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26/11/2011

Fracture numérique au Conseil Général ?

Le B to C et les médiathèques du Morbihan ?

Le Conseil Général du Morbihan est pris en ce moment par la folie du "numérique", car cela fait "mode" et "branché" ! Il organise donc, selon la dernière revue, une expérimentation de certains supports numériques dans 6 médiathèques du département et veut tirer des conclusions dans douze mois, soit en fin 2012. Le "cinéma d'auteur", la "presse en ligne", les "jeux éducatifs" et les "livres numériques" sont les cibles choisies...

Il manque tout d'abord dans cette liste la "musique numérique", la "photo numérique", la "TV numérique" et une application "les réseaux sociaux numériques" !

La grande question, qui ne semble pas être posée, est celui de la place des "médiathèques" d'aujourd'hui dans la "chaîne numérique". Le cablage du département en "fibre optique" est destiné à desservir le client final. Le numérique permet de diffuser ainsi sans perte de qualité les contenus les plus divers et les fournisseurs rivalisent d'ingéniosité et de productivité pour livrer des terminaux à ce nouveau consommateur à des prix de plus en plus attractifs.

L'intérêt du "numérique" est donc de se passer d'intermédiaire : dans la presse recevoir le contenu chez soi dès sa parution, soit bien souvent avant la livraison physique correspondante, pour les livres numériques télécharger les oeuvres désirées sur sa propre liseuse, qui a vocation à être un objet personnel comme un téléphone mobile. Au fond le schéma est celui du B to C classique !

Les "médiathèques" de notre département seraient plutôt un frein à l'usage des nouvelles technologies, tant les professionnels de ce métier sont attachés aux valeurs anciennes et sclérosés par des années de pratiques répétitives. Quel est le responsable d'une médiathèque ayant fait l'acquisition d'une nouvelle liseuse ?

Et cerise sur le gateau, les responsables de cette question au Conseil Général semblent être "dans le gaz" selon les déclarations énoncées dans cet article. Comme dans l'enseignement la "fracture numérique" n'est pas chez les élèves, mais chez les enseignants...

Les pratiques "numériques" des Morbihannais sont très certainement sous estimées ! Et doit-on dépenser autant d'argent pour faire des expérimentations dont le résultat est déjà sur la table ? Les "médiathèques" ont certainement un rôle de formateur à jouer et de "facilitateur" comme Terraqué à Carnac avec sa borne de distribution sur clé USB de contenus numériques !

Alors réduisons d'abord "la fracture numérique" chez les décideurs du Conseil Général du Morbihan !


Les médiathèques morbihannaises à l’heure du numérique
Revue "Morbihan" décembre 2011
Engagé en faveur de la lecture publique, le Conseil Général expérimente la mise à disposition de ressources numériques (livres électroniques, presse en ligne, vidéos et jeux éducatifs) dans six médiathèques du département. Objectif : identifier les attentes des Morbihannais pour adapter l’offre des médiathèques.
Aujourd’hui, l’accès aux informations et aux produits culturels en ligne est de plus en plus simple. On peut lire son journal sur son téléphone, télécharger de la musique, jouer sur le Web… Les médiathèques doivent trouver leur place dans cette offre pléthorique. La médiathèque départementale, service du Conseil Général, accompagne et soutient ces acteurs culturels dans leur développement. « Nous aidons les bibliothèques à faciliter l’accès au savoir et à la culture pour tous, nous assurons également un rôle de réflexion et d’impulsion autour de l’évolution des pratiques culturelles, d’où la nécessité de nous intéresser aux ressources numériques », explique Laurent Ronsin-Ménérat, directeur de la médiathèque départementale du Morbihan.

Réduire la fracture numérique
Ainsi, la médiathèque départementale expérimente avec six bibliothèques municipales (Baud, Cléguérec, Gestel, Locminé, Plescop, Guérin) différents types de ressources numériques : presse en ligne, cinéma, livres électroniques ou jeux socio-éducatifs. L’objectif ? Mieux connaître les attentes du public, pour y répondre. Une expérimentation animée et financée par le Conseil Général, qui s’inscrit dans sa mission de développement de la lecture publique, au même titre que l’approvisionnement des médiathèques (300.000 ouvrages et 50.000 CD et DVD), l’aide technique, la formation des personnels ou le prêt d’outils d’animation.

Plescop, zoom sur le cinéma d’auteur
La médiathèque de Plescop a choisi d’expérimenter l’offre cinéma via un catalogue de films en ligne. « On voulait offrir quelque chose de différent et répondre à une forte demande en matière de vidéo », explique Agnès Lévêque, directrice de la médiathèque. Inaugurée en décembre 2008, celle-ci se veut moderne et ouverte à la nouveauté. Grâce à un portail Web sécurisé, les abonnés réservent en ligne des films qu’ils visionnent chez eux. « Le catalogue se compose de films d’auteur, de courts-métrages et de documentaires ». Un parti pris audacieux assumé par Agnès Lévêque : « On a fait le pari de la qualité et de la découverte ! »

Quéven, la presse en ligne de mire
Consulter en ligne Ouest-France, les différentes éditions du Télégramme et Médiapart (site d’information généraliste en ligne payant avec une ligne éditoriale indépendante), à volonté : c’est ce qu’offre la médiathèque de Quéven à ses abonnés. « On a déjà une forte demande sur les quotidiens », explique Laurent Bernard, de la médiathèque de Quéven. « Et avec Médiapart, on est très loin des quotidiens et de la presse papier en général ! » Trois ordinateurs sont mis à la disposition du public, la consultation se fait uniquement sur place. L’objectif est de proposer une autre lecture de la presse et d’attirer les jeunes vers l’information.

Cléguérec, des clics ludiques et pédagogiques
« Tous les enfants ne sont pas nés avec une souris dans la main ! » C’est en partant de ce constat que Guillaume Robic, responsable de la médiathèque de Cléguérec, a choisi de tester les jeux éducatifs en ligne. « En travaillant sur les pratiques et l’accompagnement des plus jeunes, on pourra éviter la fracture numérique dans dix ans » explique-t-il. Sur place ou à distance, grâce au portail sécurisé Planet Nemo, qui propose plus de 200 jeux et activités aux enfants de 3 à 8 ans, la médiathèque entend éduquer les jeunes à l’informatique tout en offrant un accompagnement ludique et pédagogique.

Locminé, la rentrée littéraire au bout des doigts
La médiathèque de Locminé propose une centaine de livres numériques à ses abonnés qui empruntent des liseuses électroniques pour les lire. « Nous avons sélectionné des romans récents afin de toucher un large public » explique Christophe Porchet, directeur de la médiathèque. L’opération est un succès, et les utilisateurs sont agréablement surpris par les liseuses. « On tourne les pages sur l’écran comme on feuillette un livre, la prise en mains est quasi immédiate ! »
La médiathèque prévoit déjà l’achat de nouvelles liseuses et de tablettes tactiles, ainsi que de nouveaux ouvrages, comme des romans, des BD, des mangas, ou des périodiques en ligne.

Le mot de…Pierrik Nevannen, vice-Président délégué à la culture, au tourisme et à l’agenda 21 départemental

« Après avoir investi dans les infrastrutures de communication numérique avec le projet Morbihan haut-débit, le Département s’implique, à travers cette expérimentation, sur les contenus qui peuvent y circuler.
En assurant la formation des usagers aux nouvelles technologies, en proposant une sélection et une réflexion sur les contenus, les médiathèques participent à la réduction de la fracture numérique. Cela fait aussi partie du service public. »

6 médiathèques équipées et volontaires participent à l’expérimentation
• 7.750 euros sont alloués à cette expérimentation
• 12 mois, c’est le temps prévu avant de dresser le bilan

Morbihan N° 31 Décembre 2011/Janvier 2012

Commentaires

L'accès direct au consommateur que permet actuellement internet (ce que vous appelez le "B to C") amène effectivement à se poser la question de l'avenir de certains "intermédiaires". C'est vrai pour toutes sortes d'activités et en particulier pour la diffusion des connaissances. Vous avez donc raison de poser la question de l'avenir des médiathèques.

La télévision avait déjà apporté l'information rapide, la culture et le divertissement au sein des foyers. Elle a ainsi concurrencé et considérablement réduit le rôle joué respectivement dans ces trois domaines par la presse écrite, les salles de cinémas et de théâtre, et les lieux de convivialité qu'étaient les bistros. Elle ne les a pas fait disparaître totalement et ne le pourra d'ailleurs jamais car il restera toujours un créneau incompressible pour ces intermédiaires de la diffusion de l'information, de la culture, du divertissement et/ou de la convivialité.

Il en est de même pour la cohabitation d'internet et des médiathèques. Les médiathèques ne disparaîtront pas totalement mais leur rôle deviendra marginal, ou plutôt complémentaire. Il est aussi aberrant d'en augmenter le nombre ou de les agrandir qu'il aurait été naguère aberrant d'agrandir ou d'augmenter le nombre des cinémas pour lutter contre la concurrence de la télévision.

Il y a donc lieu de redimensionner les médiathèques, c'est à dire de revoir à la baisse leurs ambitions. Investir de façon irréfléchie dans leur développement serait de l'argent dépensé en pure perte.

Écrit par : p.pier | 27/11/2011

Dans l’historique des relations commerciales entre les marques / produits et leur marché, l’apparition d’un nouveau mode de distribution n’a jamais fait disparaitre les circuits de diffusion qui existaient avant. Aristide Boucicaut n’a pas écrasé le commerce de détail. De même que Xavier Toulemonde et Joseph Pollet n’ont pas « fait la peau » à ce bon Aristide et à ses émules quelques dizaines d’années plus tard.
La relation marque / marché c’est, à chaque fois, trouvée changée, parfois bouleversée, souvent affinée et améliorée, mais jamais un canal de distribution, même dans le secteur des loisirs et de la culture n’a été totalement tari par un autre.
Les entreprises, y compris les moins performantes, ont compris l’avantage qu’elles pouvaient tirer de cette relation multicanaux depuis l’explosion d’internet. Celles qui ont raté le coche sont mortes (Manufrance, Camif,…). Avoir des points de ventes en propre ou franchisés ne dispense pas de mettre en ligne un voire des sites internet marchands. Au contraire.
Cette relation multicanaux a donné naissance à une nouvelle approche marketing à la fin des années 90 : le CRM (Customer Relationship Management) traduit par l’acronyme GRC en français (Gestion de la Relation Client) qui peut se décliner dans tous les secteurs d’activité.

Pour se rapprocher du sujet. Vouloir fermer des médiathèques relève d’une erreur. Favoriser leur développement sous des formes traditionnelles et sans réflexion prospective aussi.
Reste une donnée fondamentale : l’offre ! Car si la demande de produits culturels existe, l’offre n’est pas identique aujourd’hui dans chaque canal… Dans offre j’inclus deux variables du mix marketing : le produit et son prix.

Une remarque accessoire pour conclure. La comparaison entre le cinéma et la TV ne me semble pas pertinente. Sur les quinze dernières années, le nombre de cinémas est passé de 2140 à 2070 et le nombre de salles de 4270 à 5470… Ce qui tue le cinéma, ce n’est pas la TV, c’est les navets !

Écrit par : Ici Radio Kerhostin | 27/11/2011

Il n'est pas raisonnable de prendre les 15 dernières années pour juger de l'incontestable corrélation historique qui a été établie entre la progression du nombre de foyers français possédant la télévision et la baisse de fréquentation des salles de cinéma.

Les courbes de fréquentation des salles de cinémas ont spectaculairement chuté (c'est le cas de le dire !) lorsque les courbes de ventes de téléviseurs ont spectaculairement augmenté, dans les années 1960. Et les salles de cinéma n'ont jamais retrouvé les nombres d'entrées des années 1950.

En 1957 : plus de 400 millions de billets d'entrée vendus dans les cinémas français
En 1970 : moins de 200 millions de billets d'entrée vendus dans les cinémas français

Que la fréquentation des salles de cinéma ait légèrement augmenté depuis les années 1990 confirme ce que je disais, à savoir qu'elles correspondent à une demande que le développement de la télévision n'a pas tarie. Et on semble également bien d'accord sur le fait que le développement d'internet ne tarira pas la demande pour des médiathèques. De mon point de vue, elles seront simplement fréquentées de façon différente, par un public beaucoup plus clairsemé.

Écrit par : p.pier | 27/11/2011

Avec une bonne collection de films porno , ca devrait bien marcher... Hein Rocco Sifredi?

Écrit par : Ralouf | 27/11/2011

J'étais au "Tempo"Vendredi soir,j'ai cru apercevoir,JHB",mais comme je l'ai jamais vu,je ne suis pas sur,si quelq'un peut me confirmer sa présence,je serais ravi,dommage car il aurait peut discuter avec le fameux et néamoins célébre 'Jeanzyscan' sur lequel il veut écrire un livre.
Kénavo

Écrit par : jeansyscan | 27/11/2011

Il était au Tempo puisqu'il a mis un commentaire
sur le Homard déchaîné.

Jo de micmacdjo.

Écrit par : Jo | 27/11/2011

Merci "Jo",pour cette confirmation.Bonne soirée et Kenavo

Écrit par : jeansyscan | 27/11/2011

Les commentaires sont fermés.