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27/09/2014

Les grands virages dans l'industrie...

L'Europe est à la croisée des chemins ! Un grande partie de l'industrie de base part vers les économies émergentes...

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Philips, le numéro deux des téléviseurs il y a 10 ans, se recentre sur deux branches, qui accumulent de nombreux brevets : l'éclairage, l'univers des LED et la santé, avec toutes ses déclinaisons modernes...

SAP, leader des logiciels de gestion intégrée, lorgne vers le cloud, où ses compétences sont faibles...

Les virages sont soit source d'économies importantes, soit dépense inconsidérée pour trouver la bonne "pépite" !

Une "deuxième jeunesse" à l'arraché, pas facile chez les mammouths de l'industrie !


Cure d’amaigrissement pour le néerlandais Philips
Les Echos du 23 septembre 2014

Philips va créer deux sociétés séparées, spécialisées dans l’éclairage d’une part et la santé et les produits grand public d’autre part.

D’un côté la santé et le « lifestyle », de l’autre l’éclairage. Longtemps spécialisé dans l’électronique, le géant néerlandais Philips a annoncé mardi vouloir scinder ses opérations en deux sociétés. Les deux entités garderont le nom de Philips ainsi qu’un siège social aux Pays-Bas.

Les branches santé et « lifestyle », qui ont cumulé des ventes de 15 milliards d’euros l’année dernière, produisent des objets destinés aux consommateurs, des ustensiles de cuisine aux brosses à dents électriques en passant par les purificateurs d’air. Elles seront rassemblées dans une nouvelle structure nommée « HealthTech », Philips souhaitant surfer sur la vague du « quantified-self », ses objets qui permettent de mesurer l’activité du corps.

Pour la branche éclairage, qui représentait environ 7 milliards d’euros en 2013, Philips considère « des structures de propriété alternatives avec un accès direct aux marchés de capitaux », a indiqué Frans van Houten, le directeur exécutif à la tête du groupe depuis 2011, sans donner plus de précisions.

« Donner de l’indépendance à nos activités d’éclairage va leur permettre d’augmenter leur position globale et de s’aventurer dans des opportunités de marchés adjacentes », a-t-il poursuivi. Une évolution qui rappelle celle de son concurrent Siemens AG, qui a également créé une spin-off spécialisée dans l’éclairage l’année dernière.

Virage stratégique

Ces mesures devraient permettre au groupe d’économiser 100 millions d’euros en 2015 et 200 millions en 2016. Le groupe devra néanmoins prendre à sa charge 50 millions d’euros de coûts de restructuration jusqu’en 2016, selon l’estimation du groupe.

« Nous préparons Philips pour le siècle à venir », a fait valoir Frans van Houten, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes. Présent dans la production de téléviseurs et le petit électroménager, le groupe a opéré un virage stratégique il y a une dizaine d’années, en se concentrant sur le matériel médical et les systèmes d’éclairage, des marchés à haute marge moins vulnérables à la compétition venant des économies émergentes.

Après avoir vendu en 2012 sa branche téléviseurs, alors en difficulté, Philips a cédé sa branche divertissement (chaînes hi-fi et lecteurs DVD, notamment) en avril dernier à l’américain Gibson Brands. Afin de marquer son changement de stratégie, le groupe néerlandais avait abandonné le qualificatif d’ « Electronics » lié à son nom en 2013.

Frans van Houten
Les Echos du 24 septembre 2014
Sabine Delanglade


Son prédécesseur disait vouloir transformer le plat de spaghettis qu'était Philips en plat d'asperges. Il s'agissait de démêler l'écheveau des activités empilées depuis le XIXe siècle dans le groupe fondé par les inventeurs de l'ampoule électrique. Frans van Houten, nommé directeur exécutif le 1er avril 2011, et ce n'est pas une blague, semble, lui, carrément vouloir vider l'assiette.

Ne l'a-t-on pas surnommé Docteur Spin Off ? Tout dans le passé du « Philips' boy » né en 1960 à Eindhoven l'indique.

Entré dans le groupe en 1986, il fut en 2006 chargé d'en scinder la branche semi-conducteurs, qu'il dirigeait depuis deux ans. Il restera peu de temps à la tête de la nouvelle entité ainsi créée, NXP, avant d'aller couper en deux le géant batave de la finance ING, banque d'un côté, assurance de l'autre.

Ce sera sa seule infidélité à l'inventeur (en 1939) du rasoir électrique. Mais il n'y a rien donc d'étonnant à ce que ce nouvel Hulk revenu au bercail chez Philips veuille le trancher en deux parties, isolant la branche éclairage des activités dites santé et style de vie.

Apparemment, le manager, qui a étudié l'économie dans l'université Erasme à Rotterdam, ne suit pas l'auteur de « L'Eloge de la folie » lorsqu'il écrit : « Celui qui court deux lièvres à la fois n'en prend aucun. » Lui-même adore courir. Le lendemain d'un retour de Singapour, en plein décalage horaire, il s'aligne au départ du célèbre marathon d'Amsterdam, le « Dam to Dam ». Van Houten, qui espère faire économiser 100 millions d'euros à son groupe en 2015, en a gagné 2,6 millions en 2012 : fromage de Hollande.

SAP casse sa tirelire pour devenir un champion du cloud 
Les Echos du 22 septe
mbre 2014
Romain Gueugneau
Le numéro un européen des logiciels réalise la plus grosse acquisition de son histoire pour s’offrir l’américain Concur, valorisé 8,3 milliards de dollars.

Le nuage est bel et bien le nouvel horizon de SAP. Et le géant du logiciel est prêt à casser sa tirelire pour l’atteindre. Le groupe allemand a annoncé en fin de semaine dernière le lancement d’une OPA amicale sur l’américain Concur, qui valorise la société à 8,3 milliards de dollars (6,4 milliards d’euros).

Pour SAP, il s’agit de la plus grosse acquisition de son histoire, devant celle de Sybase en 2010 (7,1 milliards de dollars). Elle entre également dans le top 10 des plus grandes transactions dans le monde du logiciel derrière le rachat d’Autonomy par HP (11,7 milliards de dollars) ou de Peoplesoft par Oracle (10 milliards). L’opération, pour laquelle SAP a sécurisé une ligne de crédit de 7 milliards d’euros, devrait être finalisée fin 2014 ou début 2015.

Concur fait partie de ces nouveaux géants du « cloud computing », qui font saliver d’envie les mastodontes du logiciel comme SAP, IBM, Oracle ou Microsoft, prêts à tout pour se faire une place sur ce marché en forte croissance. Créé en 1993, l’éditeur est spécialisé dans les logiciels de gestion de notes de frais et de voyages d’affaires pour les entreprises et le secteur public. Ses solutions sont accessibles uniquement en mode « cloud », via Internet, et facturées sous forme d’abonnement. La société, qui emploie 4.200 salariés, a vu son chiffre d’affaires multiplié par près de deux en trois ans, pour s’élever à environ 700 millions de dollars cette année (exercice clos le 30 septembre). Dans le même temps, son cours de Bourse a plus que doublé, illustrant l’appétit des investisseurs pour le marché du « cloud ».

Le prix peut néanmoins paraître élevé pour une entreprise qui perdait encore 24 millions de dollars en 2013 - mais devrait revenir à l’équilibre cette année. Wall Street, qui bruissait de rumeurs sur ce rachat, tablait sur une offre à 7 milliards. « Le prix se situe dans la norme des transactions sur ce segment de marché, dont le potentiel de croissance est très important », corrige un porte-parole de SAP. La rivalité avec Oracle et Microsoft, aussi en quête de pépites dans le « nuage », et qui auraient regardé le dossier selon Bloomberg, pourrait avoir pesé.

Frénésie de rachats
Avec Concur, SAP poursuit sa transition à marche forcée vers le « cloud » , en terme de revenus mais aussi de culture d’entreprise, alors que l’allemand a bâti sa fortune sur la vente de licences logicielles. Cette évolution se matérialise essentiellement par des acquisitions, à l’instar d’Oracle.

Sur les 13 milliards de dollars dépensés en rachats d’entreprises depuis quatre ans, plus de la moitié concerne des spécialistes de l’informatique à la demande, comme Ariba (4,5 milliards), Successfactors (3,5 milliards) et Fieldglass. « Pour grandir rapidement dans le cloud, les groupes comme Oracle, SAP ou IBM sont obligés de multiplier les acquisitions de sociétés, dont le business est déjà mature, avec de très nombreux clients, explique Olivier Rafal, consultant principal chez PAC. C’est l’essence même du modèle du cloud : pour que cela rapporte, il faut être très gros ».

Le géant allemand estime toutefois être bien armé désormais. Selon Bill McDermott, le patron de SAP, « il n’y a plus de grosses acquisitions à prévoir » dans ce domaine. Le géant du logiciel va désormais se focaliser sur l’atteinte de ses objectifs, à savoir 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires dans le cloud cette année, et 3 milliards en 2017 (soit 15 % des revenus).

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