27/07/2014
De GLAD à GERTRUDE...
La Bretagne aime son passé ! C'est un "ciment" local très fort !
Comment ne pas penser à Rome, nos ancêtres, les romains, lorsque Plouharnel s'apprête à organiser les "comices", fête populaire agricole, où tous nos représentants politiques viennent faire un tour et puis s'en vont...
L'inventaire du Patrimoine "breton" est également une opération dynamique, par l'utilisation d'une informatique bien pensée (Gertrude), à la disposition de tous...
Aujourd'hui, Vannes, la "belle endormie" évoque de son côté les derniers instants de paix avant le premier conflit mondial de 1914. Elle abrite à cette époque 3 régiments d'infanterie, qui avec plus de 4000 hommes agitent le quartier Saint Patern ! Le député local s'habille en "breton", en costume traditionnel...
Gégé le Général, lui, est en "costard trois pièces" !
Comice, tous sur le pont à Plouharnel pour le 7 août 2014
Télégramme du 26 juillet 2014
Jeudi 7 août, toute la journée, ce sera la fête de l'agriculture et de l'ostréiculture sur le terrain du Préleran, avec la présentation d'animaux et des expositions de matériel agricole. Tout se prépare pour la fête de l'agriculture et de l'ostréiculture qui se déroulera jeudi 7 août sur le terrain du Préléran. Les acteurs du secteur souhaitent que cette journée soit une belle vitrine de leurs activités et que le public vienne nombreux pour ce rassemblement réunissant la terre et la mer.
Durant la journée seront décernés des prix aux vaches laitières et bovins à viande mais aussi pour le concours de modèles et allures de chevaux de traits et postiers bretons. Le thème « Du grain au pain » sera l'occasion d'exposition de matériel et de démonstration des différentes étapes de la transformation de l'épi de blé en pain à l'ancienne. « Des scènes de battages à l'ancienne seront présentées avec des bénévoles en costume », explique la présidente, Annick Audo.
Clins d'oeil sur l'histoire locale
D'autres clins d'oeil sur l'histoire de Plouharnel seront faits, notamment avec ses mégalithes et le 70ème anniversaire de sa libération, avec l'association LBMG. L'ostréiculture de la baie aura aussi une large place avec des explications sur l'élevage de l'huître et des expositions de matériel. L'ACCA (association de chasse communale agréée) sera présente, comme l'association Cétavoir et des représentants du Musée des thoniers avec des photos. « Nous présenterons du matériel agricole contemporain et du matériel en modèles réduits », ajoute la présidente. Il y aura des sculptures et des oeuvres. Les Copains du bord chanteront et les sonneurs du pays, Paulo-Kergozien seront sur le terrain. On pourra aussi admirer des chiens de troupeau au travail avec des oies.
A quoi ressemble la ville de Vannes en juillet 1914 ?
Télégramme du 25 juillet 2014
Catherine Lozac'h avec Jean-Yves Rio (*)
Les officiers occupaient généralement de belles demeures souvent situées en plein centre-ville..
Dans quelques jours, le centenaire de la Grande Guerre va débuter. Comment les Vannetais, dans leur ville ou au front, ont-ils vécu cette terrible période ? Au rythme du conflit, Le Télégramme vous propose de revivre l'Histoire.
« Ville bourgeoise endormie » est souvent le stéréotype qu'on colle à Vannes dans le passé. Mais au tournant du XXe siècle, la réalité est bien différente. Entre les recensements de 1872 et 1911, la population a presque doublé, passant de 14.690 à 23.631 habitants. Suite à l'arrivée du chemin de fer et à la guerre de 1870, Vannes accueille dorénavant trois régiments (116e d'infanterie, 28e et 35e d'artillerie), une école d'artillerie et l'État-major de la 22e division d'infanterie. Arsenal, casernes, champ de tir, mais aussi belles demeures pour les officiers ont poussé dans le centre et à la périphérie de la ville.
Tensions politiques
Dans le « Courrier Morbihannais » du 5 juillet 1914 est évoquée la visite d'un groupe de députés : suite à l'allongement du service militaire à trois ans, ils font un état des lieux des casernements. On y apprend qu'à la caserne des Trente, il y a un robinet pour 16 soldats... mais surtout que la ville abrite 4.308 hommes. Et quelque 2.000 chevaux. Les officiers supérieurs font désormais partie de la « bonne société locale ». Mais Vannes connaît l'agitation d'une ville de garnison : la rue Victor-Hugo et le quartier Saint-Patern, avec ses estaminets et ses « maisons de plaisir », sont souvent le théâtre de rixes, où l'on manie parfois le couteau, voire la baïonnette ! La ville n'est pas non plus calme politiquement.
Les républicains ont été confortablement réélus le 5 mai 1912. Et quelques jours plus tard, Lucien Priou devient maire. Il est notoirement connu pour être anticlérical. Parmi les importants personnages de la ville, on compte l'évêque Alcime Gouraud, qui s'est lui ouvertement opposé aux inventaires en cours suite à la loi de séparation des églises et de l'État. On trouve aussi Alfred Roth, plus jeune préfet de France et protégé de Clemenceau, objet d'attaques par la presse conservatrice en raison de ses origines juives. Ou encore le député, Régis de l'Estourbeillon, qui porte régulièrement le costume traditionnel, soutenu par la presse catholique et affilié au mouvement maurassien (extrême droite).
Joute nautique
Début juillet 1914, en manoeuvre à Coëtquidan, les soldats reçoivent la visite du maréchal Joffre. Puis, ils attendent la fête nationale dans leur casernement. En l'absence des régiments d'artillerie, le 14-Juillet n'a pas l'éclat habituel. Mais il y a foule au défilé, puis aux joutes nautiques et aux courses « vélocipédiques » et pédestres organisées par le Véloce vannetais. Dans la semaine qui précède la déclaration de guerre, la presse locale annonce l'arrivée d'un cirque le 1er août par train spécial de 22 wagons. Mais ce sont bien d'autres convois qui vont bientôt se succéder.
En savoir plus
« Les Bretons et la Guerre » aux éditions Le Télégramme (5,90 €). Exposition 1914-18 de la ville de Vannes. (*) Jean-Yves Rio, Vannetais, petit-fils de Poilus, est devenu par passion historien spécialiste de la Grande Guerre.
Patrimoine. bzh, le portail de l'inventaire breton
Télégramme du 27 juillet 2014
Alain Le Bloas
Les auteurs du livre, l'équipe de l'Inventaire (presque) au complet. Au premier rang à droite, Maria Vadillo, vice-présidente du conseil régional.. Photo A.L.B.
Il y a 50 ans, la Bretagne jouait les précurseurs avec son service de l'inventaire du patrimoine qui a toujours été en pointe. Pour fêter son 50eanniversaire, il innove encore avec son portail monumental « patrimoine. bzh » et l'édition d'un beau livre sur l'architecture rurale.
En 1964, le ministre de la Culture André Malraux déconcentrait l'Inventaire national du patrimoine et créait les deux premiers services régionaux, en Bretagne et en Alsace. Les Bretons ont tout de suite pris des initiatives que les autres services régionaux, créés entre-temps, leur enviaient avant de s'en inspirer ou de les copier. Désormais confié au conseil régional, l'Inventaire conserve et développe son goût pour l'innovation.
Bretagne pionnière
Parmi ses initiatives les plus marquantes, il y aura eu la publication dès 1969 d'un ouvrage consacré à l'enquête de terrain effectuée à Carhaix (29). À cette première nationale devaient succéder une trentaine d'éditions de cahiers du patrimoine et quelques albums de prestige. Un quart de siècle plus tard, l'Inventaire breton se lançait dans une autre aventure pionnière en mettant au point les premiers dossiers électroniques, suivis de la mise en ligne des données. Ainsi a-t-il contribué à enrichir le vocabulaire culturel français puisque le nom de son logiciel baptisé « renabl » (« inventaire » en breton) est depuis utilisé par les autres services. Enfin, voici déjà 13 ans, il créait le premier site internet du nom de « Glad » (« patrimoine ») et rendait ainsi ses ressources accessibles au public. Les Bretons ont été séduits : l'an dernier, Glad a été consulté par 520.000 visiteurs qui ont feuilleté 3,5 millions de pages.
100.000 dossiers
Ce sont encore les Bretons qui ont piloté le projet interrégional « Gertrude », le nouvel outil logiciel qui vient de succéder à Glad. Cette énorme base de données est accessible par « patrimoine.bzh » et présente par le menu le considérable corpus de l'Inventaire breton, fort de 100.000 dossiers (bâti et meubles) et 250.000 illustrations (soit la moitié du fonds de l'Inventaire). On y trouve de fières bâtisses et de solides fortifications mais aussi d'humbles fermes, des fontaines, des maisons significatives quoique apparemment banales, des stèles et des croix, et un mobilier disparate, luxueux ou rustique.
Cinquante années d'enquêtes
Le livre anniversaire consacré à l'architecture rurale est aussi le résultat d'une approche particulière de l'Inventaire de Bretagne. À partir du bâti et particulièrement de l'habitat, cette restitution de cinquante années d'enquêtes de terrain évoque la vie quotidienne de toute une société campagnarde avec sa petite noblesse et sa paysannerie, ses marchands et ses artisans, ses prêtres ou ses hommes de Loi. Le nouveau portail « www.patrimoine.bzh » (Gertrude) succède au site plus simple et moins développé « patrimoine.region-bretagne.fr » (Glad), qui est encore accessible.
Pratique
Le livre anniversaire « Architecture rurale en Bretagne » est en vente en librairie à partir du 11 juillet (Éditeur « Lieux-dits », 324 pages, 472 illustrations, 27 euros).
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