19/02/2015
Le livre numérique, ce chien, ce galeux...
Le combat actuel d'un Ministre socialiste, contre le livre trop bon marché, est hallucinant !
Trouver des prétextes "économiques" (très douteux) pour empêcher le développement de ce marché en France semble d'une autre époque. Le prix d'un bien, selon la théorie économique classique, dépend de sa rareté ! Si le marché américain dépasse aujourd'hui 1 lecteur sur 5, celui de la France, à la traine, est de 1 pour 20, avec un effet retard de l'ordre de 5 années...
De nombreuses médiathèques proposent une offre (préprogrammée) d'une liseuse, déjà chargée de 20 œuvres différentes ! un véritable dumping par rapport aux offres d'Amazon !
L'ignorance et la bêtise triomphent aussi dans la lecture numérique !
L'offre Kindle Unlimited d'Amazon jugée illégale en France
Challenges du 19 février 2015
C'est la ministre de la Culture qui le dit. La loi sur le prix unique du livre n'est pas compatible avec ce nouveau service d'abonnement qui offre un accès illimité aux oeuvres numériques.
La ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, a estimé qu'Amazon devra "se mettre en conformité avec la loi" française en matière d'abonnement pour la lecture en illimité de livres numériques, dans un entretien au Figaro Economique jeudi 19 février.
Le site Amazon.fr avait annoncé en décembre le lancement en France de son nouveau service d'abonnement "Kindle Unlimited", qui offre à ses clients un accès illimité à une vaste sélection de livres numériques pour 9,99 euros par mois.
La ministre de la Culture avait alors saisi la médiatrice du livre, Laurence Engel, qui a rédigé un rapport.
"L'avis montre que la loi sur le prix unique du livre n'est pas incompatible avec une formule d'abonnement, mais que toutes les offres d'abonnements actuellement sur le marché ne sont pas en conformité avec ce cadre juridique", a ajouté Fleur Pellerin.
"Le principe essentiel est que l'éditeur doit fixer lui-même le prix de son offre. De ce point de vue, les abonnements forfaitaires illimités qui concerneraient plusieurs éditeurs ne respectent pas la loi", a-t-elle indiqué.
Le géant américain de la vente en ligne "va devoir se mettre en conformité avec la loi", selon la ministre de la Culture.
(avec AFP)
Le livre numérique en illimité déclaré hors la loi
Les Echos du 19 février 2015
Dans son premier avis, la médiatrice du livre se prononce contre une modification de la loi sur le prix unique du livre, votée en 1981 et adaptée en 2011.
Voici un premier avis qui marquera les esprits. Saisie en décembre dernier par Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, sur la légalité des offres proposant un accès illimité aux livres numériques via le streaming, la médiatrice du livre vient de donner sa réponse : non conforme à la loi. A l’image de ce qui existe pour le cinéma (Netflix, CanalPlay…) ou la musique (Spotify, Deezer…), ces offres ont commencé à émerger pour le livre. Elles se nomment Youboox (lancé en octobre 2012), YouScribe (lancé en mai 2014) et, bien sûr, Kindle Unlimited, lancé par Amazon en décembre (ce qui a déclenché la saisine de la médiatrice). Elles entendent bouleverser l’industrie du livre en introduisant le concept de lecture illimitée en échange d’un abonnement mensuel de quelques euros. « La loi de 2011 [qui adapte la loi de 1981 sur le prix unique du livre, NDLR] s’applique bien aux offres de location de livres, et en particulier aux services de lecture numérique par abonnement. Dès lors, les offres d’abonnement dont le prix n’est pas fixé par l’éditeur ou dont le prix fixé par l’éditeur n’est pas porté à la connaissance de l’ensemble des détaillants, ainsi que des usagers, contreviennent aux dispositions législatives », écrit Laurence Engel, médiatrice du livre, dans son avis auquel « Les Echos » ont eu accès. « L’éditeur doit être la clef de voûte dans la chaîne économique du livre, or ce n’est pas le cas avec ces offres. Elles doivent donc se mettre en conformité », précise Laurence Engel aux « Echos ». Pour la médiatrice, certains types d’offres sont légales, comme celles proposées par un seul et même éditeur, où celles donnant accès à un nombre restreint de livres, à l’instar de ce que proposent les clubs de livres.
« Un risque économique fort pour la filière »
Après ce constat, deux possibilités s’ouvrent : soit le gouvernement envisage une modification de la législation pour rendre ces offres légales, soit les offres évoluent pour se mettre en conformité avec la réglementation existante. La première option n’est clairement pas à l’ordre du jour. « La logique même de ces modes de commercialisation, en l’absence de régulation extérieure, contient un risque économique fort pour la filière », estime l’avis. « Je ne préconise pas un changement de la loi car il n’y a pas d’arguments forts en ce sens. La loi actuelle n’empêche pas le développement du livre numérique. En revanche, elle garantit la viabilité de tout un secteur et la rémunération des auteurs », ajoute Laurence Engel. Avant même sa publication officielle, la position prise par cet avis suscite des critiques. « C’est une déception, d’abord pour le secteur de l’édition. Déclarer de telles offres non conformes à la loi signifie que l’industrie du livre ne parvient pas à construire une offre aussi attractive que la vidéo ou la musique. Le poids de la lecture va diminuer, au profit des autres habitudes culturelles », estime Juan Pirlot de Corbion, fondateur de YouScribe. Il pointe également le risque de piratage accru car, selon lui, le secteur du livre se retrouve incapable de monter une offre « fluide, simple et interopérable pour le lecteur ».
Avec également le risque que les acteurs français qui tentent de se faire une place au soleil sur ce marché naissant ne se fassent doubler par les acteurs américains aux poches largement plus profondes, Amazon en tête.
Voici un premier avis qui marquera les esprits. Saisie en décembre dernier par Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, sur la légalité des offres proposant un accès illimité aux livres numériques via le streaming, la médiatrice du livre vient de donner sa réponse : non conforme à la loi. A l’image de ce qui existe pour le cinéma (Netflix, CanalPlay…) ou la musique (Spotify, Deezer…), ces offres ont commencé à émerger pour le livre. Elles se nomment Youboox (lancé en octobre 2012), YouScribe (lancé en mai 2014) et, bien sûr, Kindle Unlimited, lancé par Amazon en décembre (ce qui a déclenché la saisine de la médiatrice). Elles entendent bouleverser l’industrie du livre en introduisant le concept de lecture illimitée en échange d’un abonnement mensuel de quelques euros. « La loi de 2011 [qui adapte la loi de 1981 sur le prix unique du livre, NDLR] s’applique bien aux offres de location de livres, et en particulier aux services de lecture numérique par abonnement. Dès lors, les offres d’abonnement dont le prix n’est pas fixé par l’éditeur ou dont le prix fixé par l’éditeur n’est pas porté à la connaissance de l’ensemble des détaillants, ainsi que des usagers, contreviennent aux dispositions législatives », écrit Laurence Engel, médiatrice du livre, dans son avis auquel « Les Echos » ont eu accès. « L’éditeur doit être la clef de voûte dans la chaîne économique du livre, or ce n’est pas le cas avec ces offres. Elles doivent donc se mettre en conformité », précise Laurence Engel aux « Echos ». Pour la médiatrice, certains types d’offres sont légales, comme celles proposées par un seul et même éditeur, où celles donnant accès à un nombre restreint de livres, à l’instar de ce que proposent les clubs de livres.
« Un risque économique fort pour la filière »
Après ce constat, deux possibilités s’ouvrent : soit le gouvernement envisage une modification de la législation pour rendre ces offres légales, soit les offres évoluent pour se mettre en conformité avec la réglementation existante. La première option n’est clairement pas à l’ordre du jour. « La logique même de ces modes de commercialisation, en l’absence de régulation extérieure, contient un risque économique fort pour la filière », estime l’avis. « Je ne préconise pas un changement de la loi car il n’y a pas d’arguments forts en ce sens. La loi actuelle n’empêche pas le développement du livre numérique. En revanche, elle garantit la viabilité de tout un secteur et la rémunération des auteurs », ajoute Laurence Engel. Avant même sa publication officielle, la position prise par cet avis suscite des critiques. « C’est une déception, d’abord pour le secteur de l’édition. Déclarer de telles offres non conformes à la loi signifie que l’industrie du livre ne parvient pas à construire une offre aussi attractive que la vidéo ou la musique. Le poids de la lecture va diminuer, au profit des autres habitudes culturelles », estime Juan Pirlot de Corbion, fondateur de YouScribe. Il pointe également le risque de piratage accru car, selon lui, le secteur du livre se retrouve incapable de monter une offre « fluide, simple et interopérable pour le lecteur ». Avec également le risque que les acteurs français qui tentent de se faire une place au soleil sur ce marché naissant ne se fassent doubler par les acteurs américains aux poches largement plus profondes, Amazon en tête.
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