10/08/2014
Chronique d'une mort annoncée...
Un "plan de continuation", pour être efficace, doit imposer de grands changements dans l'entreprise !
Dans les difficultés, les meilleurs éléments d'une entreprise s'en vont, car ils se reclassent d'eux-mêmes facilement !
Les commerciaux de Gad sont partis les premiers... entrainant automatiquement une réduction des prises de commande...qui ne suffisent plus à amortir les frais fixes, constitués à 70% de frais de personnel dans un abattoir classique...
La grande difficulté, aujourd'hui, dans ces entreprises, soumises à une procédure judiciaire est la période de "redressement judiciaire", pendant laquelle le syndic joue le rôle de chef d'entreprise, sans en avoir les motivations ! Rééquilibrer les comptes, éviter les décalages de trésorerie, assurer uniquement les frais de fonctionnement... un point, c'est tout et essayer de trouver "un repreneur", qui assure au syndic la meilleure rémunération !
Le "plan de continuation" est la pire des solutions !
La "liquidation judiciaire" est en vue, en raison des difficultés de trésorerie, qui menacent à leur tour les fournisseurs de Gad...
Josselin, la dernière étape du chemin de croix !
Gad, le site de Josselin sur la sellette
Télégramme du 10 août 2014
Frédérique Le Gall
Pour les quelque 1.000 salariés de Josselin demeure l'espoir qu'aboutissent les négociations engagées récemment avec SVA Vitré.. Photo François Destoc
Fermer l'usine de Lampaul-Guimiliau (29) n'aura pas suffi. La direction de Gad SAS envisage désormais une liquidation judiciaire de son abattoir de porcs de Josselin (56). Les salariés, qui ont manifesté, hier, à Lorient, espèrent que le salut viendra d'Intermarché et de son projet de reprise.
Un peu pris de court par l'annonce-choc de leur direction lors du comité central d'entreprise (CCE) de mercredi dernier, les salariés de Josselin ont organisé, dans l'urgence, hier, à l'appel de la CFDT, une manifestation à Lorient.
Ils ont voulu profiter de la caisse de résonance du Festival interceltique de Lorient pour alerter la population et exprimer toute leur inquiétude. « Nous voulons alerter tous les gens qui peuvent avoir une influence dans ce dossier », a indiqué Patrick Piguel, représentant CFDT, alors qu'environ 200 salariés ont défilé dans les rues de la ville en fête, derrière une banderole intitulée, non sans humour « Le bas Gad de Josselin ».
Des problèmes de trésorerie
C'est donc à l'occasion d'un CCE extraordinaire, mercredi dernier, que la direction a informé les représentants du personnel de son intention de solliciter le tribunal de commerce de Rennes pour l'arrêt du plan de redressement en cours et l'ouverture d'une procédure de liquidation judiciaire. « La direction nous a présenté un projet de requête où il est dit que l'entreprise ne peut pas faire face aux objectifs du plan de continuation », a expliqué Patrick Piguel.
Les problèmes de trésorerie de la filiale de la coopérative Cecab ne sont pas nouveaux. À cela s'ajoute l'embargo russe en cours depuis le mois de février et qui risque de s'aggraver en raison des récentes décisions de Vladimir Poutine. Sans compter, enfin, les difficultés de la filière porcine liées à une baisse de la production et à la compétitivité allemande.
Selon les salariés morbihannais, le fait qu'une grande partie des équipes commerciales a quitté l'entreprise, refusant une mutation de Lampaul vers Josselin, n'a pas arrangé non plus les affaires de la société.
Patrick Piguel ajoute qu'à court terme, l'entreprise faisait face au remboursement d'une échéance d'une dette s'élevant à 4,5 millions d'euros à payer le 10 octobre.
L'espoir d'une reprise par Intermarché
Pour les quelque 1.000 salariés de Josselin demeure cependant l'espoir qu'aboutissent les négociations engagées récemment avec SVA Vitré, la filiale du groupe Intermarché. C'est le seul acteur, à ce jour, à s'être manifesté pour la reprise de l'abattoir. Selon la CFDT, les négociations seraient toujours en cours. « Mais nous serons vraiment rassurés quand il y aura une offre écrite », insiste Annick Le Guével, déléguée.
Le dossier de liquidation judiciaire devrait être déposé au tribunal de commerce, fin août-début septembre.
Deux options sont possibles : soit la juridiction rennaise se prononce pour une liquidation judiciaire immédiate, ce qui constituerait un drame pour les salariés, ou alors elle prononce la liquidation avec continuité de l'activité pendant deux mois, si un repreneur a déposé un dossier de reprise. « Mais il faudra aussi que la Cecab puisse assurer la trésorerie », notent les représentants syndicaux. Cette liquidation devrait permettre, en tout cas, à l'éventuel repreneur d'acquérir les actifs de la société sans en assumer le passif.
Pour Patrick Piguel, quoi qu'il en soit, « il est nécessaire qu'Intermarché sorte du bois au plus vite ». Car, dit-il, « le temps joue contre nous ». Une nouvelle réunion du CCE est prévue le 22 août.
En complément
Paroles de manifestants
« Montrer qu'on est là »
Aurélie, 30 ans, de La Chapelle-Caro, a 11 ans d'ancienneté chez Gad Josselin (découpe). « Je suis là pour manifester et essayer de garder nos emplois. On nous a annoncé que notre entreprise allait fermer fin août. C'est pour ça qu'on est venu à Lorient, pour montrer qu'on est là. Évidemment, comme tout le monde, on est inquiet, on a des enfants, une maison à rembourser. Ça fait un moment qu'on se doutait de l'issue mais pas à ce point-là. Et pourtant, les salariés ont toujours été présents, on a toujours fait ce qu'on nous demandait ».
« On attendait notre tour »
Nathalie, 38 ans, de Mauron, 16 ans d'ancienneté chez Gad Josselin (découpe) : « La crainte qu'on a, c'est que tout finisse à la fin de l'été. On se plaît ici. Je n'ai jamais été déçue par l'entreprise. Mais, comme mes collègues, je commence à avoir la trouille. Du coup, ça donne envie de baisser les bras, de décrocher. On se doutait que ça allait être notre tour. Ils n'auraient jamais dû monter les salariés de Josselin contre ceux de Lampaul. On est quand même tous dans la même galère. Aujourd'hui, on préfère se dire que tout est fini plutôt que d'y croire encore... ».
« Il nous faut un repreneur »
Pascal, 46 ans, de Ploërmel, salarié de Gad Josselin depuis 24 ans : « Nous sommes ici pour réveiller la population et les acteurs de la filière agroalimentaire. On a tous la trouille : être licencié comme une vieille chaussette, sans même un merci, au bout de 24 ans, c'est dur à digérer. L'avenir s'annonce assez gris. La stratégie du groupe a été très mauvaise. Il fallait trouver des débouchés. Il faut que la filière et notre gouvernement se bougent un peu. Le problème, c'est qu'on est livré à notre sort. On attend un repreneur ».
« Mauvaise gestion de nos dirigeants »
Didier, 45 ans, 22 ans d'ancienneté (conditionnement) : « Ce n'est pas la première fois qu'on se fait avoir mais, aujourd'hui, les choses se présentent plutôt mal. La faute à nos dirigeants et à leur mauvaise gestion. Après Lampaul, ça va être notre tour. On s'est quand même pris une bonne claque dans la figure quand on nous a annoncé la probable liquidation judiciaire de notre boîte. Une chose est sûre : elle va fermer et un repreneur va se présenter quand tout sera à zéro : il y aura du monde à attendre à la porte. Le problème est de savoir combien de salariés seront repris ».
« Chronique d'une mort annoncée »
Jean-Marc Detivelle, délégué FO du site Gad de Lampaul-Guimiliau : « C'est le scénario banal d'une chronique d'une mort annoncée. C'est certes triste pour les gars de Josselin mais c'est ce qui leur pendait au nez. Je ne pense pas qu'ils soient surpris ». (Photo d'archives Le Télégramme)
Commentaires
C'est cela l'Europe de Bruxelles: vous en vouliez? maintenant vous l'avez!
Écrit par : Regis | 10/08/2014
c'est la suite logique de l'écrasement par l'impot et ladministration qui tue les entreprises.
La france se tiermondise , s'appauvrit chaque jour quipasse. il faut jeter cette bandes de nuls du gouvernements et surtout par reelire sarkosy
Écrit par : Zelie | 10/08/2014
pas de Holland
pas de Sarkosy
mais surtout
pas de Marine et autre FN !!!!
Dommage que Raymond barre ne soit plus là !!!
Écrit par : jeremie | 10/08/2014
Les commentaires sont fermés.