Les Secrets de Saint Pierre

Amis du littoral carnacois, le PPRL au coeur des débats
Télégramme du 7 mai 2013

Les Amis du littoral carnacois (195 adhérents) dirigés par Michel Jouvent se sont réunis à 30, pour leur assemblée générale annuelle lundi, au Casino Barrière. A l'ordre du jour, l'examen d'une question jugée prioritaire : le Plan de Prévention des Risques Littoraux (PPRL). Elle leur a valu la participation du député Philippe Leray et du maire Jacques Bruneau venus faire part des derniers développements des pourparlers avec les services de l'État sur les risques de submersion marine.

Fragilité des analyses
L'association écrit au sous-préfet de Lorient (Jean-Francis Treffel) le 24 mars, pour contester les postulats de base d'étude utilisés pour établir la carte d'aléas. « Carnac est au fond d'une baie très protégée. Les modélisations, dans les baies, ne sont pas fiables : paramètres couplés houle/hauteurs d'eau contestables du fait des marges d'incertitude additionnées qui faussent le niveau marin retenu. Les simulations réalisées par le cabinet DHI intègrent à tort des ouvertures de brèches virtuelles sur le boulevard de la Plage alors que sa profondeur varie entre 75 et 190 m (dune, chaussée, rangs de construction). Elles tiennent compte de débordements aléatoires. Or les risques d'entrée d'eau sont limités de par leur emplacement, de par leur durée (40 min à l'occasion des grandes marées hors saison). Le cabinet ne tient pas compte du phénomène de consolidation des dunes (accrétion) par le sable éolien apporté par les vents d'ouest dominants ».

Préjudice économique
L'association estime que « les maisons placées dans les zones d'aléas perdraient 30 % de leur valeur. S'y ajoutent les destructions d'emplois en cas de maintien du projet de carte en l'état. Il faut tout faire pour obtenir une refonte de l'étude DHI ». L'association a approuvé le rapport moral présenté, le rapport financier (comptes 2012 légèrement positifs), le programme prévisionnel 2013 (suivi des lotissements, incinérateur de Plouharnel, pavillon bleu, entretien des dunes...) et les nouveaux barèmes de cotisation.

Le maire regrette la rétention d'information par l'État
Jacques Bruneau dénonce le manque de transparence des discussions avec la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) et le cabinet DHI : « Nous n'avons pas obtenu copie du cahier des charges de l'étude DHI. Nous allons faire rehausser les murets (à Beaumer, Saint-Colomban et le long de la cale de Port en Dro) par une société spécialisée dans la défense contre la mer. La bonne exécution de ces travaux sera vérifiée par Veritas ou Socotec. Nous ne pouvons accepter qu'il n'en soit pas tenu compte dès le premierPPRL. Nous nous concertons entre maires des communes littorales et avec le conseil général et le député pour ramener les zones d'aléas forts à des zones d'aléas moyens afin de ne pas tout figer. On ne peut pas boucler le Plan local d'urbanisme (Plu) tant qu'un PPRL n'aura pas été validé. Le PSC (Plan de sécurité communal) devrait être publié en juin prochain ». Selon le député Philippe Le Ray aussi présent : « le Plu ne peut pas sortir avant le Scot (Schéma de cohérence territoriale). La mise en oeuvre du principe de précaution prend une ampleur exagérée. Pour en réduire la portée il faut recourir à une contre-expertise ».