12/01/2011
Habitat social, des logements comme les autres ?
Bretagne Sud Habitat, après la révolution, la vente
Télégramme de Brest du 12 janvier 2011
2010 a été une année «âpre» de révolution culturelle chez Bretagne Sud Habitat (BSH), selon son directeur: l'administration s'est muée en entreprise publique de l'habitat. L'évolution se poursuit en 2011.
En 2010, Bretagne Sud Habitat a changé de statut. Qu'est-ce que ça implique?
Jean-Jacques Guth, directeur général de BSH: Aujourd'hui, nous avons une comptabilité commerciale mais nous gardons bien sûr notre vocation d'intérêt général. Cela change plus la façon dont on fait les choses que les choses que l'on fait.
Dans vos priorités, vous avez fixé à 150 la vente de logements en 2011. Trois fois plus qu'en 2010. Pourquoi?
Nous avons la chance d'avoir un important parc pavillonnaire dans des zones où le marché immobilier n'est pas tendu. Nous pouvons les vendre et ainsi financer de la construction neuve. À l'avenir, nous allons devoir compter davantage sur nos propres ressources. Les financements de l'État baissent. Et l'aide des communes se fera de plus en plus sur la maîtrise du prix des terrains.
Est-ce que cette baisse des financements publics entraînera une baisse des constructions?
300 logements nous ont été livrés en 2010. 498 sont actuellement en chantier. Le défi est de maîtriser la hausse des coûts d econstruction.
Pourquoi cette hausse?
Il y a deux principaux facteurs: la mise aux normes d'accessibilité pour les personnes handicapées, qui est un vrai objectif social. Et les nouvelles performances énergétiques. Là, par le Cluster 56, par le travail en partenariat et par le développement de la construction durable, nous espérons que le surcoût diminuera progressivement. Nous devons d'ailleurs contribuer à généraliser la construction BBC pour tous. Nous expérimentons aussi l'habitat passif, avec six logements qui seront bientôt livrés à Muzillac, Saint-Avé et Saint-Léry.
Les performances énergétiques ne se limitent pas aux nouvelles constructions...
Effectivement. Nous entamons un chantier de dix-douze ans de réhabilitation thermique de notre parc: 1.000 résidences sur 210communes. C'est un chantier qui s'organise! Et qui doit aussi se financer, même si nous recevrons des fonds européens. Qui doit enfin se faire en concertation, en partage avec les locataires.
Propos recueillis par Catherine Lozac'h
Est-il besoin de construire "social" ?
L'habitat est une des grandes ambitions de la vie de chacun ! Il s'exprime par des choix personnels, qui créent ainsi la "diversité" de nos constructions.
La France, par son système particulier d'aide à la construction, a connu de nombreuses "crises" et n'est toujours pas parvenue à équilibrer ce "marché" très "indépendant" ! Après la guerre de 40, priorité à ceux qui ont fait la guerre, avec la création de "loyers réglementés" ! Dans les années 80, mise sur le marché des "chalandonnettes", très vite abandonnées en raison de leur mauvaise qualité.
Aujourd'hui, prioritisation du "logement social" avec la loi SRU, qui met en avant un objectif "quantitatif" et non "qualitatif" ! Résultat, des mairies, gonflées d'orgueil par les scores atteints, alors qu'elles mettent sur le marché des "ghettos" épouvantables, qui rassembleront la misère du monde dans les "limes" communales...
N'y a-t-il pas aujourd'hui l'apparition d'une réflexion plus exigeante ? Construire pour rendre "les gens heureux" ! Et bannir le terme "social", qui est le synonyme de "mauvaise qualité". Faire comprendre que le prix bas, ne permet pas de faire de la qualité, surtout dans le bâtiment et que cet investissement mal conduit entraîne pendant plus de 50 ans des charges d'exploitation aberrantes...
Commentaires
que ça s'appelle social ou pas, les personnes a revenu modeste ont le droit de trouver des logements à loyers modérés, surtout dans les villes touristiques où le prix de l'immobilier a flambé.
La dénomination n'est qu'un détail !
Sur la presqu'île je n'ai pas encore pu observer de ghetto malgré la volonté de certains nouveaux venus qui aimeraient bien "parquer" les "pauvres" (c'est eux qui utilsent ce terme) dans des zones cachées et de préférence éloignées de leurs résidences plus luxueuses !
fran
Écrit par : Fran Zainal | 12/01/2011
Absolument Fran !
N'y avait-il pas, par exemple, cette drôle d'asso au Rohu qui a tout fait pour empêcher le lotissement de Kerbourgnec de sortir de terre ?
Écrit par : Warren Piss | 12/01/2011
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