15/05/2015
Santé, les dérives d'un système économique qui vit entre étatisme et gestion libérale !
La "main invisible" manque terriblement au secteur de la Santé en France !
Les automatisme de l'économie libérale, par la fluctuation des prix et de la demande solvable, ont disparu ! Ils plongent les responsables politiques dans des comportements, dignes de ceux de l'économie soviétique à la pire époque...
C'est ainsi que la fixation des honoraires médicaux (à la traine de puis 4 ans) n'est pas adaptée à une politique de long terme. La différence de revenus entre généralistes et spécialistes oriente les étudiants vers les professions les plus rémunératrices... l'apparition des déserts médicaux résulte de la non-adéquation des revenus à l'effort demandé !
La réduction, envisagée en 2015 (à la suite de série de mesures identiques depuis 10 ans !), des dépenses hospitalières, passe par une amélioration de la productivité du personnel employé ! La gestion "crypto-administrative" de ce personnel ne favorise pas les économies. Aujourd'hui, les ARS, bras armé du ministre vont devoir "élaguer", 26 millions d'euros par exemple dans la Région Bretagne...
L'assurance privée, dont les principes de gestion sont plus orthodoxes, lorgne avec intérêt les "niches" de profit dans ce domaine de la santé. Aves des moyens modernes : la télé-consultation et la télé-ordonnance...ce qui pourrait enfin donner des idées de recherche de productivité, au niveau des médecins et des pharmacies...
Une gestion "libérale" de la santé donnerait un meilleur résultat, avec des coûts moindres !
Médecins, les honoraires libres rapportent bien plus que les forfaits
Les Echos du 7 avril 2015
Médecins : les honoraires libres rapportent bien plus que les forfaits
Les généralistes gagnent 60 % du revenu moyen des spécialistes.
Ils ont obtenu des forfaits pour compenser en partie un revenu inférieur.
Ils gagnent 13.770 euros par mois, selon les données 2014 de l'Assurance-maladie : à première vue, les médecins généralistes ne sont pas malheureux sur le plan financier. Pourtant, ils réclament une augmentation de 2 euros du tarif de base de la consultation, bloqué depuis cinq ans, pour l'aligner sur celui des spécialistes. A l'appel du syndicat MG France, quelques centaines ont d'ailleurs commencé à coter leurs actes à 25 euros sans attendre l'issue de la négociation conventionnelle qui doit s'ouvrir à l'automne. Le directeur général de la Caisse nationale d'Assurance-maladie (CNAM), Nicolas Revel, a prévenu dans le « Quotidien du médecin » qu'après le rappel des règles, « les pénalités financières prévues par la loi comme par la convention » seraient appliquées.
Un revenu horaire moyen pour ce niveau d'études
En réalité, le revenu net du généraliste en 2014 s'élève à 6.900 euros par mois, a estimé la Direction générale des impôts, à partir d'un taux de charges de 45 %. Il est bien souvent « inférieur à 6.000 euros pour 58 heures de travail hebdomadaire », affirme de son côté Jean-Paul Hamon, de la Fédération des médecins de France (FMF). Rapporté à 35 heures, cela fait un revenu horaire très moyen pour ce niveau d'études, commente-t-il. En effet, le montant de 13.770 euros n'inclut pas les charges sociales (santé, retraite, décès…), ni les frais de déplacement pour rendre visite aux patients à domicile. Surtout, les contraintes administratives étant devenues lourdes, la plupart des professionnels se regroupent pour embaucher du personnel. « Dans mon cabinet, nous sommes cinq médecins, et nous payons 3.000 euros par mois chacun en frais de structure, pour trois secrétaires, une intérimaire, une femme de ménage, un loyer… », détaille le syndicaliste. Comme le délai de carence des médecins est de 90 jours en cas de maladie, et que les congés maternité sont très mal pris en charge, ils souscrivent souvent une assurance privée ad hoc.
Mais le fait d'avoir étudié neuf ans au lieu de douze leur coûte cher : les spécialistes qui ont un cursus un peu plus long qu'eux ont des revenus bien plus élevés, de 21.770 euros par mois. La différence provient des dépassements d'honoraires, qui pèsent 3.825 euros par mois. Soit beaucoup plus lourd que les 1.400 euros mensuels de majorations forfaitaires perçus par les généralistes. Le montant de ces rémunérations bis que sont les forfaits a nettement augmenté en quatre ans, jusqu'à peser 11,9 % du total des émoluments des généralistes. De même, ces derniers bénéficient d'une meilleure prise en charge de leurs cotisations sociales par l'Assurance-maladie (9,5 % de leurs honoraires contre 5 % pour les spécialistes). Mais cela ne suffit pas à combler l'écart. Il est vrai que certaines spécialités (radiologie, biologie, anesthésie…) tirent vers le haut les honoraires des spécialistes. Et que le coût des plateaux techniques et des assurances professionnelles justifient parfois des prix élevés.
Economies à l’hôpital, les régions les plus touchées
Les Echos du 15 mai 2015
Les agences régionales de santé ont reçu des instructions jusqu’à 2017.
Les coupes sur la masse salariale vont de pair avec des suppressions de lits.
II va être compliqué de suivre la consigne ministérielle de stabilité des effectifs à l’hôpital en 2015-2017. Entre décembre et février, les agences régionales de santé ont reçu les instructions concernant le plan d’économies de 3 milliards d’euros à réaliser sur les établissements de santé en trois ans. Ces documents, auxquels « Les Echos » ont eu accès, montrent que certaines régions vont devoir réduire fortement la croissance de leur masse salariale.
La plus grosse région hospitalière, l’Ile-de-France, doit ainsi réduire le rythme de progression des coûts salariaux à + 0,80 % en 2017, presque moitié moins que la hausse estimée de 2014 (1,43 %). Le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, a d’ailleurs commencé à négocier une réorganisation des accords sur les 35 heures dans le but de limiter la progression des coûts. Le Nord - Pas-de-Calais, qui part d’assez haut (+ 3,24 % en 2014), doit quant à lui effacer 1,6 point de croissance de la masse salariale en trois ans. Parmi les régions qui doivent renoncer à plus de 1 point de croissance, on trouve le Centre, la Corse, Poitou-Charentes – où les coûts augmentent vite – mais aussi l’Auvergne et la Bourgogne – qui sont plus sages.
Ces efforts visent à atteindre l’objectif de 860 millions d’euros économisés sur les frais de personnel en trois ans, c’est-à-dire une progression de la masse salariale de seulement 1,5 % par an en moyenne jusqu’en 2017, contre 2,22 % en 2014. Les objectifs seront probablement durcis, puisqu’ils ont été fixés avant le tour de vis sur l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie, qui doit tomber de 2 % à 1,75 % en 2016-2017.
Un « virage ambulatoire »
Parallèlement, les établissements vont devoir « optimiser les capacités » en médecine et chirurgie, c’est-à-dire réduire le nombre de lits et sans doute les emplois associés (infirmiers, internes…). Il faudra pour cela développer la chirurgie ambulatoire. Les économies attendues de ce « virage ambulatoire » s’élèvent à 1 milliard sur trois ans, dont 570 millions par la seule « optimisation des capacités ». Là aussi, les régions ne sont pas égales devant l’effort à fournir. L’Ile-de-France devra économiser 111 millions d’euros en trois ans, Rhône-Alpes 53 millions, Provence-Alpes-Côte d’Azur 35 millions, etc. A l’inverse, la Corse sera relativement épargnée (3 millions), ainsi que le Limousin, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes et l’Auvergne (8 à 13 millions)), où la capacité hospitalière est moindre. Les économies vont aller croissant, 40 % des réductions de capacité intervenant en 2017.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, continue de promettre que ces efforts se feront à effectif stable. Ces trois dernières années, les hôpitaux ont recruté 5.700 médecins et 24.250 soignants. Désormais, l’augmentation de la masse salariale devrait uniquement résulter de la revalorisation des salaires avec l’âge et les qualifications, ainsi que des coups de pouce offerts à certaines catégories de personnel, des internes aux sages-femmes.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20150515/lec1_france/02167264437-economies-a-lhopital-les-regions-les-plus-touchees-1119553.php?ULqRValTO67jXOzR.99
Un médecin au bout du fil, l’offre d’Axa qui inquiète l’Ordre
Le Figaro du 14 mai 2015
L’ordre des médecins interpelle le gouvernement sur le nouveau service de téléconsultation proposé par l’assureur.
Prigent, Anne
Salarié de l’assureur, le médecin joint par téléphone pourra établir un diagnostic et télétransmettre une ordonnance au pharmacien.
C’est une première en France. À partir de juin, Axa proposera un service gratuit de téléconsultation. Les assurés bénéficiant d’une complémentaire d’entreprise Axa pourront joindre un médecin par téléphone 24 heures sur 24, sept jours sur sept. « Ce service répond à un besoin. Il n’est pas toujours possible de joindre son médecin traitant, la nuit, par exemple, ou lors de déplacements professionnels », explique au Figaro Didier Weckner, directeur général délégué d’Axa France en charge des assurances collectives et de la santé.
Salarié de l’assureur, le médecin joint par téléphone pourra établir un diagnostic et télétransmettre une ordonnance au pharmacien du patient. « La téléconsultation ne se substitue ni au médecin traitant, ni aux urgences, elle est complémentaire », précise Didier Weckner, qui ajoute qu’un compte rendu est envoyé au médecin traitant avec l’accord de l’assuré. Par ailleurs, le service ne couvrira ni les consultations spécialisées, notamment psychologique, ni celles nécessitant un examen clinique ou des examens complémentaires spécialisés. Aucun arrêt de travail, certificat médical ou renouvellement d’ordonnance ne sera délivré.
Séduire un public pressé, angoissé
Pour l’assureur, ce service s’inscrit dans une démarche de protection du capital santé des Français. « Et nous pouvons supposer, qu’à terme, nous rembourserons moins de médicaments, les problèmes de santé étant pris en charge plus rapidement », estime Didier Weckner.
Bien ficelée juridiquement, l’offre peut sans aucun doute séduire un public pressé, angoissé ou ayant du mal à obtenir un rendez-vous médical. « C’est complètement dans l’air du temps, la médecine devient un marché commercial sur lequel chacun essaie de se positionner », analyse Claude Leicher, président du syndicat MG-France. Mais il lui semble difficile de parler de véritable téléconsultation. « C’est un conseil téléphonique ou de la régulation, c’est-à-dire de l’orientation des malades en fonction de la gravité », estime le médecin.
Régulation ou téléconsultation, l’offre d’Axa pose cependant un véritable problème à l’ordre des médecins. « Ce service pose une question politique sur l’organisation du système de soins. Nous avons interpellé le ministère de la Santé sur ce problème et nous attendons ses réponses », souligne le Dr Jacques Lucas, vice-président de l’ordre des médecins. Dans un communiqué publié mardi, le Conseil de l’ordre enfonce le clou. « Dès lors que l’assureur ne pourra pas contrôler l’indisponibilité physique ou téléphonique du médecin traitant et qu’en tout état de cause, le médecin traitant n’est pas nécessairement disponible quand le patient aimerait qu’il le soit, n’est-on pas en train de créer en marge du médecin traitant et du parcours de soins, financé par l’assurance-maladie obligatoire, un système qui va le doublonner et sera pris en charge uniquement par l’assurance-maladie complémentaire? », s’interroge l’institution. La question mérite d’être posée, alors que la généralisation des complémentaires d’entreprise à tous les salariés du privé s’annonce pour janvier 2016.
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