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27/01/2016

Deux professions, un gâchis humain fort coûteux !

Le "système libéral" doit permettre à chaque agent économique de "vivre dignement" !

Agriculteurs dans la détresse.jpg

Le monde médical est plongé depuis la dernière guerre dans le "congélateur crypto-administratif" de la déraison. Un métier d'homme (ou de femme) transformé peu à peu en "girouette de formulaire"... qui ne peut avoir comme horizon, que le paiement (au tiers !) accompli ! au diable, la maladie, le "quota" sacré de la prescription doit être "encadré"...

Un métier "foutu", abandonné par la plupart des jeunes...reste encore un peuple de "vieux" en rémission !

L'agriculteur ressent les mêmes pressions...au diable le métier, mesurons les phosphates à la cuiller à café, les rejets "naturels" au trébuchet des "Verts"...L'homme qui se lève tôt, croule le soir sous les formulaires et les taxes...Sans femme, au "taf" à l'extérieur, la vie de la moitié des fermes d'aujourd'hui aurait disparu !

Deux professions, qui travaillent beaucoup, qui aiment leur métier, mais qui sont aujourd'hui obligées de "tendre la main" pour survivre !


L'hiver amer des agriculteurs bretons

Les Echos du 27 janvier 2016

Stanislas Du Guerny

Agriculteurs dans la détresse.jpg

A Guingamp notamment, les agriculteurs occupent des ronds-points, bloquent la circulation et crient une nouvelle fois leur détresse.

Le ras-le-bol des éleveurs et producteurs de lait enflamme à nouveau les campagnes bretonnes. Malgré les aides débloquées l'été dernier par le gouvernement, une partie d'entre eux est au bord de la faillite et peine à voir une sortie de crise.

Après un été de fièvre, ils s'étaient faits plutôt discrets depuis le mois de septembre et ces longues files de tracteurs convergeant vers Paris. Mais, depuis quelques jours, le ras-le-bol des agriculteurs enflamme à nouveau les campagnes bretonnes. Eleveurs de porcs et producteurs laitiers en tête, ils multiplient les actions coups-de-poing, brûlant pneus, palettes et gravats en espérant être entendus des pouvoirs publics, qui paraissent bien démunis face à l'ampleur du marasme. A Saint-Brieuc, Guingamp, Rennes, Saint-Malo, Vannes, Lorient… les agriculteurs occupent avec leurs tracteurs des ronds-points, bloquent la circulation routière et crient une nouvelle fois leur détresse. « C'est le seul moyen pour nous de faire prendre conscience aux citoyens qu'on est au bout du rouleau », entend-on dans les cortèges. Et Franck Guéhennec, président du syndicat agricole FDSEA du Morbihan, l'annonce par avance : « La mobilisation est partie pour durer. » Pour l'heure, les préfets jouent la fermeté tout en évitant soigneusement les affrontements avec les éleveurs, conscients que la situation peut à tout moment dégénérer. Chassés d'un site par les forces de l'ordre, les cortèges se reconstituent aussitôt quelques kilomètres plus loin, en ciblant de préférence les principaux axes routiers de la région.

300 éleveurs en redressement judiciaire ou en liquidation

Les ingrédients de ce cocktail hautement inflammable n'ont pas changé depuis l'été : les cours sont au plus bas, les aides publiques sont « une misère », se désole David Louzaouen. Agé de trente ans, ce jeune producteur de porcs installé depuis des années à Plouzané, près de Brest, résume la situation à sa façon : « Je suis fier d'être éleveur, mais trop c'est trop, on ne gagne pas d'argent depuis 2008. Aujourd'hui, les gens sont résignés et n'ont plus vraiment la force de se battre, chacun est aux aguets et espère une bonne nouvelle », qui ne vient pas. Le ministère de l'Agriculture a fait ses comptes, 35.500 agriculteurs sont dans une situation financière très tendue, plus de 10 % de la profession est au bord de la faillite. Les plus touchés sont les éleveurs. 300 d'entre eux sont d'ores et déjà en procédure de redressement judiciaire ou de liquidation. En production laitière, un tiers des exploitations risque de disparaître d'ici à 2020. « Il y a le feu à la ferme France », a récemment déclaré Xavier Beulin, le président de la FNSEA, et ce malgré les 180 millions d'euros d'aides d'urgence débloqués par les pouvoirs publics l'été dernier.

L'ambiance est pesante cet hiver, partout dans la campagne bretonne, qui concentre la moitié de la production porcine de l'Hexagone et une bonne part des productions laitières. Quelle que soit la nature des élevages, c'est le même discours de morosité. « Combien de nos exploitations ne passeront pas l'année, s'interrogent les producteurs, le gouvernement a-t-il vraiment l'intention de maintenir l'agriculture ? » Christian Colas, installé avec son frère Hervé dans la petite commune de Saint-Aaron, dans les Côtes-d'Armor, croise les doigts. « Nos bâtiments d'élevage sont amortis, nous n'avons pas investi au cours des dernières années. On a une capacité de résistance, mais on n'est pas loin du bout, nous perdons tous les mois de l'argent. » Agé de cinquante-trois ans, Christian Colas n'est pas le plus à plaindre. Ses enfants sont élevés. Les boulons ont été serrés à temps, le personnel réduit au minimum et les aliments du bétail sont pour l'essentiel fabriqués à la ferme, afin de réduire le prix de revient des 250 truies. Christian Colas est syndiqué à la Coordination rurale, mais il ne participe pas aux réunions, « la surcharge de travail est trop forte ». Chacune de ses journées est un combat pour un revenu quasiment nul, heureusement compensé par l'emploi extérieur de sa femme.

« Nous avons payé les erreurs des générations précédentes »

De son côté, Fabien Laisné, installé dans la ferme familiale de Pluduno (Côtes-d'Armor), a tenté de médiatiser son ras-le-bol en démarrant une grève de la faim en mars dernier pour obtenir une entrevue avec le Premier ministre, Manuel Valls, lors de sa venue en Bretagne. Peine perdue, le cortège a évité le gréviste de la faim, qui a ensuite participé au grand rassemblement des 1.000 tracteurs place de la Nation, en septembre à Paris. « Le retour a été une très grande déception. On n'a rien obtenu de concret de la part du gouvernement. » L'amertume est d'autant plus grande que la profession a le sentiment d'avoir fourni des efforts en investissant beaucoup dans la protection de l'environnement, le bien-être animal, le traitement des effluents à la ferme. « Nous aurions dû répercuter le prix de ces travaux indispensables auprès des abattoirs, regrette Fabien Laisné. Nous avons payé au prix fort les erreurs des générations précédentes, qui produisaient sans se soucier de l'environnement. C'est désormais en bonne voie puisque la moitié des bassins versants de Bretagne ont retrouvé une qualité de l'eau conforme aux normes européennes. »

Les comptes en banque sont vides, les outils de travail se dégradent. Militant au syndicat des Jeunes Agriculteurs, David Louzaouen se désole tous les jours un peu plus de constater le mauvais état d'une partie de ses bâtiments. Dans la plupart des fermes, c'est à peu près le même spectacle. Si elles sont aux normes, les porcheries sont anciennes, la consommation énergétique y est très importante. Les chambres d'agriculture réclament à cor et à cri des modernisations, mais les éleveurs n'en ont pas les moyens. « Mon découvert bancaire est aux taquets, sans un changement de politique on n'y arrivera pas », prévient David Louzaouen, à la tête d'un élevage de 350 truies qui dégage un chiffre d'affaires annuel de 700.000 euros. « On nous propose des aides publiques pour supporter nos dettes sociales, mais ce n'est pas du tout ce que l'on réclame, surtout qu'elles sont très loin de pouvoir résoudre nos problèmes. » La Mutualité sociale agricole s'inquiétait à l'automne de ne pas voir affluer plus de demandes d'aides. « On s'attendait à plus de dossiers », reconnaît Fabienne Lagoeyte, la directrice adjointe de cette caisse de la MSA. « C'est normal, rétorquent les éleveurs, les aides sont en moyenne de 2.000 à 3.000 euros par exploitation et réclament un tas de paperasse. Beaucoup d'entre nous préfèrent s'abstenir. » La profession le dit à qui veut l'entendre, elle souhaite « tout simplement vivre de son métier et refuse de faire l'aumône ».

Chez les spécialistes des bovins et vaches laitières, la crise gronde également partout, car le prix du lait ne cesse de baisser depuis la fin des quotas en mars 2015. Il dépasse à peine les 300 euros les 1.000 litres quand la rentabilité oscille entre 320 et 340 euros. Rares sont les producteurs qui acceptent de confier leurs difficultés, qui se traduisent souvent par des pertes abyssales. Mais ont-ils tous fait le bon choix ? Ceux qui s'en sortent le mieux ont opté pour le bio, comme Laurence et Erwan Le Roux. Installés dans la commune de Rosnoën (Finistère), ils dirigent l'EARL Coteau des Abers, une ferme de 75 vaches laitières et 10 nourricières. Depuis 2012, le couple élève uniquement des animaux bio. « Le lait produit est vendu 500 euros les 1.000 litres », indique Erwan Le Roux. On est très loin des prix payés aux producteurs conventionnels… « Nos vaches sont uniquement nourries à l'herbe et passent la plupart de l'année dans les prés. » « Notre exploitation est rentable », vante le couple, mais tous les producteurs ne pourront pas faire du bio, dont les ventes en France représentent à peine 5 % de la consommation des ménages.

Les éleveurs réclament depuis des mois des réformes structurelles. David Louzaouen a pu parler plusieurs fois au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, au cours de ses récents déplacements en Bretagne. « Qu'il allège nos contraintes et oblige les industriels à mentionner l'origine de la viande sur les produits transformés ! Jusqu'à présent, le ministre a dit niet, considérant que ce n'était pas conforme aux textes européens en vigueur. » Il faut dire qu'en face, les charcutiers industriels et les transformateurs étrangers exercent un lobbying actif à Bruxelles : les premiers parce qu'ils s'approvisionnent beaucoup à l'international, les seconds car ils arrosent la France de leurs viandes. La Fédération des industries charcutières - FICT - vient d'ailleurs de claquer la porte de l'Interprofession nationale porcine (Inaporc) considérant que les producteurs doivent aller vers plus de qualité.

Le prix de vente du porc est retombé autour de 1 euro le kilo

Le ministre a bien essayé en juillet dernier de fixer un prix plancher de 1,40 euro le kilo de viande en vif au Marché du porc breton à Plérin, sachant que c'est le seuil de rentabilité de la plupart des professionnels du secteur. Peine perdue. Tout a volé en éclats en août quand les deux importants opérateurs Bigard et Cooperl Arc Atlantique ont refusé d'appliquer ce tarif, qu'ils jugeaient impossible à tenir compte tenu de la très forte concurrence des producteurs allemands, espagnols et danois. Le prix de vente du kilo de cochon est donc retombé autour de 1 euro le kilo. Dans ces conditions, la sortie du tunnel n'est pas en vue. Pour Guillaume Roué, le président de l'Inaporc, un postulat s'impose : « Conserver des modèles d'exploitation à capitaux familiaux. Ce modèle doit être partagé par tous et protégé. » Oui, mais par qui et avec quels financements ? Bien peu d'experts ont aujourd'hui la solution. Un rapprochement des groupements porcins est évoqué pour gagner en productivité. Ils sont aujourd'hui une dizaine, le projet consiste à n'en garder que deux. Le Conseil régional de Bretagne, à la tête duquel le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a été réélu en décembre haut la main, rassemble le 28 janvier à la préfecture de Rennes les acteurs de la filière pour tenter de trouver une issue. Une énième réunion qui laisse les agriculteurs dubitatifs. Ne sachant plus à quel saint se vouer, beaucoup d'entre eux ont voté Front national au dernier scrutin régional de décembre. Avec 19,8 % des suffrages exprimés en Bretagne, le parti d'extrême droite se renforce dans les territoires ruraux, là où la démocratie chrétienne était hier largement en tête.

Les points à retenir

Cours du lait et de la viande porcine au plus bas, exploitations au bord de l'asphyxie financière... Dans la campagne bretonne, les ingrédients d'un cocktail hautement inflammable n'ont pas changé depuis l'été. Depuis une semaine, les agriculteurs multiplient les actions coups-de-poing, en espérant être entendus des pouvoirs publics. Les difficultés des éleveurs et producteurs locaux alimentent le vote Front national, qui a recueilli 19,8 % des suffrages lors des élections régionales de décembre.

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20160127/lec1_enquete/021496265614-lhiver-amer-des-agriculteurs-bretons-1195434.php?3D2xjtLwfjSAmqLX.99

 

Le traitement de choc de l’ordre des médecins

Le Figaro du 27 janvier 2016

Guillaume Guichard

Système de santé, la nouvelle ordonnance.jpg

Bassin de proximité, aide administrative, numerus clausus : le livre blanc de la profession pose les bases d’une réforme ambitieuse.

Après le diagnostic, l’ordonnance. L’ordre des médecins a ausculté durant plusieurs mois ses troupes dans toute la France. Sur les 35 000 praticiens interrogés, 82 % estiment que le système de soins s’est détérioré ces dix dernières années, annonçait l’institution avant Noël (voir nos éditions du 17 décembre). Mardi, elle a présenté en réponse dans un livre blanc sa réforme rêvée du système de soins.

« Depuis trois décennies, le sys­tème a été hyperadministré et nous dressons aujourd’hui un constat d’échec », déplore le président du Conseil, le docteur Patrick Bouet. La complexité commence au plus près des patients, sur les territoires. « Aujourd’hui coexistent les communautés de territoire qui mettent en réseau certains médecins, les groupements hospitaliers de territoire instaurés par la loi santé de Marisol Touraine et qui laissent de côté les libéraux, les schémas des permanences de soins pour les gardes de nuit et les urgences, dénombre Patrick Romestaing, en charge de la santé publique à l’Ordre. Pire, ces structures ne communiquent pas entre elles. »

Pour l’Ordre, il faut donc remplacer ce millefeuille par un unique « bassin de proximité ». Les médecins de terrain s’organiseraient pour prendre en charge la population, en lien avec des spécialistes comme les radiologues, et des petites structures publiques ou privées. Ils seraient en relation avec un hôpital ou une clinique dotés d’un bloc opératoire perfectionné et d’un service d’urgences. Concrètement, précise l’instance, « cette nouvelle approche doit aussi permettre d’éviter les hospitalisations superflues, les prolongations inutiles d’hospitalisation et les réhospitalisations par défaut d’organisation » à la sortie de l’hôpital.

La complexité administrative a pour autre conséquence, d’après l’enquête de l’ordre des médecins, d’empêcher les praticiens de soigner. « Les médecins sont embolisés par les tâches administratives, ce qui raréfie les disponibilités médi­cales », dénonce Patrick Bouet. Il prescrit de réduire les tâches administratives des praticiens hospitaliers et de mettre en place une « aide administrative » pour les professionnels libéraux. Une proposition qui n’est pas sans rappeler le « forfait structure » réclamé par les syndicats pour financer l’embauche d’une secrétaire médicale. Demande que les organisations représentatives espèrent d’ailleurs bien faire aboutir lors des négociations avec l’Assurance-maladie sur leur rémunération qui s’ouvriront mi-février ou début mars.

Simplifier et s’adapter au terrain : l’Ordre applique également ce double impératif à l’enseignement de la médecine. L’instance veut d’abord « régionaliser » le fameux numerus clausus afin de réguler le nombre de médecins formés en fonction des besoins des territoires. La ministre de la Santé a déjà annoncé, en décembre, des hausses régionalisées du numerus clausus dans le cadre de son deuxième plan de lutte contre les déserts médicaux. Dans la même logique, l’instance propose de régionaliser l’examen classant national (ECN). Cette épreuve permet aux étudiants, en fonction de leur rang de sortie, de faire leur choix de spécialité après la ­cinquième année. L’adapter aux territoires permettrait, d’après l’Ordre, « de former les médecins dont les territoires ont besoin, plutôt que les internes dont ont besoin les centres hospitaliers ». Cette proposition pourrait toutefois faire grincer des dents chez les internes en restreignant leur choix.

En publiant son livre blanc, l’Ordre entend, certes, peser avant la grande conférence de santé du 11 février organisée à Matignon. Il fait aussi entendre sa voix à quelques semaines des négociations cruciales sur les rémunérations entre l’Assurance-maladie et les médecins libéraux. Mais l’Ordre regarde au-delà. Selon Patrick Bouet, qui ne croit guère aux effets de la loi santé, la future majorité sortie des urnes en 2017 devra lancer une réforme ambitieuse en 2018. Il s’agit donc d’irriguer la réflexion des équipes des candidats aux primaires, à droite voire à gauche , et à la présidentielle.

 

 

 

Commentaires

quand on voit le patrimoine immobiler de certains méedecins, onne les plaint pas trop

Écrit par : jean | 29/01/2016

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