26/11/2010
La qualité de l'eau affichée en Mairie ?
Coquille Saint-Jacques, pêche interdite cet hiver
Télégramme de Brest du 24 novembre 2010
L'ouverture de la pêche à la coquille, habituellement prévue début novembre, n'a pas eu lieu cette année. La raison? L'ASP, toxine amnésiante qui a déjà contaminé une grande partie des parcs à huîtres, a en effet été détectée dans des parcs à coquilles du secteur. Après avoir mis en danger nombre d'ostréiculteurs, l'ASP menace donc aussi les coquilleurs de la baie de Quiberon qui, à l'approche des fêtes, sont nombreux à craindre de prochaines difficultés financières.
Questions sans réponses
Marc Hébert, président des coquilleurs au comité local des pêches de Quiberon, précise: «Avant de nous prononcer sur l'ouverture ou non de la pêche, nous avons souhaité connaître l'avis de l'ensemble des professionnels concernés, à qui nous avons envoyé un courrier. Sur 75licenciés, 57 ont répondu à ce sondage. 41 se sont prononcés contre l'ouverture et seize pour le décoquillage (pour surgélation) d'un certain tonnage». Il poursuit: «La météo, et notamment le mauvais temps, y est sûrement pour quelque chose. Mais les résultats d'Ifremer sont aussi parlants et aucun professionnel ne s'aviserait de braver l'interdiction de pêcher». Concernant l'origine de la contamination, «de nombreuses questions sont toujours sans réponses», souligne Marc Hébert. L'épandage et le déversement des vases de LaTrinité-sur-Mer suscitent notamment des interrogations. «Le même problème a été rencontré récemment à Concarneau et Brest. Lors de la réunion de samedi dernier, les licenciés ont accepté de ne pas pêcher cette année dans la baie de Quiberon mais aussi, et pour la deuxième année consécutive, dans la partie nord des courreaux de Belle-Ile». Les coquilleurs espèrent que le semis en mer de milliers de naissains, au printemps, sera synonyme de jours meilleurs. La coquille Saint-Jacques, qui peut vivre vingt ans en milieu sauvage, met trois ans à atteindre une taille commercialisable. «Nous espérons que la prochaine saison de pêche sera déjà bonne», indique Marc Hébert.
Nouvel effort du comité des pêches
En attendant, «tous les pêcheurs ont joué le jeu et pris leur licence, malgré l'interdiction de pêcher. Et le comité local des pêches, a fixé à 750€ le prix de la licence, au lieu des 1.000€ prévus, pour la troisième année de suite». Néanmoins, la pêche à la coquille est «une source de revenus non négligeable, permettant à de nombreux armements de remonter quelque peu leur trésorerie». Et parmi les pêcheurs, nul doute que «certains vont se trouver dans une situation difficile». Mais Marc Hébert assure: «Le comité local des pêches mettra tout en oeuvre afin que l'on trouve ensemble une solution».