25/01/2011
Seul, mais compétent !
Les petits sites de proximité font le bonheur des places de marché sur Internet
Les Echos du 25 janvier 2011
Philippe Bertrand
La part relative des microsites diminue dans les bilans, mais il s'en crée encore régulièrement. Notamment à l'initiative de commerçants « en dur ».
Si la croissance du commerce électronique est tirée par l'augmentation progressive du nombre de cyberacheteurs (lire ci-dessus), elle l'est aussi par l'élargissement exponentiel de l'offre sur Internet. Ainsi, en 2010, la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) a recensé 81.900 sites marchands en France, un nombre en hausse de 28 % par rapport à 2009. En 2008, on comptait moins de 50.000 sites. « Avec un surplus de 17.800 sites l'année dernière, le nombre de sites marchands continue de doubler tous les deux ans », constatent les experts de la Fevad.
Pour autant, on assiste à une tendance à la massification du secteur. En effet, si, en 2005, 55 % des sites réalisaient moins de 10 transactions par mois, le taux de ces sites peu actifs est tombé à 27,2 % en 2010. A l'opposé, 0,8 % des sites enregistrent plus de 10.000 ventes par mois. En réalité, c'est la part des sites de moyenne taille (de 1.000 à 10.000 opérations mensuelles) qui augmente sensiblement depuis cinq ans, pour atteindre aujourd'hui 45,4 %. Malgré leur moindre importance en poids relatif, les microsites n'en continuent pas moins de se développer.
Un tiers déjà commerçants
Selon une enquête menée par la plate-forme Oxatis et Médiamétrie auprès de 374 e-commerçants, 71 % des nouveaux sites dits « de proximité » n'emploient qu'une personne, le plus souvent avec le statut d'autoentrepreneur. Quelque 40 % des sondés résident dans une ville de moins de 50.000 habitants. Et plus d'un tiers sont déjà commerçants, autrement dit possèdent un commerce « en dur ».
« Contrairement au commerce traditionnel, sur Internet, les petits commerçants sont arrivés après les mastodontes comme Amazon ou eBay (qui, par ailleurs, sont les premiers à abriter aujourd'hui les sites des professionnels de petite taille, NDLR) », commente Marc Schillaci, fondateur d'Oxatis. Lequel reconnaît que, pour la majorité des microentrants, le commerce électronique constitue « une activité complémentaire ». Pour les gérants d'une boutique en dur, un site permet soit de mieux informer sa clientèle (40 %), soit d'étendre sa zone de chalandise (30 %), soit encore de générer une augmentation du chiffre d'affaires (27 %). Pour 65 % des personnes interrogées, le lancement dans le e-commerce entraîne la création d'une nouvelle ligne de produits et pour 46 % une ouverture sur l'international. Ils sont tout de même 36 % à répondre que la création d'un site n'a pas eu d'impact sur leur activité...
Pour les places de marché leaders comme eBay ou Oxatis, la professionnalisation de ces sites constituent une priorité et, quoi qu'il en soit, un potentiel de croissance important.
P. B., Les Echos