Ils défendent littoral et sentier pied à pied

Ouest France du 5 mars 2017

 

Les Amis des chemins de ronde se soucient autant des dégâts causés par les bâtons ferrés des compétiteurs de marche nordique que de la lourde tendance à artificialiser la côte.

Bâtons de marche à pointe interdits

Le maire d’Arradon a pris un arrêté qui s’applique à l’ensemble du territoire communal. Seulement, l’épreuve de 28 km de marche nordique, proposée le 1er juillet prochain dans le cadre de l’Ultramarin, emprunte le sentier côtier. L’interdiction a été transmise aux organisateurs qui attendent des centaines de participants, des milliers si l’on ajoute les coureurs d’ultra-marathon qui fouleront ce même sentier. « Des démarches sont en cours pour mettre en cohérence cette manifestation avec l’arrêté », a annoncé Jean-Claude Briens, à l’assemblée générale des Amis des chemins de ronde (ACR), samedi à Vannes. « Ce raid pédestre et la Semaine du Golfe, les deux événements majeurs en matière de fréquentation du Golfe et donc de piétinement des sentiers, nous inquiètent », confie, dans le tout frais journal de l’association, Henri Girard en demandant des mesures préventives.

Des communes toujours plus peuplées

Empêchées de construire en pleine campagne (préservation des terres agricoles et espaces naturels), les communes littorales densifient le logement. « Chaque commune entend tenir la cadence en matière de croissance urbaine », fait observer Marie-Armelle Échard, la présidente des Chemins de ronde « Jusqu’ici la densité était de 10 ou 20 logements à l’ha avec des lots de 500 ou 1 000 m2 . Désormais, la densité imposée grimpe jusqu’à 35 logements à (pays d’Auray) voire 45 (pays de Lorient). Les immeubles collectifs vont se multiplier. Ce qui veut dire la création d’une ville linéaire à proximité du littoral. Les enjeux sont connus. La population doit être invitée à une réflexion sur l’avenir souhaité par tous pour les communes du littoral. »

40 % du chemin ouvert en bord de ria d’Étel

La réalisation du sentier, dans les neuf communes concernées, y est, depuis quelques années, en bonne voie. « On note une vraie volonté d’avancer à Plouhinec et Nostang », se réjouit Christian Gicquel. « Mais pour l’instant, il n’y a pas de rencontre entre les communes riveraines et les associations de la ria, ce qui favoriserait une approche commune. Les ACR vont s’employer à fédérer les énergies. » Sur l’ensemble du département, le sentier est ouvert, à peu près aux deux tiers (en moyenne par commune).

Le point noir d’Arradon

Las de voir qu’aucune solution ne se dessine au Moustoir, l’association demande en justice la démolition d’un « abri de jardin » « illégalement construit sur la servitude de passage. Nous avons d’autant moins de scrupules à engager cette action que la maison a été édifiée par quelqu’un qui était parfaitement au courant des lois », précise la présidente. En plusieurs autres endroits de la commune (Moulin de Campen, Roguedas, La Tour Vincent, entre Kerat et la capitainerie, Quirion…) le sentier n’est toujours pas ouvert !

Jean-Charles MICHEL.