02/12/2014
Tout le monde m'appelle par mon prénom !
Face au coût "zéro" du mail, la "Poste" devient un service de luxe
Le "préposé" ne distribue pratiquement plus de courrier, en dehors des plis publicitaires... la "dématérialisation", appréciée par les banques, les services publics remplace les "éditions" et donc la distribution de plis !
Le trajet du "préposé" s'est un peu élargi, car les moyens de transport (vélos électriques) ont progressé, mais cette charge "fixe" pénalise la baisse du coût de distribution. La Poste subit ainsi la spirale des "coûts croissants" et enclenche une hausse des prix du timbre, cachée par la création d'une multitude de délais d'acheminement différents...
Le "passage" du facteur n'est plus l'évènement de la journée
La Poste, au cœur de la plateforme du Prat
Télégramme du 28 octobre 2014
À la plateforme de préparation et de distribution courrier, 455.000 lettres et 9.000 colis sont traités chaque jour.. Machine de tri mille fois plus rapide que l'homme, véhicules électriques... La Poste se modernise.
Mais elle doit aussi s'adapter à la baisse du volume de courrier avec une évolution programmée du métier de facteur. Demain, il portera aussi le pain ou le pressing !
Une ruche de 6.000 m² qui bourdonne de 4 h 30 du matin jusqu'à 21 h le soir, une armée de 98 agents qui s'affaire, 455.000 lettres et 9.000 colis traités chaque jour. Bienvenue à la plateforme de préparation et de distribution courrier (PPDC) de Vannes, zone du Prat. Ici, des machines, plus rapides que l'homme, orientent le courrier à destination ou en provenance de 122 communes du Morbihan.
Cette PPDC a été mise en service en novembre 2012 en lieu et place de l'ancien centre de tri, dans le cadre du plan de modernisation du courrier. Une nouvelle organisation est alors née : deux plateformes industrielles courrier ; celle de Rennes trie le courrier émis ou à destination du Morbihan, des Côtes-d'Armor et de l'Ille-et-Vilaine et celle de Brest celui du Finistère.
En complément, sept PPDC, dont celles de Vannes, maillent les départements : elles concentrent et dispersent le courrier émis ou à destination de leur zone. 260.000 plis la nuit En fin d'après-midi, 190.000 plis (3.250 colis) sont collectés dans les boîtes aux lettres jaunes, les établissements postaux et certaines entreprises du Morbihan.
Sur la PDDC de Vannes, les agents procèdent à l'oblitération des lettres affranchies sur la machine de tri préparatoire puis réalisent un premier niveau de tri en y associant les lettres déjà oblitérées. À l'issue de cette opération, l'ensemble du courrier est expédié à Rennes afin d'être trié par département et code postal. En fin de nuit, la plateforme reçoit de Rennes environ 260.000 plis (5.750 colis) en provenance du département et du reste de la France et à destination des 122 communes de sa compétence.
Les agents procèdent à un tri par tournée de facteur à l'aide de quatre trieuses. Puis, les lettres sont acheminées vers l'un des 26 sites courrier desservant ces communes et distribuées par les facteurs.
<strong>
Le volume de courrier baisse </strong>
Des facteurs dont le métier évolue compte tenu de la diminution du volume du courrier : -6 % à -7 % en moins chaque année en France (18,5 milliards de plis adressés en 2002 contre 9 milliards en 2020). Une tendance qui s'explique par l'explosion des mails et la dématérialisation des opérations.
La Poste a donc décidé de moderniser le tri amont du courrier pour que les facteurs puissent être disponibles pour de nouveaux services : relever le compteur à gaz, le portage de médicaments... « Les facteurs savent que si on veut pérenniser leur activité, il faut trouver des activités complémentaires en cohérence avec leur métier », dit Lydie Audrin, directrice de la PPDC.
Aujourd'hui, c'est les courses en drive qui sont testées sur Rennes, le pain qui est livré par les facteurs des Deux-Sèvres et le pressing en Vendée. À Roudoualec, à la demande d'une mutuelle, un facteur passe deux fois par semaine s'enquérir de la santé d'une personne âgée. D'ici fin 2014, on pourra aussi demander à son facteur de prendre en charge son colis affranchi par Internet et à expédier depuis sa boîte à lettres.
Sud PTT : « La charge de travail est constante » Qu'en disent les syndicats ? « Les facteurs sont des gens lucides. Mais s'il y a une baisse de trafic, elle n'est pas ressentie de la même manière par les agents, dit Didier Thiellement de Sud PTT. Car les effectifs baissent : les prévisions sur le Morbihan et le Finistère étaient de -140 emplois sur 2014.
La charge de travail est donc aussi conséquente et constante et on ne peut pas dire que les facteurs aient plus de temps disponible ». Sud PTT déplore aussi une réduction de l'investissement immobilier : « La Poste ferme les plateformes de distribution de Theix et Saint-Avé dont les facteurs travaillent à la PPDC. Ce sera aussi le cas bientôt pour celles de Ploeren, Arradon et Elven ».
En complément
Guy Jousset. Le champion des facteurs ! L'évolution du métier de facteur ? Cela ne fait pas peur à Guy Jousset. À 56 ans, le facteur de Surzur propose déjà des prêt à poster et des timbres. « Demain, je suis prêt à emmener du pain ou des médicaments. On perd du courrier, alors on essaye de compenser la perte pour sauvegarder le métier ». Mais pour Guy Jousset, l'évolution à venir, c'est le smartphone : « À la fin de l'année, on pourra flasher les codes barre sur une lettre recommandée alors qu'à ce jour tout est fait à la main ». Un changement de taille même si le coeur du métier reste le même.
« Tout le monde m'appelle par mon prénom »
La journée de Guy Jousset commence à 6 h 30 à la plateforme de préparation et de distribution de courrier de Vannes à laquelle il est rattaché : « D'abord, il y a le tri général, puis le classement par rues et j'y vais » ! Postier depuis 29 ans (*), il a déjà des centaines de milliers de kilomètres de tournées derrière lui. Chaque jour, il effectue 89,6 km sur le secteur de Surzur. « J'ai 600 clients et tout le monde m'appelle par mon prénom. On peut dire que mes clients sont devenus des amis ». Difficile, en effet, de résister à l'empathie que dégage ce facteur chevronné. Alors, on l'invite à boire un café ou à déjeuner, on lui donne du gibier, des légumes, des huîtres. « Dernièrement, on m'a offert 3 kg de moules ». La gentillesse est réciproque.
Facteur et Père Noël
La tournée de Guy Jousset dure près de quatre heures, de 8 h 30 à 13 h. Mais, c'est sûr il ne voit pas le temps passer ! « Je ne connais pas la lassitude et je suis toujours aussi heureux de venir travailler » ! Quand Noël arrive, il troque sa tenue d'agent contre l'habit de Père Noël avec la bénédiction de sa hiérarchie. « Je fais le Père Noël tous les ans depuis 30 ans. Je suis déguisé et ma voiture est décorée. Je distribue des bonbons et des chocolats. Les gens apprécient ».
Cette année, c'est le 24 décembre que le Père Noël distribuera le courrier à Surzur. (*) Guy Rousset a d'abord fait sept ans d'armée au 3e RIMa. Il est entré à La Poste en 1985 au Blanc-Mesnil en région parisienne ; puis il est envoyé dans le Loiret en 1987 dans une équipe d'agent rouleur. Il arrive dans le Morbihan au début des années 2000 à Surzur.
© Le Télégramme - <a href=" http://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes/la-poste-au-co..." target="_blank">Plus d’information</a>
Commentaires
what else ?
Écrit par : test | 02/12/2014
Les commentaires sont fermés.