Les Secrets de Saint Pierre

Projet d'aménagement à Saint Pierre, quelle commune demain ?
Télégramme du 14 avril 2012

Même si la salle du centre culturel n'était pas remplie jeudi soir, il y avait tout de même du monde pour la présentation du Padd (Projet d'aménagement et de développement durable), dans le cadre de la création du Plu (Plan local d'urbanisme). C'est Jean-Luc Le Mancq, du cabinet Paysage de l'Ouest, qui a exposé le travail réalisé. Il a précisé: «Ces documents donnent des orientations générales, mais ils fixent les objectifs et projets politiques en matière de développement économique et social, d'environnement et d'urbanisme à l'horizon des 20 prochaines années». L'expert a évoqué un territoire extrêmement contraint, avec des enjeux de terrain de plus en plus important même si ce dernier a voulu nuancer en évoquant la superficie des «dents creuses», terrains encore disponibles à l'intérieur des zones urbanisées. Il resterait plus de 20 hectares constructibles, et en prenant pour base la densification des zones préexistantes, près de 400 logements pourraient être construits sur les dix ans à venir.

Loi Littoral
Le projet redéfinit les conditions d'application de la loi Littoral, en insistant sur les coupures d'urbanisation et en affirmant la protection de tous les espaces naturels. Les extensions urbaines concerneront uniquement l'agglomération (comprenant Keraude, Kerbourgnec et Keridenvel) ainsi que les villages de Penthièvre, Kerhostin et Portivy. Jean-Luc Le Mancq a ajouté que: «La mise en oeuvre d'extension d'urbanisation devra être motivée uniquement par des projets d'équipement publics et d'intérêt collectif, ou des projets d'intérêt général de développement des activités économiques».

Quelle règle pour le camping privatif ?
Il y aura l'obligation de réserver 30% pour du logement à caractère social dans tout programme, qu'il soit public ou privé. Comme ailleurs, le problème juridique du camping privatif se pose. En effet, cette pratique, jusqu'à présent tolérée, jouit d'un grand vide juridique. Jean-Luc LeMancq a précisé: «Dans les espaces naturels, dans un avenir plus ou moins proche, ces pratiques ne pourront donc plus se faire». À une question sur la «capacité d'accueil», Jean-Luc LeMancq a suscité plus d'interrogations qu'il n'a donné de réponses en évoquant les réseaux routiers saturés en été, l'espace naturel dégradé par un piétinement intensif, mais par une économie en quête de ressource pérenne et d'un tourisme indispensable. Entre richesse et contrainte, le Plu doit préparer l'avenir.

Conseil de Plouharnel, équilibre et maîtrise du territoire urbain
Télégramme du 13 avril 2012

Si le conseil municipal de mercredi n'était pas étoffé en nombre de points, il l'était par son importance. En effet, les élus avaient à débattre sur le Plan d'aménagement et de développement durable (Padd), une étape obligatoire dans le cadre de la révision du Plan d'occupation des sols (Pos) pour tendre vers le Plan local d'urbanisme (Plu). Le Padd est un document politique exprimant les objectifs et projets de la collectivité locale en matière de développement économique et social, d'environnement et d'urbanisme à l'horizon de dix à 20 ans. C'est Christian Jouan, conseiller délégué en charge du développement durable et du Plan local d'urbanisme, qui a présenté le diagnostic puis les orientations: «Nous souhaitons organiser le développement urbain en lui gardant son caractère propre, c'est-à-dire un territoire équilibré et maîtrisé, avec une bonne qualité de vie».

Maîtriser le rythme des nouveaux entrants
Les élus souhaitent maîtriser le rythme d'accueil des nouveaux entrants et, comme l'inscrit le préfet, réduire de 30% la consommation d'espace urbanisé par rapport à la dernière décennie. Cela impose donc une densification de l'habitat: «Du point de vue de la loi Littoral, a expliqué le maire, seuls le bourg et Sainte-Barbe sont considérés comme des villages, le reste étant des hameaux et donc ne peuvent plus avoir d'extension». La mixité sociale sera également inscrite avec l'obligation de prévoir un pourcentage de logements à caractère social.

50% du territoire classé espace naturel
Avec 50% de son territoire classé en espace naturel, la commune jouit d'une grande richesse environnementale et d'une variété de paysage. Un atout que les élus comptent bien préserver par la continuité écologique via des «trames vertes et bleues». Le point a été fait tant pour l'assainissement collectif, et individuel. Pour la gestion des déchets, le maire a évoqué les projets engagés pour la valorisation énergétique de l'usine d'incinération. «Nous avons la chance d'avoir un maillage de sentiers important, a souligné le maire, nous devons prendre soin de le conserver et de proposer des itinéraires cohérents vers nos voisins». Yannick Dréan s'est félicité qu'il n'y ait pas eu de remembrement permettant de conserver des haies, des chemins et une richesse de paysage, mais il s'est inquiété de l'avenir de l'agriculture: «Qui s'occupera de l'entretien de ces petites parcelles, alors que le nombre d'agriculteurs ne cesse de diminuer?».