07/08/2014
Bouteille à moitié vide ? chaque Ministre "boit" la tasse depuis 20 ans...
Le commerce extérieur et sa balance montrent que la France consomme plus qu'elle n'épargne !
Cette tendance de fond s'explique aussi par le fait, que notre pays n'est plus en tête de la recherche et de la mise au point de produits innovants dans le Monde... notre matière grise est aujourd'hui mal irriguée par la médiocrité de recrutement de notre système universitaire, notre savoir-faire est fortement copié par les pays émergents et la plupart de nos outils techniques viennent d'outre-Atlantique ou d'outre-Rhin...
L'informatique est l'exemple le plus frappant de notre décrochage mondial : Bull se vend à Atos, Thalès ferme sa dernière usine de fabrication grand public, Philips abandonne la petite électronique...
L'hyper-consommation de produits pétroliers entraine notre balance dans des dérapages incontrôlés...
Enfin, si l'euro fort arrange nos finances à l'importation, il pèse trop lourd dans nos prix à l'exportation !
Dans le domaine de l'exportation, les efforts du Ministre en charge sont totalement inefficaces... l'exportation ne gagne que grâce à de "bons produits", des "produits innovants" et un" service après-vente irréprochable"...
Et ceci est l'affaire de toute une Nation !
Fleur Pellerin, le déficit commercial de la France au plus bas depuis 2010
Le Figaro du 7 août 2014
La secrétaire d’État au Commerce extérieur annonce au « Figaro » un déficit à moins de 30 milliards en juin.
Marie Visot
La balance commerciale est une faiblesse française. Quel est le bilan de la première moitié de l’année 2014 ?
Fleur PELLERIN. - La situation est encore loin d’être satisfaisante, mais le déficit commercial tend à se réduire. Ce qui, compte tenu de la conjoncture actuelle, est plutôt positif. Les importations ont été peu dynamiques, en réduction d’environ 1 % du fait du recul du prix de l’énergie ; les exportations sont encore atones, en raison notamment de la faiblesse de la reprise en Europe. Le déficit total a ainsi atteint un peu moins de 30 milliards d’euros au premier semestre. À mi-année, nous sommes au niveau le plus bas depuis 2010. Hors énergie, il a atteint 9 milliards - pour mémoire, il était de 17 milliards à mi-2011 -, c’est un progrès considérable. Nos plus grandes forces, ce sont encore, ce semestre, les secteurs de l’aéronautique-spatial, la chimie, les parfums et cosmétiques, qui sont en hausse par rapport à 2013. Le secteur de l’automobile repart également. Par ailleurs, n’oublions pas que la balance des services, qui n’est pas comptabilisée dans la balance commerciale, est excédentaire de plus de 10 milliards d’euros. Les services marchands représentent la moitié de l’emploi en France, ils sont le premier employeur de notre pays ; il vaut évidemment mieux en tenir compte lorsque l’on analyse la situation française.
Il était prévu dans la loi de finances 2014 que le déficit atteigne 53 milliards en année pleine. Ce chiffre est-il tenable ?
Si la tendance à l’amélioration des chiffres du commerce extérieur se poursuit, cette prévision est tenable. Cela suppose toutefois que nos entreprises se tournent toujours plus vers l’international, et en particulier vers les marchés plus lointains, en forte croissance. J’ai en tête l’objectif fixé par le président de la République : une balance à l’équilibre, hors énergie, à la fin du quinquennat.
La France a-t-elle toujours autant de mal à se positionner sur les marchés en croissance ?
Les exportations de nos entreprises sont toujours très tournées vers l’Europe. Le réflexe des marchés émergents vient petit à petit, mais cela doit s’accélérer ! Notre problème, c’est avant tout une mauvaise spécialisation par pays. Je suis en train de redéfinir des familles de produits où la France a des atouts mondialement reconnus (agroalimentaire, santé-cosmétique, numérique, ville durable-développement urbain, industries créatives), pour les accompagner vers les pays où il y a une forte demande. Nous devons avant tout comprendre les attentes des différents marchés et y répondre de manière mieux coordonnée ! Au Koweït, par exemple, le gouvernement a lancé un programme de construction d’hôpitaux et veut développer la sécurité sociale. C’est pour nous une opportunité majeure : outre Vinci qui peut participer à la construction, nous pouvons aussi leur vendre notre système de formation des médecins, de management dans les métiers de la santé, notre expertise dans le domaine de l’assurance, des systèmes de soins… Il nous faut arriver avec des offres clés en main, des projets concrets et complets, dans les secteurs où les pays émergents expriment la demande la plus forte. D’autres pays, comme l’Autriche ou la Corée, par exemple, le font ; il n’y a pas de raison que nous n’arrivions pas à fédérer les acteurs !
Bruxelles a regretté que les pactes de compétitivité et de responsabilité ne soient pas davantage ciblés sur les secteurs exportateurs.
C’est un débat qui a eu lieu au moment de la remise du rapport Gallois sur la compétitivité de la France, en 2012. Le gouvernement est d’abord parti du constat que les entreprises françaises en général avaient des marges trop basses, et c’est à cela qu’il a décidé de s’attaquer avec le crédit d’impôt compétitivité dans un premier temps, et aujourd’hui avec une baisse de charges supplémentaire. Cela dit, je ne pense pas que la question de la compétitivité de nos entreprises soit l’unique clé de lecture - ni la plus juste dans toutes les circonstances. Il y a aussi une question d’état d’esprit. Elles se sentent bien sur le marché domestique, n’ont pas forcément envie de prendre le risque d’aller voir au-delà des frontières. Il faut qu’elles sachent qu’elles peuvent être accompagnées pour exporter et s’internationaliser. Ce que nous avons fait avec le French Tech Hub (cette structure à San Francisco qui aide les entrepreneurs à s’installer, les met en relation avec des investisseurs…), il faut le répliquer ailleurs autant que faire se peut. Pourquoi pas à Boston par exemple, avec le secteur des biotechnologies ? C’est l’un de mes projets !
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