. Le commissaire enquêteur n'a pas caché sa surprise devant la grosse mobilisation sur ce dossier sensible. 118 lettres, dossiers ou observations écrites ont été déposés, ainsi que 508 formulaires de pétition et 3.306 participants déclarés à une pétition sur le net, soit au total 3.932 pétitionnaires. PierreBilien a aussi rencontré neuf propriétaires riverains et obtenu quelques modifications «de bon sens» du tracé qui ont permis de débloquer la situation. Le commissaire reprend dans ses conclusions le commentaire du maire UMP de Fouesnant, RogerLe Goff, estimant que la consultation «a été très politisée». Le dossier est maintenant sur la table du préfet qui a deux mois pour prendre un arrêté. Hier, les opposants au projet de tracé disaient ne pas comprendre les accusations de «politisation» du dossier. «C'est le devoir des élus de s'exprimer sur ce genre de dossier», dit Nathalie Conan, élue d'opposition. «Ce dossier est politique», ajoute André Bernard, d'un autre groupe de gauche. L'un et l'autre ont demandé audience au préfet. De nombreuses questions restent en suspens dont la nature, le coût et la prise en charge des travaux. Le sentier n'a pas fini de faire parler.

Ronan Larvor

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12/08/2010

chemin côtier : du courage ?

À Fouesnant, le sentier côtier qui fait des vagues
Ouest france du mercredi 11 août 2010
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Entre la cale et le sémaphore de Beg-Meil, les marcheurs doivent contourner certaines propriétés en empruntantdes escaliers escarpés, en crapahutant dans le sable et les rochers. À marée haute, les promeneurs sont obligésde rebrousser chemin.

Béatrice Le Grand

Les promeneurs doivent contourner de superbes propriétés. Mission impossible à marée haute. Ils revendiquent un droit de passage. « Ce n'est pas une affaire qui oppose les riches aux pauvres », réfute le maire.

Pétitions, marches et pique-niques de protestation, recours : l'affaire a débuté il y a près de... trente ans ! L'Association de sauvegarde du pays fouesnantais s'est battue pour que soit assurée la continuité du sentier côtier entre les plages de Cap-Coz et de Beg-Meil.

Ce site magnifique est bordé de criques et d'une quinzaine de maisons cossues. Notamment entre la cale et le sémaphore de Beg-Meil où des familles fortunées ¯ des grands noms de l'industrie, des médias, de l'immobilier... ¯ jouissent d'une vue inouïe.

Les promeneurs doivent parfois contourner ces terrains en empruntant des escaliers escarpés, en crapahutant dans le sable et les rochers. À marée haute, on ne passe plus.

Murets, passerelles
En juin 2009, après d'ultimes discussions avec le préfet du Finistère et les propriétaires, Roger Le Goff, le maire UMP de Fouesnant, se réjouissait : « Le dernier accord a été obtenu. » Il permet d'ouvrir le sentier dans les propriétés sur 1,8 km.

Mais il manque encore 200 mètres, sur deux terrains non contigus. L'un appartient à la famille Lascar (textiles Burton et Devred), l'autre aux Meyer-Taittinger (banque, hôtellerie). Pour régler ces deux derniers cas litigieux, le projet prévoit des travaux lourds et coûteux : murets, encorbellement, escaliers et passerelles.

Colère d'André Bernard, un communiste tête de file du collectif « La gauche naturellement » : c'est la seule formation à avoir voté contre le projet en conseil municipal. « Ce projet ne respecte ni le droit ni l'environnement parce qu'il propose le déplacement de la servitude sur le domaine maritime. Alors qu'il suffit de respecter la loi, rien que la loi », martèle-t-il (lire ci-contre).

Le maire s'appuie sur un arrêt du Conseil d'État de 1988 précisant que la parcelle 41 (propriété Lascar) était dispensée de servitude à cause de ses murs d'enceinte, qui constituent un obstacle matériel à la mise en oeuvre de la servitude. « Ces murs n'existent plus. L'arrêt est obsolète », tranche André Bernard. Avec ironie, il souligne que le contournement de la deuxième propriété (Taittinger) serait justifié par « deux cyprès qui se trouvent sur le tracé du sentier ».

Gros intérêt pour l'enquête publique
Les socialistes s'étonnent aussi de ce contournement de terrain et de la loi. Une enquête publique s'est terminée le 15 juillet. Elle portait sur la procédure de modification de la servitude de passage des piétons et sur les ouvrages et aménagements dans les espaces faisant l'objet d'une protection particulière. Cette consultation a suscité beaucoup d'intérêt : 3 300 participants à la cyber pétition, 159 courriers, plus de 250 signatures recueillies par « La gauche naturellement ». L'enquête est indispensable, juge le PS, qui estime que le sujet mérite une plus large concertation. Il préconise un référendum. Suggestion qu'écartent le maire et « La gauche naturellement ».

Pour Roger Le Goff, la municipalité ne sert que d'intermédiaire entre l'État et les propriétaires. Il ajoute : « Certains voudraient en faire une affaire politique en opposant les riches aux pauvres. Il faut savoir que j'ai rencontré une très grande compréhension de la part de tous les propriétaires, sans exception. Ce sont d'ailleurs eux qui financeront les travaux. » Dont on ignore le coût puisque, pour l'instant, ils n'ont pas été chiffrés.

Le maire attend avec sérénité les conclusions de l'enquête publique réalisée par le commissaire enquêteur. « Après le 15 août, elles seront transmises à la préfecture. Ce sera alors au préfet de décider. »
Bernard LE DILOSQUER


Enquête :

et Jean-Pierre LE CARROU

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