07/01/2016
Le train sifflera trois fois...
Les investissements d'Etat et des Collectivités sociales, à contrecourant des évolutions sociétales ?
La mutation "rapide" de la société française vers le "numérique" (3 ans de retard sur les Etats Unis, quand même) pose la question fondamentale du choix de l'investissement (20 ans pour le dur, 5 ans pour l'informatique en droit comptable !).
A l'heure de la dématérialisation des opérations sociales et fiscales (Sécurité sociale, allocations familiales, impôts) a-t-on besoin aujourd'hui de construire dans chaque département (réforme régionale "non comprise" !) des cathédrales, pour des salariés, des petites mains, dont le travail devrait disparaître ?
Vannes est à cet égard le contre-exemple de la bêtise administrative, qui consiste à construire en banlieue, ce qui était déjà trop grand en Centre-ville... au point de confier les "petites tâches" du RSA à la Caisse d'allocations familiales.
La présence de "décideurs", non communaux, l'arrivée de "capitaux d'Etat", le jeu de la "spéculation immobilière" sur des prix différenciés au bout de 50 ans de construction faussent complètement les projets d'une ville dite de "Préfecture"...
La France "absurde" est à Vannes, pas à Las Vegas !
CPAM à Vannes, un grand chantier va démarrer
Télégramme du 4 janvier 2016
Gabriel Simon
Le futur siège de la Sécurité sociale à Laroiseau vu du parking jardin. (Image : Ferrier productions)
Les travaux du nouveau siège de la Sécurité sociale, à Laroiseau 2, devraient démarrer au début février. Les entreprises sont retenues. La construction de ce vaste ensemble de bureaux pour plus 600 personnes a pris plus de deux ans de retard. Le déménagement de la CPAM du centre-ville devrait être effectif en 2018.
C'est un très gros chantier qui va s'ouvrir dans la zone tertiaire de Laroiseau 2, rue Anita-Conti. « Le plus important du département l'an prochain », précise Emmanuel Herzog, directeur des ressources à la CPAM (Caisse primaire d'assurances maladies) et en charge du projet. L'enveloppe prévisionnelle de la construction du nouveau siège de la Caisse primaire est de 22 millions d'euros, 30 millions si l'on y ajoute l'achat des terrains. « Mais on sera sans doute en dessous », indique Emmanuel Herzog. La CPAM va profiter de la situation de guerre des prix en cours actuellement dans le bâtiment, même si le critère de prix ne compte que pour 50 points dans la note d'attribution des marchés. Les entreprises ont été jugées également sur leur valeur technique pour 35 points et sur des notions de sécurité et de développement durable pour quinze points.
Un retard de deux ans
Le marché a été réparti en seize lots et 97 offres ont été réceptionnées. Six lots ont été proposés en « procédure adaptée ouverte à la concurrence », une formule qui permet aux PME (petites et moyennes entreprises) d'avoir plus facilement accès à des chantiers de cette importance. Un appel d'offres classique plus contraignant a été choisi pour les dix autres lots. « Sur chacun des lots nous avons eu une offre inférieure aux estimations », indique Emmanuel Herzog. 90 % des entreprises soumissionnaires étaient bretonnes. Le poste au montant le plus élevé est celui du gros oeuvre.
L'ouverture de ce chantier aura tout de même été repoussée de plus de deux ans. « On a dû réécrire en partie le projet », précise Emmanuel Herzog.
"" frameborder="0" marginwidth="0" marginheight="0" scrolling="no" style="border: 0px; border-image: none; vertical-align: bottom;" Depuis le choix de l'architecte, Jacques Ferrier, en 2011, et les premiers coups de pioche qui devaient être donnés en 2013, la Sécurité sociale du Morbihan s'est vu confier, en effet, des responsabilités nationales. À savoir le traitement des dettes et créances internationales de l'État au sein du Centre national de remboursement des soins à l'étranger dont elle a pris la gestion en 2008. Le rôle de ce service : régler toutes les transactions financières découlant de prises en charge médicales dont ont bénéficié les Français hors des frontières et réciproquement des ressortissants de pays extérieurs en France.
Du coup, l'effectif de ce CNSE basé à Vannes est passé de 40 à 110 personnes. Il occupe actuellement trois étages de la tour de la CPAM boulevard de la Paix. « Nous avons dû refaire le plan intérieur de notre nouveau siège et de trouver une autre solution pour nos archives », informe Emmanuel Herzog.
Déménagement en 2018
Ce sont ainsi 650 personnes travaillent actuellement boulevard de la Paix qui vont migrer vers la zone de Laroiseau 2. Des services qui sont disséminés dans la ville, comme le centre de remboursement d'indemnités journalières de Bohalgo, ainsi qu'à Auray sont également appelés à rejoindre le nouveau siège. La surface des bureaux passera de 9 m² à 12 m², la norme fixée par l'État. Mais le restaurant d'entreprise n'existera plus. Un réfectoire est prévu avec portage de plateaux-repas et on songe à la mise en place d'une conciergerie d'entreprise dans l'idée de rendre divers services au personnel, par exemple la livraison de courses, l'envoi de vêtements au pressing. Le nouveau siège aura aussi sa salle de sports. « Dans les deux ans qui viennent nous allons travailler avec les salariés pour participer au projet », indique Emmanuel Herzog. Le calendrier des travaux est de 24 mois, ce qui fait une entrée dans les nouveaux locaux en février 2018.
En complément
La tour du bd de la Paix. Trop énergivore !
La CPAM ne pouvait-elle pas garder son siège actuel ? La tour du boulevard de la Paix date de 1973 et elle a beaucoup vieilli. « Nous avons fait une étude pour le chiffrage d'une rénovation complète. Cela coûterait 19 millions d'euros », indique Emmanuel Herzog, directeur des ressources. Soit 11 millions d'écart avec la construction du nouveau siège qui est estimé à 30 millions (22 millions pour la construction, plus terrains et aménagements). Moins cher donc ! Mais la CPAM entend réaliser 800.000 € par an d'économies sur le fonctionnement. La tour actuelle fait 37 mètres de hauteur sur onze étages. C'est le seul bâtiment de bureaux du département classé en IGH (immeuble de grande hauteur). « Cela nous oblige à avoir deux personnes formées à la sécurité 24 heures sur 24 et 365 jours par an », dit Emmanuel Herzog. À cela s'ajoute le coût énergétique. La tour du boulevard de la Paix, chauffée au fuel, est sept fois plus énergivore qu'on ne le prévoit pour le futur siège qui sera chauffé par pompe à chaleur.
Une vente aux enchères
« Ça peut paraître paradoxal de mener cette opération alors que la Sécurité sociale est déficitaire, mais c'est un investissement pour faire des économies », dit Emmanuel Herzog. D'autant, ajoute-t-il « que la vente de l'immeuble actuel viendra en déduction ». Une vente aux enchères publiques interactive sera ouverte sur Internet dans le courant de l'année prochaine. Les investisseurs pourront faire des offres d'achat assorties d'un projet : rénovation ou déconstruction-reconstruction. « Nous avons reçu des promoteurs qui ont fait part de leur intérêt », informe Emmanuel Herzog. L'usage ne pourra qu'être mixte : logements, bureaux, locations, résidence pour personnes âgées etc. Le remplacement de la CPAM sera important pour l'économie du centre-ville.
Architecture. Un immeuble où la lumière naturelle sera privilégiée
Trois projets étaient en compétition pour le nouveau siège de la CPAM rue Anita-Conti dans la zone de Laroiseau. C'est celui de l'architecte Jacques Ferrier, déjà connu dans le Morbihan pour avoir fait la Cité de la voile de Lorient, qui a été retenu. Ce sera un bâtiment hexagonal qui épousera la déclivité du terrain. Il aura tous les critères de la haute qualité énergétique avec toiture végétalisée. L'éclairage naturel y sra privilégié. Il s'étendra sur 15.000 m² sur une surface totale de terrain de 28.000 m². Il n'y aura pas de parking en sous-terrain. Le stationnement sera aérien sur un espace paysager. Le public entrera par un parvis soigneusement traité qui débouchera sur deux patios intérieurs dont l'un pourra être utilisé par le personnel. La CPAM du Morbihan passera alors de la verticalité, sa tour actuelle, à l'horizontalité, son futur siège. Les services seront répartis par plateaux et seront moins morcelés qu'actuellement boulevard de la Paix. Ce sera dans la zone de Laroiseau le troisième grand bâtiment administratif après celui de l'Ursaff, qui occupait aussi précédemment la tour du boulevard de la Paix, et celui de la direction des interventions sociales du conseil départemental inauguré au début décembre.
© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes/cpam-un-grand-chantier-va-demarrer-04-01-2016-10908305.php#5qIVPA74SZpRpGDG.99
Un rapport sur le numérique pour anticiper les mutations du monde du travail
Les Echos du 6 janvier 2015
Commandé il y a un an, ce rapport formule 20 recommandations destinées à alimenter les projets de loi de Myriam El Khomri sur le travail et d’Emmanuel Macron sur les « nouvelles opportunités économiques ». - Shutterstock
Le Conseil national du numérique (CNNum) remet mercredi un rapport à Myriam El Khomri contenant 20 recommandations sur les « nouvelles opportunités économiques » à l'heure du digital.
Favoriser le cumul d’activités, consolider la protection sociale des travailleurs « ubérisés », évaluer le bien fondé d’un revenu universel... sont autant de pistes proposées dans un rapport sur « l’emploi et le travail à l’heure du numérique », remis mercredi à la ministre du Travail.
Commandé il y a un an, ce rapport du Conseil national du numérique (CNNum) formule, avec prudence, 20 recommandations destinées à alimenter les projets de loi de Myriam El Khomri sur le travail et d’Emmanuel Macron sur les « nouvelles opportunités économiques ».
Fruit de 50 auditions de sociologues, syndicats, économistes, entreprises et collectivités, la réflexion porte principalement sur les métiers du futur, la place du travail et du salariat et l’encadrement de l’économie collaborative. Face aux risques de paupérisation et de fracture sociale, le rapport recommande de s’appuyer sur les expériences actuellement menées en France et en Europe (Finlande, Pays-Bas) autour du « revenu de base ».
Anticiper
Face à l’impossibilité de « prédire » si l’automatisation créera plus d’emplois qu’elle n’en détruira, « les acteurs publics doivent anticiper l’éventualité d’un chômage structurel persistant et d’une montée des inégalités » en trouvant « une nouvelle manière de penser la relation entre le travail et la distribution des richesses », soulignent les auteurs. L’automatisation doit être développée « en soutien plutôt qu’en remplacement du travail humain », écrivent-ils.
Le groupe de travail propose aussi de faire « évoluer le droit commun » pour « assurer une protection effective pour les travailleurs indépendants mais économiquement dépendants ». La définition du « lien de subordination doit changer », « l’employeur doit avoir des devoirs en matière de protection sociale », explique à l’AFP Nathalie Andrieux, membre du Conseil national du CNNum, qui a piloté le groupe de travail.
Le rapport prône également de « valoriser l’alternance entre les différentes formes d’emploi » en favorisant « le travail en temps partagé » et la pluriactivité, qui, selon l’Insee, concerne 2,5 millions de personnes.
Les auteurs défendent en outre l’idée d’un « droit individuel à la contribution » permettant aux salariés, du public comme du privé, de participer à des projets en dehors de leur activité principale. Ces projets, par exemple associatifs, pourraient être « reconnus comme un temps de formation », comptabilisé dans le futur Compte personnel d’activité (CPA). « Il faut attacher les droits à la personne et non au statut et remettre du collectif dans la société », estime Mme Andrieux.
Faire de la France un pays leader
Autre enjeu crucial pointé: la formation professionnelle, que le rapport appelle à « transformer » et moderniser en profondeur, en valorisant notamment l’acquisation des connaissances tout au long de la vie. Il appelle aussi à mieux « encadrer les plateformes de l’économie collaborative », comme le prévoit déjà le projet de loi numérique d’Axelle Lemaire, en les obligeant à rendre plus lisible leurs conditions d’utilisation et de rémunération.
Enfin, les auteurs encouragent la France à « être leader » pour rendre plus « équitables » les règles fiscales internationales dont le contournement prive les Etats d’une partie d’impôts sur les sociétés. Pour préparer ses textes, le gouvernement dispose de plusieurs rapports récents sur l’impact du numérique, dont celui remis en septembre par le DRH d’Orange Bruno Mettling.
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