Les Secrets de Saint Pierre

Voeux à Auray, des projets... mais dans l'austérité

Télégramme du 11 janvier 2016

 

Jean Dumoulin a présenté, pour la deuxième fois, ses voeux à la population.

Samedi soir, le maire Jean Dumoulin a adressé ses voeux à la population pour l'année qui s'ouvre. Un exercice plutôt bien maîtrisé, après un premier grand oral qui avait été relégué l'an passé au second plan, en raison du contexte de l'attaque de Charlie Hebdo... La teneur en était néanmoins la même : l'heure est à l'austérité, ce qui n'empêche pas les projets.

L'exercice n'est pas toujours facile. Il faut trouver le point d'équilibre entre rétrospective et projections, entre bilan et promesses, le tout accompagné de voeux qu'on voudrait chaleureux, mais qui ne peuvent faire oublier que les temps qui viennent seront durs, inévitablement durs. Le maire, Jean Dumoulin, semble pourtant avoir trouvé la bonne formule pour son deuxième grand oral face aux élus, aux membres d'associations, aux représentants de la sécurité ou encore aux personnels... Ces derniers pourtant encore bouleversés par les récentes décisions sur leur temps de travail. Avant de se lancer, Jean Dumoulin est rapidement revenu sur 2015, « une année pas comme les autres ». « Il nous faut apprécier, entretenir et transmettre à nos enfants et notre entourage les valeurs citoyennes que ces événements nous ont rappelées », a-t-il déclaré, en référence aux actes terroristes.

Un budget de plus en plus serré

Cette année encore, il faudra également cogiter pour trouver des solutions afin de faire plus (ou au moins autant) avec la baisse annoncée des dotations de l'État. Car le budget 2016 ne sera pas plus souple que son prédécesseur. Et les prochains seront du même tonneau... La baisse des dotations de l'État se chiffre ainsi à 900.000 € de moins en quatre ans et le budget des Tap (Temps d'activités périscolaires) s'élève à 200.000 € par an. S'ajoute à cela la mise aux normes des établissements recevant du public (220.000 € par an) mais aussi « la revalorisation du salaire des agents catégorie C (60.000 € par an) et l'incidence de l'accord salarial de la fonction publique qui vient d'être signé pour 2017-2020. (400.000 € par an à partir de 2017) », comme détaillé par Jean Dumoulin pour expliquer, « par rapport à 2013, budget de référence », ce qui va représenter en 2016 « moins 1,1 M€ et en 2017 : moins 1,7 M€... Cela signifie que sur les trois années 2014, 2015 et 2016 nous devons réduire nos dépenses de fonctionnement de 1,1 M€ sur 15 M€, soit une baisse de 7,3 %. C'est considérable ! Et pour 2017, il nous faudra encore trouver 600.000 € d'économie, soit 4 % supplémentaires ».

"" frameborder="0" marginwidth="0" marginheight="0" scrolling="no" style="border: 0px; border-image: none; vertical-align: bottom;" Alors, afin de maintenir « le niveau des investissements et ne pas augmenter les impôts », l'équipe municipale devra actionner deux « leviers possibles : la réduction de nos dépenses et l'augmentation de l'assiette de l'impôt par un accroissement de la population généré par l'attractivité et le dynamisme de notre ville ». À travers cette démonstration, Jean Dumoulin a également tenu à revenir sur l'aménagement du temps de travail des agents municipaux qui a provoqué une levée de boucliers à la fin de l'année : « La gestion de la masse salariale, qui représente à elle seule 9 M€ sur les 15 M€ de notre budget global de fonctionnement, soit 60 %, doit être fine et rigoureuse ». L'heure n'était pas non plus aux apitoiements. « Pour autant, il nous faut gérer et dynamiser notre belle ville d'Auray pour les raisons que je viens d'invoquer ».

La Fabrique du Loch avant le printemps

Au rayon des nouveautés, Auray va donc accueillir son Fab lab (laboratoire de fabrication). Un projet qui ne sera pas donc resté un voeu pieux du maire puisque les cinq entrepreneurs alréens qui ont pris pied à bord semblent bien décider à larguer les amarres dans quelques mois : Patrick Jullien, préparateur de bateaux ; Valérie Jullien, skipper ; Benjamin Muyl, architecte naval (absent samedi) ; Arnaud Schweitzer, chef de projet en matériaux composites ; et Stéphanie Fiévé, architecte, ont présenté le futur Fab lab du pays d'Auray au public. Le projet s'est lancé en juin dernier. « Nous avons visité ensemble le Fab lab de Brest puis celui de Nantes », a révélé Jean Dumoulin. « Depuis, votre projet a muri. Vous avez créé votre association en avril 2015, que vous avez baptisé : " La Fabrique du Loch " et qui est déjà soutenue par plusieurs entreprises mécènes ». Laboratoire de fabrication d'objets, parc mutualisé de machines à commande numérique (imprimante 3D, découpe laser...), lieu de partage de connaissances intergénérationnel, mais aussi lieu d'apprentissage, décomplexé, sans hiérarchie où l'on peut apprendre en faisant soi-même grâce aux autres, le Fab lab s'ouvrira à tous et devrait s'ouvrir au printemps. De quoi réjouir le maire : « C'est aussi un accélérateur d'innovation : certaines jeunes pousses donneront naissance obligatoirement à des start-up. Il est démontré qu'un Fab lab est incubateur en moyenne de deux entreprises par an. Des liens évidents seront à créer entre ce Fab lab et l'écloserie numérique qui va voir le jour à Plouharnel ».

En complément

Travaux. L'embellissement du centre-ville

2016 sera une année de travaux. Auray va s'embellir et améliorer son attractivité. La mue a déjà commencé en 2015 avec le lifting de l'Hôtel de ville, qui a retrouvé ses couleurs d'origine. Une opération « éclat de jeunesse » détaillée par le maire : « Le ravalement des trois façades principales, avec un petit souci sur le niveau du rez-de-chaussée, qui sera corrigé prochainement ; la restauration des fenêtres dans le bleu-gris d'origine ; la peinture des garde-corps dans une teinte foncée ; la porte d'entrée principale (qui) a été remplacée par une porte automatique coulissante à deux vantaux ». L'Hôtel de ville a été construit en 1782. Sa façade principale, les toitures et le beffroi sont inscrits à l'inventaire des monuments historiques. Il faut également rappeler que l'accueil, qui était à l'étage, a été transféré au rez-de-chaussée et que les escaliers ont été refaits en bois de chêne. Coût total : 360.000 €. Autre grand projet : l'embellissement du centre-ville, ce qui comprend la refonte de la place de la République et de la place Gabriel-Deshayes, le plan de circulation de la ville, le fléchage et les modes de stationnement.

Donner la priorité aux piétons

« Au-delà du souhait d'embellir notre centre-ville, nous nous sommes fixé cinq objectifs dans la conduite de ce projet : ne pas interdire l'accès des voitures ; limiter leur vitesse en diminuant la largeur des chaussées ; augmenter en conséquence la largeur des trottoirs ; limiter à deux centimètre le dénivelé entre trottoirs et chaussées pour faciliter les déplacements, notamment pour les personnes à mobilité réduite ; et enfin, bien matérialiser la chaussée par des pavés différenciés par leur type ». Quelques places de parking devant l'Hôtel de ville devraient être supprimées. L'étude est terminée. Les appels d'offres vont être lancés en février. Les travaux vont commencer cette année, en huit tranches sur des périodes de trois mois (maximum) pour chacune d'entre elles. Les travaux seront stoppés pendant la période d'été et les fêtes de Noël. D'autres travaux seront également lancés cette année, sur lesquels nous reviendrons dans une prochaine édition.

Les chiffres en 2016. Auray dépasse les 13.000 habitants

La population Le nombre d'habitants a baissé de 2006 à 2009 : « Nous avons perdu 305 habitants, soit une baisse de 2.4 % sur trois ans. Par contre le nombre est en hausse de 2009 à 2013. Nous gagnons 644 habitants. Nous dépassons la barre des 13.000 ». Les logements En terme de logements autorisés, une croissance très forte a été enregistrée entre 2007 et 2011 (année record) pour faire passer le chiffre de 240 à 380. Un effondrement a été ensuite constaté en 2012 (60) et une remontée jusqu'à 210 en 2014, et 175 en 2015. « Nous allons stabiliser à 137 logements par an ». La proportion entre logement individuel et collectif reste stable : 10 % pour l'individuel et 90 % pour le collectif. Le foncier La superficie de la commune est de 691 hectares. 28 hectares sont disponibles. « C'est peu, il nous faut l'économiser et surtout bien l'utiliser ». Neuf hectares seront libérés pour le prochain PLU. La révision du PLU « Nous avions pris des engagements pour un développement urbain maîtrisé et durable ». Ce qui devrait se traduire par 1 % de croissance de la population par an, « soit 14.300 habitants à l'horizon 2028 et la construction de 137 logements par an ». Deux réunions publiques seront organisées pour présenter le 24 mars au petit théâtre et le 25 mars salle Marca.

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