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26/01/2011

La Saur au golf et au chateau !

Château de Suscinio, les élus croisent le fer sur sa gestion
Télégramme de Brest du 20 janvier 2011
Chateau de Suscinio.jpg

Énième bataille entre majorité et opposition hier au conseil général. Au coeur du conflit, un château médiéval, entouré de marais, quelque part sur la presqu'île de Rhuys...

À chaque jour sa bataille. Après avoir ferraillé autour du bilan de Joseph Kerguéris, président du conseil général pour encore quelques semaines, droite et gauche ont croisé le fer, hier, autour du château de Suscinio. Géré jusqu'à présent par la Sagemor, société satellite du Département, le domaine va l'être désormais par la Saur, associée à la société Alfran. Et ce, à l'issue d'un appel d'offres obligatoire dès qu'il s'agit d'une délégation de service public. Au terme de la consultation que d'aucuns considèrent en tout point rigoureuse, qu'est ce qui a pesé dans la balance?

Un nouvel élan?
«La Saur présentait une offre culturelle fournie et prévoyait la création d'un centre d'interprétation du décor médiéval qui laissait augurer un nouvel élan pour le site. Avec à la clé, la perspective de faire passer le nombre de visiteurs de 100.000 à 150.000 par an», a défendu Annick Guillou-Moinard. Auparavant, la présidente de la commission des affaires culturelles n'avait pas omis de préciser que la Sagemor avait abandonné d'elle même la joute au motif «que la programmation culturelle exigeait des compétences et des savoir-faire techniques, humains et financiers qu'elle estimait ne pas posséder».

Part belle au privé?
Premier à réagir, Joël Labbé (canton d'Elven, opposition). «C'est un comble. Le conseil général s'apprête à confier à une entreprise privée une idée géniale développée par lui. Renoncer à mener une véritable politique culturelle publique dans un site public emblématique au profit d'intérêts privés ne nous convient pas». Dans sa charge, Joël Labbé a reçu le renfort de son collègue d'Hennebont, Gérard Perron, comme à son habitude, très inspiré: «Pourquoi jeter un sort à la? Sage Emor?...? » «Alfran est une société spécialisée dans les sites historiques. Elle gère, notamment, le château de Montsoreau, dans le Maine-et-Loire», décoche alors, sans rire, AnnickGuillou-Moinard avant de libérer le créneau à Joseph Kerguéris: «Avec vous, tout ce qui est en lien avec le privé sent l'impur... La délégation de service public venait à son terme. Il convenait donc de la renouveler. La confier à la Saur-Alfran, est-ce un bien ou un mal? L'avenir nous le dira». Et Joseph Kerguéris de porter le coup de grâce: «Sur le sentiment non-dit d'avoir, dans cette affaire, favoriser untel ou untel, je n'ai pas la moindre honte. Quiconque peut intenter une action contre cette procédure. À lui cependant de formuler au préalable correctement ses griefs. Pour ma part, je suis prêt à relever le défi». L'attaque repoussée, Joseph Kerguéris pouvait rebaisser le pont-levis et laisser chacun deviser sur des sujets aussi divers que variés que sont la politique de partenariat territorial ou celle ayant trait à la démoustification du littoral morbihannais...

Yann Le Scornet

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