04/08/2016
Maman, je voudrais un chateau d'eau à Saint Pierre Quiberon !
Les veinards de Larmor Plage ! Orange leur "colle" une bonne antenne pour mobiles !
La "pauvreté" de Saint Pierre (le nombre d'abonnements pour téléphone mobile est faible) apparaît en "contre-jour" ! Les opérateurs ne se précipitent pas pour assurer une couverture du réseau mobile chez nous ! Itou, avec la fibre...
Ce n'est pas avec la facture d'eau des "Dauphins", que la commune pourra s'offrir une nouvelle antenne !
Côte d'Armor, haut débit, un fiasco à plus de 30 millions d'euros
Télégramme du 3 août 2016
C'est l'histoire d'un échec technique, commercial et stratégique qui pourrait coûter de 30 M€ à 42 M€ aux contribuables costarmoricains. En 2008, le conseil général des Côtes-d'Armor confiait aux entreprises Eiffage et SFR, réunies dans la société Armor Connectic, la mission d'amener l'internet haut débit dans tous les foyers du département via la construction d'un réseau de fibre optique. Mais l'histoire ne s'est pas vraiment déroulée comme prévu...
Une facture de 42 M€, avec pour seule contrepartie un réseau de fibre optique qui n'intéresse pas grand monde : c'est le scénario catastrophe sur lequel planche, depuis son accession au pouvoir en mars 2015, l'actuelle majorité de droite et du centre du conseil départemental des Côtes-d'Armor. Une hypothèse inimaginable le 31 janvier 2008. Ce jour-là, les élus de droite comme de gauche (sauf Marc Le Fur) votent l'accès à l'internet haut débit pour tous les Costarmoricains.
Le projet prévoit de couvrir les zones rurales les plus reculées ; ces campagnes où les grands opérateurs renâclent à investir faute de rentabilité. La mission de concevoir et d'exploiter un réseau de communications de 1.060 km, dont 700 km de fibre optique, est confiée à l'entreprise Armor Connectic, détenue par Eiffage et SFR. Une délégation de service public (DSP), d'une durée de 20 ans, est signée entre la société et le Département qui verse, en outre, une subvention de 16,8 M€. Quelques mois plus tard, en déplacement à Mûr-de-Bretagne, le président Claudy Lebreton (PS) n'hésite pas à parler d'un chantier qui doit permettre « aux Côtes-d'Armor de vivre dans leur siècle ». Las, huit ans plus tard, la promesse initiale s'est transformée en « un gouffre pour les finances publiques », dixit son successeur Alain Cadec (LR).
Un rapport accablant
Celui-ci vient de rendre public un rapport de la chambre régionale des comptes. Sur une quarantaine de pages, la juridiction décrit un projet à la viabilité économique « compromise » (8,9 M€ de pertes cumulées) et une situation financière sans possibilité de rééquilibrage à l'avenir. Le risque financier pour le Département est estimé à 22,5 M€ en cas de défaillance d'Armor Connectic. Comment la situation a-t-elle pu à ce point déraper ? Les magistrats de la chambre stigmatisent d'abord un plan d'affaires « trop ambitieux » : 193,4 M€ de recettes attendues jusqu'en 2028. Mais aussi l'échec de la commercialisation de la technologie sans fil Wimax - qui permet, grâce à des antennes, d'amener le haut débit dans les foyers les plus reculés, mais sans accès à l'offre triple play (internet, télévision, téléphone). Autres points soulevés, l'absence de concertation avec les autres collectivités et le manque de suivi de l'activité du délégataire. Dernier élément, le projet (concurrent) porté par la Région - à travers le syndicat mixte Megalis - qui vise à apporter la fibre optique dans tous les foyers bretons à l'horizon 2030, via le réseau d'Orange (lire ci-contre).
Un loupé gigantesque
« La technologie est en évolution perpétuelle. Lorsque les décisions ont été prises, personne ne pouvait savoir quelle serait la situation aujourd'hui », énonce Philippe Lécrivain, missionné par Eiffage pour gérer le dossier. Lui aussi dresse un constat d'échec : « La société n'arrive pas à amortir ses investissements. Depuis quatre ans, nous avertissons le conseil général du déséquilibre de la DSP. Nous avons essayé de trouver des solutions. En vain. Continuer, ce serait aller dans le mur ». Pourfendeur depuis l'origine de l'opération, le député (LR) Marc Le Fur dénonce, lui, « le scandale des 20 dernières années dans les Côtes-d'Armor. Il s'agit d'un loupé technologique et financier gigantesque. La majorité de l'époque n'a pas travaillé son dossier. Et ils ont voulu faire sans Orange - parce qu'il y avait des comptes à régler - et sans partenaires (Région et intercommunalités) ».
Eiffage réclame 20 millions d'euros
En charge du dossier au sein de l'équipe Cadec, Eugène Caro renchérit : « Nos prédécesseurs se sont obstinés ». Le conseiller départemental délégué au numérique va même jusqu'à faire un parallèle avec les prêts toxiques. « Le montant de la facture finale pourrait être dramatique ». Car pour stopper prématurément la DSP, Eiffage (actionnaire à 81 % d'Armor Connectic) réclame 20 M€. Un montant qui s'ajoute aux 16,8 M€ versés en 2008. La négociation vient tout juste de démarrer mais Étienne Caro prévient déjà : « Nous ne sommes pas en position de force ». Et une fois cette situation réglée, tout ne sera pas résolu. Car le Département se retrouvera propriétaire du fameux réseau (qui compte aujourd'hui 26.000 abonnés). Interviendra alors une inévitable question : qu'en faire ? Là encore, la réponse n'est pas synonyme de bonne nouvelle. Les acquéreurs potentiels ne se bousculent pas et la vente pourrait même faire perdre de l'argent au Département. Car une fois la transaction effectuée, il faudra rembourser 6 M€ de TVA à l'État...
© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/bretagne/internet-un-fiasco-a-plus-de-30-meur-03-08-2016-11169052.php#JgyTP4mC5TvfxSSr.99
Orange pose une antenne sans prévenir à Larmor Plage !
Ouest France du 3 août 2016
Déjà en conflit avec l’agglo lorientaise sur la convention d’occupation du domaine public, Orange a fait installer une antenne mobile sans avertir le maire.
Depuis 2012, les émetteurs de trois opérateurs téléphoniques (SFR, Bouygues et Orange) coiffent le château d’eau de Larmor-Plage, près de Lorient. En juillet 2015, après avoir constaté l’apparition de fissures, Lorient Agglomération a décidé de restaurer le dôme endommagé. Pour cela, la collectivité a demandé aux opérateurs de déplacer leurs équipements. Après le refus d’Orange, l’agglomération avait obtenu du tribunal administratif qu’il impose à l’opérateur d’enlever ses antennes. En parallèle, Orange refuse toujours de s’acquitter des 10 000 € de redevance annuelle votée par la collectivité. L’objet de ce recours est toujours en cours devant le tribunal administratif.
Le maire n’était pas au courant
Mais dès le 9 mai, une antenne a été installée. « C’est une antenne mobile qui a pour vocation de palier le pic de trafic pendant les périodes estivales ou les événements ponctuels. Dans le cas présent, l’évacuation de l’antenne du château d’eau », explique Michel Drzewiecki, le directeur de la communication Orange Ouest. Seulement, cette installation est intervenue sans en informer la mairie de Larmor. « Je n’ai jamais été prévenu. Le montage de cette antenne est intervenu de manière un peu cavalière, regrette Victor Tonnerre, le maire de Larmor. J’ai écrit pour savoir avec quelles autorisations elle avait été faite. J’attends un complément d’information demain. » La compagnie de téléphonie avance son bon droit : « Cette antenne a été mise en anticipation de la décision du tribunal administratif pour assurer une qualité de réseau pour nos clients. Elle mesure moins de 13 mètres. Or, pour ce genre d’installation, nous n’avons pas besoin d’autorisation de la mairie. C’est un accord avec un particulier, à qui nous payons un loyer de 300 € par mois. » Orange assure également être à la recherche d’un autre lieu pour « installer ses antennes, afin de trouver une solution pérenne » .
Clément PELTIER.
Le marché français des tower companies en pleine mutation
Les Echos du 1er août 2016
Pour faire face à l'accroissement du trafic data sur les réseaux télécoms, les opérateurs ont besoin de fréquences mais aussi de nouveaux sites pour poser leurs antennes. - Photo TDF
Les transactions se multiplient dans le secteur des infrastructures réseaux, tiré par les besoins croissants des télécoms.
Le marché des infrastructures réseaux n'a jamais été aussi animé. Les transactions se multiplient depuis quelques mois. Dernière en date, l'annonce il y a quelques jours de la mise en vente de FPS Towers par le fonds Antin Infrastructure Partners. FPS, c'est la « tower company » qui monte en France. La société, spécialisée dans l'hébergement d'équipements télécoms pour les opérateurs, a été créée fin 2012, après le rachat des pylônes de Bouygues Telecom. Elle exploite 2.500 pylônes et 20.000 toits terrasses, qu'elle met à disposition des opérateurs. L'entreprise emploie 90 salariés et affiche une croissance d'environ 40 % par an. Son chiffre d'affaires devrait s'élever à 70 millions d'euros en 2016, pour un Ebitda (excédent brut d'exploitation) de 45 millions.
La décision d'Antin a surpris les observateurs. « Revendre après seulement trois ans et demi, c'est un peu court pour un fonds d'infrastructures », remarque un bon connaisseur du secteur. Mais FPS était l'un des derniers investissements réalisés par Antin dans un fonds ouvert dès 2010. Surtout, le moment semble propice pour revendre à un bon prix ce type d'actif. Valorisé un peu plus de 200 millions d'euros lors de sa création, la société pourrait aujourd'hui être cédée pour un peu plus de 900 millions. « Il y a beaucoup de demandes pour les actifs d'infrastructures actuellement », confirme Frédéric Zimer, le PDG de FPS, qui pourrait garder son poste à l'issue de la vente. « C'est un business assez sécurisé, avec des contrats à long terme. Et le marché est plus séduisant qu'il y a quelques années », poursuit-il.
« Les opérateurs vont avoir besoin d'investir »
Le boom des smartphones et de l'Internet mobile a causé un accroissement important du trafic data sur les réseaux télécoms. Pour y faire face, les opérateurs ont besoin de fréquences mais aussi de nouveaux sites pour poser leurs antennes. « Il y a une période de densification des réseaux importante qui s'ouvre. Les opérateurs vont avoir besoin d'investir davantage », estime-t-on chez TDF, qui réalise une part croissante de son activité dans les télécoms. Mais plutôt que déployer leurs propres pylônes, les telcos auraient désormais tendance à passer par les infrastructures des « towerco ». « Les opérateurs n'ont plus assez d'argent pour investir seuls. C'est ce qui contribue aussi au développement de notre activité », explique Frédéric Zimer. Dans ce contexte, l'échec de la fusion entre Orange et Bouygues Telecom est une aubaine pour FPS et les autres, car cela fait potentiellement plus de sites à exploiter, même si SFR et Bouygues sont en train de mutualiser une partie de leur réseau.
L'intérêt pour ce marché s'est vu lors du rachat de TDF, fin 2014, où 200 fonds avaient été approchés. C'est un consortium emmené par le canadien Brookfield qui l'avait emporté pour 3,6 milliards d'euros. Outre les fonds, les industriels étrangers commencent à s'y intéresser. L'espagnol Cellnex a mis la main au début du mois sur 230 pylônes de Bouygues Telecom pour 80 millions d'euros. Il s'était aussi positionné sur le dossier Itas, en cours de rachat par TDF. Il pourrait, enfin, faire une offre pour FPS. « Il faut une taille critique pour peser sur ce marché, quelques centaines de pylônes ne suffisent pas », justifie un expert.
Des « towerco » américaines (SBA, American Tower) pourraient jeter un oeil sur le dossier. Les grands fonds d'infrastructures seront évidemment intéressés. Tout comme TDF. Le groupe est certes leader sur le marché. Un rapprochement serait compliqué, avec beaucoup de remèdes concurrentiels à la clef. « Cela s'inscrirait dans le cadre d'une concentration horizontale. Mais il y en a eu d'autres. Tout est possible », veut croire un porte-parole.
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