Les Secrets de Saint Pierre

Courses en ligne à Vannes, la guerre du Drive
Télégramme du 27 avril 2013

Le phénomène Drive, encore inconnu à Vannes il y a cinq ans, tourne à la guerre ouverte. Après Chronodrive et Carrefour Market, Leclerc Drive et Drive U s'apprêtent à ouvrir alors qu'un autre projet est évoqué à Saint-Léonard.

Il y a cinq ans, la distribution Drive était encore un concept inconnu à Vannes.

Jusqu'en mai 2009, date d'installation de Chronodrive au Fourchêne. Les Vannetais découvraient alors les joies des courses en ligne : commandes et paiement sur Internet, délai programmable et passage à la borne suivi du chargement dans le coffre par le préparateur dans un délai de cinq minutes. L'idéal pour les clients pressés... Désormais, le Drive est devenu un phénomène qui correspond à un besoin : il captait 1,4 % des dépenses de ménages en circuit généraliste en 2012 et 2,4 % en 2013.

Le second à s'installer a été Carrefour Market en septembre 2012 avec un Drive accolé à son supermarché de Tohannic. Aujourd'hui, c'est Super U et Leclerc qui sprintent pour ouvrir le troisième et la quatrième Drive.

Drive Leclerc ouvre mardi
Avantage à Leclerc qui ouvrira mardi 30 avril juste derrière Keranguen en entrée de ville : « Le meilleur potentiel de fréquentation, dit Jean-Christophe Rigobert, directeur du Centre Leclerc de Park Lann. Les études montrent que si le drive est accolé à l'enseigne, il y a 30 % de cannibalisation contre seulement 5 % s'il est déporté ». Leclerc s'est posé la question du Drive il y a trois ans : « Au départ, on n'était pas chaud. Le marché n'était pas mûr. Aujourd'hui, il faut être dans le match. Dans dix ans, le Drive peut représenter 10 % du marché ! », dit Jean-Christophe Rigobert.

Automatisation
Vu de l'extérieur, le Drive Leclerc ressemble à un Drive classique avec ses dix pistes (dont une pour les personnes handicapées). À l'intérieur, c'est autre chose. Le site a misé sur l'automatisation. 45 % de la commande, les produits les plus vendus parmi les 6.000 références, est gérée par une machine de 11 m de haut qui stocke 10.000 bacs. Deux personnes peuvent la piloter et réaliser 500 commandes par jour. « On voulait éviter la pénibilité. Dans les Drive qu'on a visités, les préparateurs font 15 km par jour. L'automatisation permet d'éviter les maux. Ici, ce n'est pas une ruche où on se marche sur les pieds », dit Stéphane Berthy, P-DG du Centre Leclerc.

Drive U, fin mai
Cette technologie n'impressionne pas David Buchot, directeur de Chronodrive, l'enseigne distante d'un jet de pierre. « Ce n'est pas une guerre, c'est la loi du marché. Nous, nous continuons à travailler sur les prix, le choix, la qualité de service et le sourire ». Ce qui a permis de fidéliser les clients. Chronodrive affiche 3.000 références de plus que Leclerc et met en avant son expérience. Quant au Drive U du Poulfanc, son ouverture est prévue fin mai. Sept pistes sont prévues. Julien Onnée, directeur de l'Hyper U de Saint-Avé voit là une belle perspective d'évolution : « Il faut suivre le mouvement. Ce sera le premier Drive U déporté de France. L'Ouest est déjà bien équipé. On parie sur l'Est ».

Les effectifs : Chronodrive, 45 salariés ; Leclerc Drive, 20 salariés ; Drive U, 10 salariés.
• Bertrand Le Bagousse