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26/02/2012

60.00 profs ou utilisation des technologies numériques ?

L' Education, un monde "très fermé" !

Dans le débat actuel, souligné par les programmes des candidats à l'élection présidentielle, les termes "d'efficacité et de productivité" sont interdits !

La revendication syndicale (conservatrice) parle uniquement d'effectif... puisqu'il s'agit chaque année d'ajuster le nombre d'enseignants à celui des élèves... dans l'industrie d'autres paramètres sont mis en balance, notamment celui des investissements "de productivité" !

Depuis 20 ans l'informatique essaie d'entrer dans les processus d'éducation, avec beaucoup de difficultés ! Si le matériel a été acquis, souvent à bas prix, le freinage des "enseignants" est patent : manque de formation, priorité au papier, tabeau, crayon, pesanteurs corporatistes, idéologie décalée...

Depuis 3 ans de nombreux traitements sont "dématérialisés". Les élèves à domicile utilisent souvent des technologies plus évoluées et pratiquent "l'informatique" comme une première langue vivante ! Des progrès sont encore à accomplir dans la disposition de réseaux efficaces, de logiciels-système à jour, d'administration informatique de base... certes, mais il reste "la question fondamentale", celle de la formation des enseignants et de leur motivation...

La France est "à la traine"... Les enseignants doivent se mettre à jour !


Collège le Verger, manif le 27 février 2012
Télégramme du 20 février 2012

Le lundi 27 février, à partir de 10h, au Collège le Verger, situé 14, rue du Verger, l'ensemble du personnel, accompagné de parents d'élèves, d'élus de la municipalité d'Auray, du sénateur-maire Michel LeScouarnec ou de l'un de ses représentants, ont décidé de manifester. «À la suite de l'annonce de l'Inspection académique, des moyens en personnel mis à la disposition du collège et de la Segpa pour l'année 2012-2013, nous voulons montrer notre désir de protéger la qualité du service public pour tous mais aussi exprimer notre indignation face au sort que l'État lui réserve», expliquent les organisateurs du rassemblement.

Le numérique à l’école
Olivier Ezratty du 24 février 2012

Cela fait trois décennies que l’introduction du numérique à l’école est à l’ordre du jour. Certains se rappellent des micro-ordinateurs TO7 du pro¬gramme Informatique pour tous lancé alors que Laurent Fabius était Premier Ministre (1984-1986) ! Pour des raisons d’approche (pédagogique, ges¬tion de projets), de blocages divers (conservatisme des enseignants et des syndicats) et de financement (étriqué), l’équipement numérique des écoles a toujours été à la traine par rapport à nos voisins. Le sujet est toujours à l’ordre du jour malgré un taux de pénétration élevé du numérique dans les foyers (PC, haut débit, smartphones).

Dans le programme de l’UMP de juin 2011, on indique que “les jeunes ne disposent pas de compétences pour profiter pleinement de l’utilisation des TIC”. L’école devrait donc leur apprendre à se ser¬vir intelligemment du numérique pour “les usages personnels et professionnels” (ce qui est peut-être un peu tôt dans ce dernier cas).

Le plan se propose de reprendre les propositions contenues dans le rapport parlementaire du député Jean-Michel Fourgous, “Réussir l’école numérique” de février 2010 (326 pages). Il souhaite en particulier généraliser l’emploi de livres numériques et de tableaux interactifs numériques. Ci-dessous l’état des lieux peu glorieux pour la France en 2009 selon Future Source Consulting. Comme d’habitude, l’équipement ne suffit pas. Il faut la pédagogie et l’envie qui va avec ! Dans de nombreux cas où les TBI sont installés dans les écoles en France, ils ne sont pas utilisés !

Ces TBI sont très chers à Alain Madelin qui équipe certains pays africains en liaison avec la Délégation Interministérielle à l’Education Numérique en Afrique.

Pour ce qui est des livres numériques, on les consulte sur un navigateur web classique ou bien sur des tablettes. Est-ce que l’Etat doit faire le lit de sociétés comme Apple ou Samsung au contraire privilégier des sociétés françaises comme Archos ? Comme il s’en remet aux acteurs privés, cela en a pris la tournure. Le plan “tablette pour 1€ par jour” lancé en septembre 2011 a d’abord été incarné par les offres d’Orange et SFR, où les matériels d’Apple et Sam¬sung sont proposés, et avec des offres avec 3G pas si intéressantes que cela. Seul Bouygues Télécom s’est appuyé sur Archos, avec une offre concurrentielle, de 66c par jour. Et pour cause : à format égal, les tablettes Archos sont moins chères que celles de Samsung et que les iPad.

Le plan UMP propose aussi d’introduire une sorte d’éducation civique du numérique (c’est mon expression) pour couvrir les aspects éthiques et économiques du numérique en plus des aspects techniques. Le déploiement des ENT (Espaces Numériques de Travail, sortes d’extranet pour les élèves, les enseignants et les parents) est encouragé, et la formation pédagogique des enseignants n’est pas oubliée.

Fleur Pellerin s’est exprimée sur le sujet du numérique à l’école dans ses diverses interventions, mais en se préoccupant plus du secondaire que du primaire. Le programme du PS de juin 2011 comprend trois lignes sur le sujet : “Enseignement renforcé des technologies du numérique et de leur usage à l’école et en formation continue pour assurer aux citoyens une maîtrise des nouveaux langages de communication et de création“, pour trois pages chez l’UMP. En fait, le numérique à l’école est traité par Vincent Peillon, en charge de l’école dans la campagne de François Hollande. Il a annoncé un grand plan sur la e-éducation fin janvier 2012. Ce plan serait peu ou prou dans la lignée de celui de l’UMP en combinant équipement d’un côté et contenus / approche pédagogique de l’autre. Un point agaçant : l’annonce a été faite uniquement en vidéo. Il n’y a rien d’écrit. Ca fait désordre pour un tel sujet !

Sinon, ces différents thèmes sont peu promus par les syndicats professionnels du numérique qui se focalisent dans leurs revendications sur les formations supérieures.

Commentaires

Tout à fait d'accord sur le principe mais ...
N'y a-t-il vraiment pas d'enseignants formés? Comment se sont-ils formés? D'expérience, je sais que ça a toujours été sur mon temps libre (parfois pendant mes séjours au camping de Kerhostin!)l, sans aucune ciompensation, et de façon empirique (façon élégante de désigner la méthode des essais-erreurs).
Mettra-t-on un jour en route une formation réelle des enseignants?
Question subsidiaire: qui la financera?

Écrit par : JPD | 26/02/2012

Profs ou techniques informatiques ? Les deux mon général !

Eduquer un jeune, ce n'est pas seulement lui apporter des connaissances et des techniques, c'est avant tout l'aider à se développer intellectuellement de façon harmonieuse. Pour cela, aucune technique informatique ne peut se substituer à l'être humain.

Si je peux me permettre ici un aphorisme un peu approximatif, je dirai que l'informatique est aux rapports humains ce que la poupée gonflable est aux rapports amoureux.

Écrit par : p.pier | 27/02/2012

D'où les défilés nombreux du corps enseignant pour avoir plus de poupées gonflables!

Écrit par : Ricardo | 27/02/2012

Non, il faut toujours faire un choix ! Les deux, trop facile... Vous ne semblez pas connaître le milieu enseignant, qui est hyper conservateur. On enseigne aujourd'hui la matière apprise en début de carrière, soit près de 40 ans d'écart. Le perfectionnement, l'apprentissage de matières connexes n'est pas reconnu, ni par l'inspection, ni par les collègues...
Ce milieu passe beaucoup de temps aux algarades syndicales sans aucun esprit pratique et enfume les parents d'élèves tout le long de leur carrière ! Il y a de bons profs, mais ils ne sont pas assez nombreux...
La révolution n'est pas dans le nombre, mais dans la motivation...

Écrit par : JEANBART | 27/02/2012

Vous ne semblez pas connaître le milieu enseignant, mon cher JEANBART. En tout cas la vue que vous en donnez est assez caricaturale.
Croyez-vous que ce qu'enseignent maintenant les profs d'Electronique ou d'Informatique, ou de Contrôle et Régulation, ils l'ont appris il y a 40 ans (au fait, ça leur ferait une bien longue carrière!).
J'estime quant à moi que dans ce que j'enseignais en TSChimie en fin de carrière, il devait bien y en avoir 20 à 30% que j'avais étudié en formation initiale. Le laser, par exemple, n'existait pas en 1960; le principe théorique en était à peine posé. 30 ans plus tard, il y en avait partout, je m'en servais et j'expliquais son fonctionnement. Les exemples abondent...
Tout ce que peut et doit faire un enseignant, c'est essayer, modestement, de donner à chacun de ses élèves, les moyens de se débrouiller seul plus tard, et pas seulement dans sa vie professionnelle.
Et ça, cette formation personnalisée, ça demande du temps et pas 50 gus pendant une heure ou deux par semaine.
C'est un placement pour la nation, pas une dépense à fonds perdus.

Écrit par : JPD | 27/02/2012

@ Jeanbart,

Le jugement sans nuance que vous portez sur les enseignants est du même tonneau que celui que vous portez sur les élus de Saint-Pierre-Quiberon.

Ca doit certainement faire longtemps que vous n'avez pas mis le nez dans un ouvrage scolaire. Sinon, vous auriez pu constater que les programmes sont régulièrement mis à jour et que les connaissances les plus récentes viennent régulièrement s'ajouter aux plus anciennes. Et c'est peut-être même là que réside le danger : l'acquisition des connaissances les plus modernes finit parfois par se faire au détriment des connaissances de base les plus fondamentales. Et bien sûr, par la force des choses, les enseignants sont sans cesse obligés de mettre à jour leurs connaissances.

Bien sûr que l'élève doit être initié aux techniques modernes et notamment à celles de l'informatique, mais comme celles-ci ne cesseront jamais d'évoluer, l'école doit surtout lui apprendre à développer ses capacités d'adaptation, c'est à dire à devenir autonome.

Je ne sais pas quand vous avez commencé à vous intéresser à l'informatique. Moi, j'ai commencé avec le Fortran et les cartes perforées qui servaient à l'époque à introduire les données. Heureusement que j'ai su évoluer par la suite.

Écrit par : p.pier | 27/02/2012

Le milieu enseignant est un milieu pourri par la politique. Tout cela au détriment des enfants. pas étonnant après qu'ils n'aient pas de travail au sortir des écoles et qu'il s'adonnent à la drogue! .

Écrit par : Ricardo | 27/02/2012

@ Ricardo
Ces enfants n'ont-ils pas des parents pour les éduquer?
Que je sache, les enfants ne vont pas à l'école dès leur naissance. Et ils sont quand même plus longtemps en dehors de l'école qu'au contact des enseignants.
Est-ce que ce sont les enseignants qui apprennent à leurs élèves le vocabulaire ordurier que ceux-ci utilisent?
Savez-vous ce qui se passe quand les enseignants se mettent à parler du code de la route, puisqu'on le leur demande?
Ah, bon, il faut mettre sa ceinture! Mon père la met jamais, ça l'embête.
Et il téléphone en conduisant; il sait qu'il doit pas mais il s'en fout!
Bien sûr que l'école est le reflet de la société mais il y a longtemps que ce n'est plus elle qui la façonne.

Écrit par : JPD | 28/02/2012

@ JPD,

Je ne suis pas et n'ai jamais été Professeur des Ecoles, de Collège ou de Lycée mais je tiens à ajouter ce qui suit à votre contribution.

Il y a beaucoup plus grave que les incivilités des parents dont sont témoins les enfants. Il y a les insultes à l'égard des enseignants, proférées par certains parents ou grands parents, en présence de leurs enfants ou petits enfants.

Comment veut-on qu'un enfant, qui entend à longueur de journées des propos méprisants, injurieux ou calomnieux sur les enseignants, soit ensuite enclin à les respecter ?

J'espère que Jeanbart et Ricardo ne tiennent pas les propos qu'ils ont tenus ci-dessus en présence de leurs enfants ou de leurs petits enfants, sinon ils ont leur part de responsabilité dans la décrépitude actuelle des valeurs fondamentales de notre société.

C'est bien beau de toujours rejeter la responsabilité de ce qui ne va pas sur les autres.

Écrit par : p.pier | 28/02/2012

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