30/12/2011
Désindustrialisation à la mode ?
Faut-il aujourd'hui "fabriquer" chez soi ou "sous-traiter" chez d'autres ?
Parce que la France "souffre", certains thèmes, qui "rapportent", sont traités en boucle par tous les médias... souvent d'ailleurs en raison de la faiblesse de formation en économie... C'est le cas actuel du "Made in France", autrement dit la fabrication "chez soi" !
Ce thème, depuis le XVIIème siècle, est en général traité sous le nom de "théorie de l'échange". Les "Flandres" échangeaient leur drap de lin contre des aiguilles en acier en provenance d'Angleterre. En deux mots, l'échange est toujours favorable aux nations, qui le pratiquent.
A la fin du 19ème siècle l'économie d'un pays est divisé en secteurs : primaire (extraction et agriculture), secondaire (industrie) et tertiaire (services). Selon l'évolution historique la tendance est à l'accroissement du tertiaire au détriment des secteurs secondaires et primaires.
La théorie monétaire et le système financier mondial sont venus compliquer ce schéma primitif en introduisant des "écluses" dans le système des échanges !
Où en est-on aujourd'hui ?
La France perd des emplois dans les secteurs secondaires, où le coût horaire est trop élevé : Métallurgie, Chimie et Industrie Automobile. L'étude Trendeo y ajoute la Pharmacie et l'Informatique : dans ces secteurs les causes sont différentes. Notre effort de recherche et nos capacités relatives sont insuffisants. Le marché est mondial et la France n'a pas de prédisposition pour conquérir "l'extérieur"...
Dans l'Alimentaire et l'Aéronautique la France crée des emplois, mais pour combien de temps...
Aux Etats Unis la tendance est à la "sous-traitance" (Fabless) et à un marketing mondial. La présence commerciale, l'utilisation de l'Internet et un marché intérieur aux dimensions d'un continent donnent de la puissance aux "invasions technologiques"...
Ce qui complique la vie des pays dits "développés", c'est le recours de plus en plus massif à "l'énergie", qui est le moteur de la productivité de tous les processus de création, production et transports. C'est dire que l'achat de ces matières énergétiques (uranium, pétrole, gaz et bientôt lithium) devient difficile et dépendant du système de "rente" des pays producteurs !
L'ouverture des frontières, la création du marché européen ne font qu'accélérer les divergences des systèmes économiques, propres à chaque pays ! Le pilotage économique n'est plus celui du XVIIème siècle !
Il reste, qu'avec les écarts considérables actuels des monnaies, la sous-traitance demeure "une bonne affaire" en Chine, Roumanie et Pologne !
Le "made In France" ne serait possible qu'en copiant le système américain : conception, ingénierie et imagination en "France", fabrication à l'extérieur"... le "nationalisme" ne peut fonctionner dans un système économique ouvert et surtout pas dans un pays, où la productivité du travail s'est effondrée en 30 ans !