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04/06/2015

Troisième révolution industrielle ?

Jeremy Rifkin remet le couvert sur l'internet de l'énergie ! La France prolonge, d'Areva à EDF, le concept de centralisation de la production !

Jeremy Rifkin et la troisième révolution.jpg

Les conseils avisés sont toujours pour les autres ! En ce moment la France reproduit le schéma du monopole de production, contre la libre concurrence de chaque producteur.

Une querelle économique du 19ème siècle, qui se termine par le triomphe de la "libre concurrence" !

Le second concept du coût marginal, qui tend vers zéro se traduit par "l'uberisation" de branches économiques de plus en plus nombreuses : l'automobile, la lecture, les transports en commun, et maintenant l'immobilier. L'introduction du "partage" de l'information par internet est en train de "miner" les vieilles structures, dont la "plus-value" repose soit sur un monopole, soit sur une "complexité" du métier.

Le troisième constat, plus pessimiste, est l'arrêt de la croissance de la productivité en Europe, qui se traduit par une montée du chômage structurel ! Dans une société en mutation, les "reconversions professionnelles" sont difficiles...

L'énergie est certainement le "modèle", qui est en train de muter ! Saurons nous saisir les nouvelles opportunités ?


Jeremy Rifkin, il n’y a pas d’alternative à la troisième révolution industrielle

Le Figaro du 4 juin 2015

L’« Internet de l’énergie et des objets » va profondément bouleverser le capitalisme. L’économiste américain, auteur de best-sellers, expose sa vision du monde dans trente ans.

 

Fabrice Nodé-Langlois

LE FIGARO. - Avant de nous projeter dans l’avenir, un coup d’œil dans le rétroviseur : quels ont été, selon vous, les changements les plus importants dans le monde économique ces trente dernières années ?

Jeremy RIFKIN. - Trois évolutions fondamentales ont marqué ces trente ans. La première, c’est l’apogée de la deuxième révo­lution industrielle. Celle-ci a été fondée sur le triptyque énergies fossiles (le pétrole bon marché), moteur à explosion et réseaux de télécommunications centralisés (téléphone, télévision). Pendant l’été 2008, le baril d’or noir a ­atteint son record historique, à 147 dollars. Parce que toute notre économie - le transport, mais aussi le plastique, les engrais, les médicaments - est basée sur les énergies fossiles, lorsque le prix du pétrole a atteint ce sommet, l’économie mondiale a commencé à ralentir. Avec le recul, je pense qu’on regardera l’été 2008 comme le début du déclin de la deuxième révolution industrielle.

Le deuxième bouleversement des trente dernières années ?

C’est la face sombre de l’expansion économique de la deuxième révolution industrielle : la progression spectaculaire des rejets de gaz à effet de serre. Évoquée dès 1980, nous avions sous-estimé la vitesse à laquelle se produit le changement climatique. Regardez, la Californie n’a plus d’eau, le Pakistan ou Sao Paulo non plus. La deuxième révolution industrielle nous présente sa facture environnementale. Si l’on regarde à long terme, nous sommes en train de vivre la sixième grande extinction de l’histoire de notre planète.

Et le troisième grand changement ?

Tous les pays subissent un ralentissement de leur croissance économique, un chômage élevé et un déclin de la productivité. La Terre est un système fermé, aux ressources limitées. La deuxième révolution industrielle est arrivée au maximum de son efficacité. En France, vous pouvez faire de l’austérité, des réformes, c’est très bien, mais cela ne permettra pas de faire fondamentalement progresser la productivité. Nous en sommes là.

Votre tableau est bien inquiétant. Pourtant, vos livres évoquent un avenir plutôt optimiste. Quelles mutations attendez-vous dans les trente prochaines années ?

Nous sommes à l’aube d’une révolution dans l’énergie, les communications et les transports qui peut provoquer un bond en avant de la productivité et nous remettre tous au travail. Le réseau ­Internet de communication tel que nous le connaissons depuis vingt ans commence tout juste à converger, en Allemagne et au Danemark, avec un réseau numérique d’énergie renouvelable et décentralisée. Puis s’y ajoutera un réseau de transport et de logistique automatisé basé sur le GPS. La convergence de ces trois réseaux, communication, énergie et transport-logistique forme ce que j’appelle le « Super-Internet ».

Tout ceci, je l’ai exposé à Angela Merkel juste après son élection. Et elle m’a dit : « C’est ce que je veux pour l’Allemagne. » Dix ans plus tard, l’Allemagne est engagée dans cette transition.

Qu’est ce que votre « Internet de l’énergie » va changer ?

Quand j’étais petit, dans les années 1950, un ordinateur coûtait des millions de dollars, il y en avait une poignée dans le monde. Le patron d’IBM disait : « On a juste besoin de cinq ordinateurs, ils sont trop chers. » Aujourd’hui, les Chinois ont un smartphone à 25 dollars plus puissant que l’ordinateur qui a envoyé l’homme sur la Lune !

La même chose se produit avec l’énergie solaire. En 1978, il fallait 78 dollars pour produire 1 kilowattheure d’électricité solaire. Aujourd’hui, il suffit de 36 cents, soit 0,36 dollar, 215 fois moins ! Et ce coût va tendre vers zéro. En ­Allemagne, une fois que vous avez payé votre panneau solaire, le coût marginal du kilowatt est proche de zéro. D’où le titre de mon dernier livre, La Nouvelle Société du coût marginal zéro. Le coût marginal est le coût auquel vous produisez une unité supplémentaire de votre produit. Le vent ou le soleil n’envoient pas de factures !

On a longtemps pensé que ce coût marginal zéro n’impacterait que le monde de la musique, de l’édition ou de l’information, qui a connu une rupture de son modèle économique. Les géants de ces secteurs sont frappés de plein fouet. Que vous partagiez votre morceau de musique avec une personne ou un milliard, une fois le coût fixe payé, cela vous coûte autant.

Nous n’avions pas anticipé que cette mutation affecterait aussi le monde réel. C’est en train de bouleverser l’énergie, puis ce seront les transports et l’industrie, avec l’essor des imprimantes 3D.

Les E.ON en Allemagne ou EDF en France sont-ils donc condamnés ?

Les grands producteurs sont hors jeu pour l’énergie du XXIe siècle. Ils étaient efficaces pour un système centralisé très capitalistique. Chaque maison ou entreprise transformée en mini-centrale électrique échangera de l’énergie en fonction des besoins et des ­surplus au sein d’un réseau local. Cela se fera plus facilement lorsque les techniques de stockage seront mûres. L’Internet de l’énergie permettra ces échanges en temps réel. La Chine vient d’annoncer un investissement de 82 milliards de dollars pour mettre en place son Internet de l’énergie.

Pour autant, les grandes compagnies n’abandonneront pas la deuxième révolution industrielle du jour au lendemain, cela prendra trois ou quatre décennies. Mais EDF ou ERDF, qui participent à notre travail dans le Nord-Pas-de-Calais, savent qu’ils doivent prendre la troisième révolution à bras-le-corps. Ils produiront de moins en moins d’électricité mais vendront de plus en plus de ser­vices. Les grandes compagnies agrégeront les données et les réseaux, comme Google ou Facebook aujourd’hui. Ils fourniront des algorithmes pour que leurs clients économisent l’énergie. Si les énergéticiens ne parviennent pas à devenir les Google de l’énergie, d’autres le feront, comme Schneider par exemple, dont le président, Jean-Pascal Tricoire, siège dans mon groupe de réflexion international.

Et l’« Internet des objets », qu’est-ce exactement ?

Chaque appareil, chaque machine sera dotée de capteurs qui lui permettront de communiquer avec les autres. On estime que d’ici à 2030, 100 000 milliards de capteurs pourraient être en circulation. Une PME française pourra ainsi visualiser toutes les données concernant sa chaîne de valeur, les flux de stock, de pièces détachées, remonter des informations en temps réel de ses clients, etc. De quoi augmenter considérablement sa productivité. Avec ce réseau, il faudra bien sûr veiller au respect de la vie privée et des données personnelles.

Selon vous, cet « Internet des objets » va de pair avec l’économie du partage…

Oui, et ce secteur évolue très vite. Regardez Autolib’ en France. On évolue de la possession de la voiture à l’accès à un service. C’est le passage de la deuxième à la troisième révolution industrielle. La jeune génération ne possédera plus de véhicules. Dans trente ans, être propriétaire d’une voiture sera juste un loisir pour collectionneur. J’en suis convaincu.

Que deviendront les constructeurs automobiles dans ce monde ?

Ils vont encore longtemps vendre de plus en plus de voitures. Mais à mesure que l’on bâtira des réseaux automatisés pour voitures sans conducteur, ils en construiront moins. Comme les géants de la musique ou de l’énergie, ils vont devoir changer leur modèle économique. Ils deviendront gestionnaires de transport et de logistique, de données. C’est déjà un sujet de discussion dans plusieurs conseils d’administration où je siège. Les constructeurs historiques sauront-ils s’adapter ou seront-ils supplantés par les Google et autres Alibaba ? Je ne le sais pas, mais il y aura une lutte sans merci pour le contrôle de tous ces réseaux et la gestion de ces données massives (big data, NDLR).

Une chose est sûre : nos petits-enfants s’amuseront en pensant : « Mon pauvre grand-père conduisait un camion sur la même route 10 heures par jour, ma grand-mère travaillait à la chaîne dans une usine. » Ils regarderont ceci comme nous regardons l’esclavage.

Cette révolution industrielle ne va-t-elle pas mettre des millions de travailleurs au chômage ?

Il va falloir construire tous ces ­réseaux. Il faudra des câbles, de la technologie, de l’électronique. En France, il faudra transformer l’ensemble de l’infrastructure énergétique, il faudra rénover tous les bâtiments qui sont des passoires thermiques, sinon à quoi bon les transformer en mini-centrales ? L’installation de compteurs intelligents, de capteurs dans les maisons, les entrepôts, les routes, des bornes de recharge électrique, tout cela donnera du travail à une main-d’œuvre peu qualifiée pendant des décennies.

Tout de même, ce « Super-Internet » ne risque-t-il pas de supprimer massivement des emplois ?

À l’horizon 2050, il n’y aura plus besoin de comptables ni de radiologues, c’est vrai, de nombreux emplois de col blanc seront automatisés. Ce n’est plus dans le secteur capitaliste classique mais dans l’économie du partage, l’économie à vocation sociale, l’éducation, la santé, la culture, qu’il y aura besoin de main-d’œuvre. Les gens seront payés au service rendu.

Finalement, cette troisième révolution industrielle, c’est plutôt une utopie ? Un cauchemar ?

Je ne suis pas un « technoptimiste ». Je dis que cette évolution est possible, pas qu’elle est inévitable. Il y a d’immenses obstacles sociaux et politiques pour y parvenir. J’ai 70 ans, et je ne la verrai pas. Mais je suis persuadé qu’il n’y a pas d’alternative à la troisième révolution industrielle. Rester dans la deuxième, c’est aller dans l’impasse économique et la catastrophe écologique.

 

 

 

 

 

Ubérisation de l'immobilier, les transactions échappent aux agences

 

 

 

Express du 3 juin 2015

 

 

 

 Sébastien Julian

 

 

 

 

 

 

Les grands réseaux d'agences immobilières voient le marché des petites annonces leur échapper progressivement.

 

 

 

Des dizaines de start-up sont à l'offensive pour changer les règles du jeu. Etat des lieux d'un grand chambardement accompli dans l'immobilier à coups d'applis innovantes et de services ultrapersonnalisés.

 

 

 

Ne pas se laisser étouffer par le digital. C'est le mot d'ordre des grands réseaux d'agences immobilières, qui voient le marché des petites annonces leur échapper progressivement.

 

 

 

Les transactions entre particuliers représentent aujourd'hui entre 30 et 40% des ventes immobilières. Et ces transactions passent par des sites non contrôlés par les agences, comme Leboncoin.fr, Seloger.com ou encore Pap.fr. En 2014, celui-ci a publié à lui seul 350 000 annonces et contribué à la réalisation d'environ 120 000 ventes de biens entre particuliers.

 

 

 

Les professionnels de l'immobilier sont d'autant plus agacés qu'ils financent eux-mêmes leur propre concurrence. Les agences paient en effet des sommes non négligeables à Seloger.com ou à Leboncoin.fr afin d'être référencées chez eux.

 

 

 


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