14/03/2016
Un "étrange débat" en breton au sein d'une ville 5 arobases !
Un leader local du Front national exprime ses convictions politiques "en breton"...
L'unité d'un Conseil et d'une nation veut que l'on parle la même langue pour débattre !
La "traduction simultanée" était absente au Conseil, équipé de vidéoprojecteur et de tablettes !
Drôle d'échange totalement incompréhensible entre deux membres, conseillers ! Silence donc radio d'une assemblée muette et respectueuse.
Le rappel à l'ordre du Maire (un débat exceptionnel !) est "en-dessous" des attentes !
Conseil municipal de Vannes, on cause breton !
Télégramme du 14 mars 2016
Patrick Mahé a répondu en breton à Benoît Ranc, élu bretonnant du Front national.
Le bordereau sur le projet de convention entre Vannes et l'Office public de la langue bretonne a donné lieu, lors du conseil municipal de vendredi, à une passe d'armes en breton entre l'élu FN Benoît Ranc et Patrick Mahé.
Parlera-t-on breton au conseil municipal ? « Il faut quand même que ça reste exceptionnel », a dit le maire, David Robo (Les Républicains), convaincu, toutefois, « qu'il faut défendre la langue corps et âme ». Il est vrai que la séance, vendredi soir, commençait à s'éterniser des suites, notamment, de la discussion budgétaire (Le Télégramme de samedi). Les dernières questions allaient alors être vite votées ? C'était compter sans une intervention d'un élu du Front national, Benoît Ranc, qui s'est exprimé longuement en breton à l'occasion d'un bordereau portant sur le projet de convention entre Vannes et l'Office public de la langue bretonne. Non pour s'y opposer : la Ville va verser 4.000 € à l'Office pour bénéficier de ses conseils sur la manière de promouvoir le breton dans la vie publique. Benoît Ranc est aussi enseignant en breton. Mais pour regretter que le bordereau n'ait pas été formulé de manière bilingue. Et comme le sujet était présenté par Patrick Mahé O'Chinal, ce dernier a répondu, à la surprise générale, sur le même registre. Le conseil ignorait que l'ancien rédacteur en chef de Paris Match, aux ascendances irlandaises et en retraite dans sa ville natale, s'exprime des plus correctement dans la langue du Barzaz Breiz avec de surcroît le chuintement du parler vannetais. « Pas d'inquiétude, a-t-il dit en traduisant son propos. Le breton sera défendu à Vannes ».
Un voeu contesté Le conseil a viré par la suite à l'escarmouche en langue de Molière. L'une était attendue puisqu'il s'agissait du déplacement des conteneurs enterrés de la place Gambetta qui a agité le Front national en début de semaine. Bertrand Iragne a dit que la ville n'était pas autorisée à commencer les travaux faute de délibération précise du conseil. François Ars, adjoint à l'espace public, a démontré le contraire. En toute fin de réunion, c'est un voeu de soutien à l'agriculture bretonne qui a provoqué une intervention acérée du Vert Christian Le Moigne. « Il ne s'agit pas d'un soutien à l'agriculture mais à une agriculture », a-t-il dénoncé en critiquant productivisme et production. « Les agriculteurs ont évolué, bien plus que les militants écologistes comme vous », a rétorqué David Robo. La gauche Alternance a voté contre le voeu. Une question a fait l'unanimité : le projet de création de résidence-services pour seniors dans l'ancienne caserne Nazareth. Nicolas Le Quintrec a demandé que « le cloître soit valorisé et ouvert à tous ». Ouvert à tous, ce sera difficile, a indiqué David Robo. « Mais il sera visible du domaine public ». Par ailleurs, à une question de Simon Uzenat sur le déménagement du musée de la Cohue, le maire a répondu que rien n'est décidé. « On continue à travailler ».
© Le Télégramme
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