03/12/2014
Mer sportive ou mer de croisière ?
Spindrift 2 et Idec sont rentrés en 8 jours des Antilles...
Une performance, à souligner, pour Francis Joyon, qui refaisait en sens inverse la Course du Rhum en solitaire !
Ces bateaux, à technologie récente (alliage et fibre de carbone), pourraient être le futur modèle d'un bateau de croisière des grandes compagnies, qui commandent à STX et FINCANTIERI des coques traditionnelles, lourdes et consommatrices d'énergie...
Peut-on imaginer aujourd'hui, que le chantier Multiplast puisse construire le long de la Rabine un bateau de croisière de 5 000 passagers ?
Côté Mer, Idec et Spindrift 2 de retour à la maison
Télégramme du 3 décembre 2014
1. Joyon père et fils à la man?uvre pour désarmer « Idec ».
2. « Idec » de retour à bon port.
3. Les deux navires et leurs équipages prennent le temps de se poser dans le port de La Trinité-sur-Mer, après une Route du Rhum toujours éprouvante. Deux géants de la catégorie Ultimes de la Route du Rhum viennent de rentrer à la maison, le port de plaisance de La Trinité. « Spindrift 2 » de Yann Guichard et « Idec » de Francis Joyon sont arrivés lundi.
Francis Joyon a convoyé son bateau seul, depuis la Guadeloupe. De retour dans son antre, la bête est imposante.
Après sa traversée de l'Atlantique dans la Route du Rhum, le multicoque géant « Spindrift 2 » est revenu dans le port de La Trinité-sur-Mer vers 1 h du matin dans la nuit de lundi à mardi, avec un équipage de neuf personnes à bord. Les équipiers de Yann Guichard ont mis sept jours et 8 h pour faire le trajet depuis Pointe-à-Pitre. Yann Guichard, seul à bord, avait lui franchi la distance entre Saint-Malo et la Guadeloupe en 8 jours 5 h et 18 minutes, terminant ainsi deuxième de l'épreuve dans la catégorie des Ultimes, après Loïck Peyron. Mais l'homme était seul pour traverser l'Atlantique en solitaire sur le plus grand multicoque de course jamais construit (40 mètres). « Spindrift 2 » ne devrait pas traîner au mouillage.
Jeudi le bateau sera acheminé vers Vannes et le chantier Multiplast pour une révision complète.
En attendant, le géant a de la compagnie à sa démesure : « Idec » fait également chanter ses drisses dans le port de La Trinité. Les curieux pouvaient même y croiser Francis Joyon, hier matin, en compagnie du fiston, Corentin Joyon, qui l'aidait - « gentiment », précisait-il - à désarmer le navire. Joyon : repartira ? Repartira pas ?
Loin des fastes de « Spindrift », Francis Joyon a fait le retour tout seul en 8 jours et 4 heures, et est arrivé lundi matin à 9 h à La Trinité. Toujours aussi humble, souriant, ce grand champion reste quelqu'un de simple. Il a bien voulu répondre à nos questions tout en désarmant quasiment seul son multicoque, là où toute l'équipe de « Spindrift » s'affairait juste à côté.
Est-il content de sa Route du Rhum ? « Je ne suis pas vraiment content de mon résultat », répond-il. « Avant dernier, ce n'est pas terrible ! Mais je suis content d'avoir terminé la course. Dès le deuxième jour de course, il y avait beaucoup d'avaries sur le bateau, et j'ai alors envisagé d'arrêter. Mais non ! Je me suis dit qu'il fallait continuer, malgré tous les petits problèmes. Je suis donc content d'être allé au bout ». Retentera-t-il la Route du Rhum ? « Alors, là, je ne sais pas ! "Idec" appartient au partenaire. Depuis plus de dix ans, j'ai toujours eu de bonnes relations avec ce sponsor. Donc, pour l'instant, je ne sais pas? ».
© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/morbihan/auray/cote-mer-idec-et-spindrift-2-de-retour-a-la-maison-03-12-2014-10448474.php
MSC Croisières, 5 milliards pour conforter son rang parmi les 1ers croisiéristes mondiaux
AFP du 2 décembre 2014
Un paquebot de luxe italien, le MSC Preziosa, à l'ancre à Rio de Janeiro, le 26 novembre 2014 (Photo Yasuyoshi Chiba. AFP)
Deux paquebots géants commandés en mars chez STX France, deux autres en mai chez son concurrent italien Fincantieri, «jumboïsation» de quatre navires... En 2014, MSC Croisières a engagé un programme massif d’investissement de quelque 5 milliards d’euros afin de maintenir son rang parmi les quatre grands croisiéristes mondiaux.
Il s’agit de la «deuxième phase de développement industriel» de l’armateur italo-suisse, explique à l’AFP Erminio Eschena, directeur général de MSC Croisières France, qui participe mardi et mercredi aux Assises de l’économie de la mer et du littoral à Nantes.
Au début des années 2000, la première phase d’investissement, qui a conduit à la construction des 12 premiers navires, avait coûté 6 milliards d’euros à MSC, devenu l’un des quatre grands du secteur aux côtés des américains Carnival, Royal Caribbean et Norwegian Cruise Line.
En mars dernier, un prototype de paquebot géant pour 5.700 passagers a été commandé d’ici 2019 aux chantiers STX de Saint-Nazaire en deux exemplaires pour 1,5 milliard d’euros, avec une option pour deux autres. Les chantiers ont construit depuis le début des années 2000 la totalité des 12 navires exploités par MSC.
Puis en mai, pour la première fois infidèle aux chantiers français, MSC a commandé d’ici 2018 aux chantiers italiens Fincantieri un autre prototype, en deux exemplaires, pour 2,1 milliards d’euros, assorti d’une option sur un troisième navire.
«C’est une commande à un autre chantier, italien parce qu’aucun chantier au monde n’était en mesure d’absorber une capacité de travail aussi importante en même temps», explique M. Eschena. «Très clairement, on a mis les deux leaders de la construction navale européens et mondiaux au service de notre programme de développement industriel».
«Notre but est de doubler notre flotte dans les dix prochaines années», avait indiqué Gianni Onorato, PDG de MSC Croisières, lors d’un entretien accordé en mars à l’AFP.
De fait, ces deux commandes rajouteront sept navires aux 12 existants si les options sont réalisées, ce qui montera l’investissement total à 5 milliards d’euros.
- «Croissance à deux chiffres» -
Les dirigeants de MSC ont lancé un troisième volet d’investissement, également confié aux chantiers Fincantieri, avec le programme «Renaissance», consistant à agrandir et moderniser leurs quatre navires les plus anciens, de classe «Lirica», sortis de Saint-Nazaire entre 2003 et 2005.
Cette «jumboïsation» consiste littéralement à couper les navires en deux pour rajouter en leur milieu une «tranche» préconstruite, ce qui fait à terme passer les paquebots de 251 à 275 mètres de long.
Ce programme, de 200 millions d’euros (50 millions par navire), permet de les «adapter à notre offre, une des seules à proposer 65% de cabines avec balcons». «C’est un vrai programme de revalorisation industrielle et de produit plutôt qu’un embellissement de routine», souligne M. Eschena.
«Les difficultés des marchés de l’hémisphère nord depuis quelques années causent un fléchissement important de l’ensemble des activités touristiques. Ce n’est pas le cas de la croisière qui, elle, continue à afficher une croissance importante, à deux chiffres», souligne M. Eschena. Elle «tire vers le haut l’industrie tous marchés confondus (...) et la croissance en France depuis cinq ans est aussi exponentielle», ajoute-t-il, jugeant que MSC Croisière «s’est imposée comme le moteur de la croissance de l’industrie de la croisière en France».
«MSC Croisière est passée de 40.000 passagers français fin 2008 à plus de 150.000 fin 2013 et cette année 2014 va se terminer encore par une très, très belle croissance», ajoute-t-il. Un chiffre encore peu élevé, comparée au 1,650 million de passagers, toutes nationalités confondues, transportés par la compagnie en 2014.
La direction de MSC Croisières, «groupe familial» dont le siège est à Genève, ne souhaite pas communiquer son chiffre d’affaires mais l’armateur emploie 16.300 personnes dans le monde. Le prix moyen d’une croisière se situe aux alentours de 800/900 euros par personne la semaine tout compris.
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